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Billet de blog 29 septembre 2010

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Fou n’est pas qui l’on croit

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Certains des dégâts causés par la présidence de Sarkozy sont très visibles, et donc très commentés et combattus. Tous se sentent manifestement et directement concernés : la réforme des retraites, bien sûr, le chômage des jeunes et des seniors, la diminution constante du pouvoir d’achat, l’injustice sociale éhontément favorisée, l’accès aux soins de plus en plus problématique, et cette énumération n’est pas exhaustive.

Il en est un, parmi ces dégâts, pourtant essentiel, qui se trouve être relativement méconnu, parce que concernant un aspect de l’humanité inquiétant et que toute personne qui se sent « normale » tente d’oublier : la folie.

Sarkozy, par son discours du 2 décembre 2008 à Anthony, s’est attaqué à l’ensemble des soins psychiatriques en France.

En effet, faute de pouvoir appliquer comme il le souhaiterait la peine de mort, aux personnes qui selon lui sortent de ses normes, il doit se contenter de les enfermer ou de les chasser du territoire.

Car pour Sarkozy, un fou est quelqu’un qui doit être fermement maintenu, de gré ou de force, à l’écart de la société des gens normaux, et coûter le moins possible.

Dans son discours d’Anthony, Sarkozy s’en est violemment pris aux professionnels de la santé mentale en niant leur compétence et il a encouragé la banalisation de la violence institutionnelle qui touche les personnes atteintes de difficultés psychiatriques.

Ces prises de positions qui manifestaient l’incompétence totale du Président de la République au moins dans ce domaine a provoqué la création du « collectif des 39 ». Ce collectif a lancé une pétition pour dénoncer cette grave dérive sécuritaire, pétition qui a été signé, en très peu de temps et à ma connaissance, par plus de 40.000 personnes.

Or un projet de loi annonce « le lancement de soins en ambulatoire (c'est-à-dire au domicile du patient) sans consentement ». Autrement dit des soins, et donc des drogues, imposés de force, chez elles, à des personnes désignées par les autorités. Une loi liberticide s’il en est, et dont tous les citoyens de ce beau pays de France, c'est-à-dire chacun de nous, risquent d’en être la victime.

Certes, la folie nous fait peur, et nous tentons de ne pas y penser. Mais nous, les humains, savons tous la richesse de notre fonctionnement psychique, sa complexité et donc, aussi, sa fragilité. Nous sommes tous concernés, et nier ce risque de la folie c’est vouloir échapper à ce qui fait que nous sommes des êtres humains, si riches et si fragiles.

Que doit être aigüe la conscience de sa propre fragilité chez Nicolas Sarkozy pour qu’il tente désespérément de la mettre à une telle distance.

La nuit sécuritaire dénoncée par le collectif des 39 ce 25 septembre à Villejuif lors de son 3ème meeting international et qui menace d’envelopper la France est en fait la nuit sécuritaire dans laquelle sombre Nicolas Sarkozy.

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