Menaces nucléaires et Primaire Populaire
Madame, Monsieur,
Cher(e) ami(e),
Cet appel est d’une grande importance et vous concerne personnellement.
D’après le Bulletin des savants atomistes, la crise climatique s’ajoutant à une course aux armements jamais égalée, nous sommes à 100 secondes de l’Apocalypse nucléaire. Nous n’en avons jamais été aussi près depuis 1945. Mais la France l’ignore et les médias se gardent bien d’en parler.
L’élection présidentielle de 2022 pourrait nous offrir une occasion d’amener enfin notre pays à appliquer l’article 6 du Traité de Non-Prolifération (TNP), qui l’oblige à négocier avec les autres Etats dotés d’armes nucléaires l’élimination complète et dûment contrôlée de ces armes - ce qu’ils n’ont jamais fait. Mais il faudrait que le chef de l’Etat qui sortira des urnes, homme ou femme, soit convaincu de l’extraordinaire gravité du problème et de l’urgence de le résoudre. Nous pouvons, nous devons contribuer à faire de ce sujet l’un des thèmes majeurs de la campagne électorale.
Le 20 août 2021, nous avons soumis cinq questions aux cinq candidats à la Primaire Ecologiste, mais aucun n’y a répondu. Raison pour laquelle, le 29 août, le président d’ACDN s’est porté candidat à la « Primaire Populaire ».
Il y a 50 ans déjà, Jean-Marie Matagne marchait avec les Alsaciens contre l’ouverture du chantier de Fessenheim. Il y a 35 ans, en janvier 1986, il a entendu l’appel de Mikhaïl Gorbatchev : « Plus aucune arme nucléaire d’ici l’an 2000 ! ». Il l’a suivi et nous le poursuivons ensemble car, après s’être améliorée, la situation n’a fait qu’empirer depuis l’an 2000.
Hélas, il s’avère que dans cette « Primaire Populaire », les dés sont largement pipés.
Dans sa plateforme tout d’abord, silence complet sur le nucléaire, tant civil que militaire. Pourquoi ? Parce que, paraît-il, les partis traditionnels (dits « de gauche ») ayant participé à sa définition ne se sont pas entendus pour qu’on y parle du nucléaire en général et particulièrement des armes nucléaires. « Les points de divergences dépassables seront débattus pendant la campagne. Les points de divergences indépassables seront tranchés par le vote désignant le candidat ou la candidate du Bloc des justices lors de la Primaire Populaire cet automne », nous a-t-il été dit.
Le problème est qu’il n’y a pas eu de campagne entre juin (déclaration de la Primaire) et septembre, et que le seul débat susceptible d’avoir lieu sera celui instauré entre les 10 vainqueurs du parrainage, à partir du 11 octobre. Or, pour pouvoir apparaître dans la liste des « candidats » sur le site de la Primaire, il faut avoir rassemblé au préalable 500 « parrainages ». Mais comment les rassembler, si les gens ignorent votre candidature et que vous n’êtes pas une personnalité politico-médiatique ? Conséquence : seules ces « personnalités », pour la plupart indifférentes ou favorables au nucléaire civil et/ou militaire, ont une chance d’émerger. Le nucléaire ? A la trappe !
Comble d’opacité : avant d’atteindre les 500 parrainages, les « petits candidats » ne peuvent même pas savoir combien ils en ont déjà reçu. Et ce, en dépit de la règle selon laquelle « les candidats et candidates auront accès, de la même manière que tout un chacun, aux jauges représentant les parrainages sur la plateforme de parrainage en temps réel ». Car cette règle ne vaut qu’à partir de 500. Autant fixer un objectif à des compétiteurs sportifs en leur interdisant de connaître leurs performances ! Jusque-là, tout le monde doit tout ignorer… tout le monde, sauf certains responsables de la PP, qui sont dans le secret des dieux et se le gardent - mais n’hésitent pas à s’en servir au profit des candidats qu’ils préfèrent.
