Agrandissement : Illustration 1
- Oui mon cher Lebeauf, je vous l’affirme, cette année fut pour moi, Abel Mondeau, une année où la splendeur de la connerie brilla de mille feux. Les politiciens véreux et autres nuisibles y travaillent sans relâche, ignorant la bannière immaculée que le bien commun agite devant leurs yeux. Pour eux, la préservation de leur pensée pare les gobeurs de tous poils d’illusions qui rendent ridicule une suite royale au poker menteur, tout en les emmenant en pèlerinage sur le chemin d’un lieu malsain. Ils me l'ont laissé entendre d’une voix aux accents mensongers, que je dois malgré moi écouter pour une analyse aussi attentive que frustrée. A propos, regardez-vous toujours BFMTV ? Comme j’ai toujours décelé en vous un être inférieur dans le domaine de la politique, et dans un tas d’autres domaines en passant, je soupçonne fortement qu’une vieille paire de chaussettes rapiécées, arracherait des larmes de bonheur au mauvais économe que vous êtes. Aussi je ne vais pas essayer de faire votre éducation, car je n’aime pas les missions périlleuses et hasardeuses où même la manne céleste se perd dans le trou noir du néant. Votre cas est pour les scientifiques les plus joyeusement éclairés, considéré comme désespéré. Je sais qu’un politicien qui vous embobine, ouvre chez vous la route aux mêmes sensations qu’éprouverait un hippie sur celle de Katmandou, sans toutefois avoir besoin de vous imbiber de substances délétères aussi nocives pour votre santé que pour votre porte-monnaie. Je le devine aussi plat qu’une plaisanterie de percepteur d’impôts lors d’un redressement fiscal impromptu, résultat de vos bulletins de vote téméraires glissé dans l'urne. Chez vous c'est inné ! A propos, lisez-vous toujours Le Figaro ? Voyez-vous, quand ma chère et tendre Iliade de Lodissé, presse d’un doigt avisé le bouton à côté de la porte d’entrée, faisant retentir un joyeux carillon qui résonne dans mes pensées comme une ondée rafraîchissante, libérée par des nuages aux formes de mamelons généreux après une canicule oppressante, je m’empresse d’aller lui ouvrir. Je fais fi de cette insignifiante attraction terrestre qui aurait la prétention ridicule de m’empêcher de m’élever vers ces délices joyeux qui m’attendent dans un septième ciel constellé de revues en forme de presse satirique, qu’elle a la bonne idée de m’offrir le jour de mes trop rares anniversaires. A propos, vous a-t-on déjà dit que vous étiez laid ? Oui Lecorniaud, cette lecture saura me charmer en me révélant de doctes enseignements étalés sous l’apparence innocente d’images et de bulles soigneusement crayonnés par des dessinateurs avisés qui scrutent et dessinent la bêtise humaine. J’attends ces moments-là avec un empressement digne d’un politicien qui cherche à se remplir les poches, heureux déluré que je suis. Eh vous mon cher Lebeauf, quand déciderez-vous d'aller d'un pas empressé vers le réverbère qui éclairera la nuit de votre ignorance en feuilletant des recueils de la pensée clairvoyante ?
Le vinaigre est un complément nécessaire pour assaisonner les salades que nous servent les huiles de la politique.
Agrandissement : Illustration 2
Agrandissement : Illustration 3
Barrigue, il est le fils du fameux Piem. Après un long parcours de plus de 50 ans, il a touché à tout, mais surtout tenu des crayons avec lesquels il profite inlassablement de sa bonne mine pour égratigner celle des autres. Après un parcours typiquement français où il dessine pour diverses revues et fonde une agence de presse, il atterrit sans douleur sur le sol suisse en 1979. Il devient célèbre en dessinant pour le quotidien Le Matin tout en faisant quelques apparitions à la télévision. La collaboration avec le journal cesse en 2008. Il décide alors de fonder un journal hebdomadaire satirique, Vigousse, qui depuis plus 15 ans se gausse avec humour des travers de la société en scrutant tous les horizons. Au fil des ans une trentaine d'ouvrages regroupent une partie de ses dessins, notamment sous le nom de Barricatures. Son dernier opus Pour en finir avec Barrigue est paru en 2025. Bien entendu il est annoncé comme le tome 1, preuve qu'il va encore sévir au détriments de certains.
Il est disponible en librairie et ici
Vincent L'Epée a un parcours sensiblement différent, mais il arrive au même résultat que le précédent, entre autres, dessinateur de presse. Il est né à Neuchâtel, a étudié aux Beaux Arts, suivi une formation d'illustrateur, et est aussi enseignant. Il sévit dans la presse à travers ses nombreuses diversités, revues, quotidiens, hebdomadaires, on le retrouve également dans Vigousse et même dans Le Courrier International. Son dessin semble sortir d'une bande dessinée, avec force détails qui peuvent se cacher dans un coin de l'image. Il adore dessiner les bagnoles et pas besoin de chercher longtemps pour trouver le nom de la marque et le modèle. De même pour les célébrités, elles apparaissent ici et là, même si elles n'ont rien de précis a y faire. Il a souvent représenté la binette de Jean-Paul Belmondo dans ses dessins, ce qui lui a valu un courrier plein de bonne humeur de la part de l'intéressé. Même s'il n'a pas d'uniforme, le farceur sonne ici cent fois !
Agrandissement : Illustration 5
Il est disponible en librairie et ici