Où donc en est la Droite ?

Né dans le milieu de ces « gens bien-pensants » de droite, il a fallu que les choses de la vie me fassent grandir pour que j’abandonne certaines des idées tenues pour vérités intangibles du type : gens riches = personnes respectables, gens pauvres = personnes à la moralité douteuse, école publique = école de la dépravation, manouches = voleurs de poules, juif = avide d’argent, non catholiques = brebis égarées…et la liste pourrait continuer ainsi, forgeant des personnalités persuadés qu’elle détenaient LA Vérité, et que les autres ne méritaient qu’indulgence et condescendante commisération.Mais pour tenter d’être objectif, je dois avouer que, parallèlement à cette énumération, un ensemble de règles strictes nous imposait de ne pas nuire au prochain, de le secourir si nécessaire, de se montrer généreux et respectueux de l’autre quel qu’il soit, en toute circonstance, de s’interdire tout mouvement de haine, etc. Ce qui nous confortait dans l’idée que nous étions vraiment du côté du Bien, et donc pas mal du tout nous-mêmes.J’ai donc quitté ce « milieu » et ai pu apprécier la richesse et la générosité des autres, mais les contacts que j’ai gardé avec certaines de mes sœurs m’ont appris qu’elles n’avaient pas renoncé d’un iota au confort du cocon originel.Et cela s’est révélé lors des choix politiques, et tout récemment, au moment de la dernière élection présidentielle. Elle votait des deux mains Sarkozy et se sont régalées à la lecture du « discours de Latran » !Mais qu’en est-il aujourd’hui, lorsqu’elles ont la preuve que très riche peut être synonyme de très malhonnête, que la fin –devenir Président de la République –justifie les moyens, la tricherie, que la Liberté est sournoisement attaquée par tout un réseau de surveillance des citoyens, que Egalité n’a jamais été aussi ouvertement bafouée (la bouclier fiscal), que la Fraternité est niée pour être remplacée par le Haine d’Etat.Ce dont je suis quasiment sûr est que le frère aîné de ma mère, l’oncle-curé, un certain abbé Mansuy, à Nancy, n’aurait pas supporté ce qui se passe aujourd’hui : il serait monté en chaire et, de même qu’il avait incité ses ouailles à résister aux nazis et au gouvernement de Vichy, de même il les pousserait à se révolter contre ce gouvernement indigne et à condamner le traitement infligé aux gens du voyage. Ça, j’en suis sûr !Qu’en disent mes sœurs aujourd’hui ? Qu’en pensent les autres catholiques de Droite ? J’espère qu’ils ont gardé l’essentiel de leurs valeurs, dont générosité, justice, honnêteté.