C’est ainsi qu’un candidat médiatiquement connu (Raphaël Glucksman) a été « portraituré » alors que son compteur affichait 411 parrainages. Pire : la rédaction du site fait depuis un bon moment la promotion de 12 candidats dont elle publie les portraits sur la plateforme, sous la rubrique "parrainages", avec cette stupéfiante incitation :
« Vous voulez voir d’autres têtes en politique ? »
« Ces candidats et candidates émergent via les propositions citoyennes. Venez les soutenir en proposant leur nom sur la plateforme ou proposer (sic) d’autres noms dans « Proposer quelqu’un d’autre » pour qu’ils et elles atteignent les 500 propositions et puissent apparaitre sur la plateforme. »
En d’autres termes : « Ces candidats nous plaisent. On ne vous dira pas combien de fois ils ont été parrainés, ça nous est interdit. Mais faites-nous confiance : les propositions de vos concitoyens les font "émerger". Regardez donc leurs portraits que nous faisons paraître illégalement sur la plateforme, et aidez-nous à légaliser ce passe-droit en leur apportant vous aussi votre parrainage ! »
Le plus cocasse est que cette liste de 12 « nouvelles têtes en politique » comprend, entre autres… Cécile Duflot, Philippe Poutou, deux députés de France Insoumise, une candidate à la présidentielle de 2017… Tous vierges en politique bien sûr…
Quoique partie avec les meilleures intentions, cette Primaire n’a de populaire que le nom. Elle est en fait une machine à sélectionner un ou une candidate bénéficiant d’une renommée politico-médiatique, si possible du soutien d’au moins un parti dit de gauche, mais aussi et surtout du soutien de certains membres de sa rédaction, qui privilégient leurs poulains aux dépens des autres candidats, tout en faisant croire que cette « présélection » à l’aide de parrainages résulte d’un choix spontané, non biaisé, de la « société civile » ou du moins du « peuple de gauche », dont sont exclus les opposants au nucléaire civil et militaire. Qui est à la manoeuvre derrière tout cela ?
Ne comptez pas sur Jean-Marc Jancovici (3431 voix à 15h le 28/09/2021), agent patenté du lobby nucléaire, pour représenter les antinucléaires. Mais ne vous y trompez pas : les cinq députés de La France Insoumise dont les portraits figurent à ce jour sur le site de la Primaire (trois avec plus de 500 parrainages, François Ruffin en tête, Jean-Luc Mélenchon et Clémentine Autain, deux avant même de les avoir obtenus : Mathilde Panot, Adrien Quatennens) ne risquent pas, eux non plus, d’œuvrer pour l’élimination des armes nucléaires. Aucun d’eux n’a signé la Proposition de Loi référendaire d’ ACDN, cosignée par 52 députés et sénateurs dont 4 députés LFI sur 17. Ceux-ci, bien sûr, ne font pas partie de la brochette promue par la Primaire Populaire. Quand donc les députés de la France Insoumise vont-ils respecter l’engagement de Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidence de la République ?
Le 11 octobre à midi, les compteurs seront arrêtés. Il est peu probable que notre candidat puisse figurer parmi les 5 candidats masculins retenus pour la primaire. Mais il dépend de chacun d’entre nous et notamment de vous que sa candidature franchisse la barre des 500 parrainages et apparaisse dans la liste officielle de la PP, prouvant ainsi qu’il existe en France un véritable mouvement antinucléaire et abolitionniste, qu’on ne peut le négliger, et que la sortie du nucléaire tant militaire que civil doit être débattue dans la campagne présidentielle. D’autant plus que d’après un Sondage de l’IFOP,, 82 % des Français voudraient être consultés sur cette question et 85% diraient OUI à la participation de la France à l’abolition des armes nucléaires et radioactives.
C’est notre volonté et sûrement la vôtre, aidez-nous à la réaliser quand il est encore temps.
Action des Citoyens pour le
Désarmement Nucléaire (ACDN)
31, Rue du Cormier – 17100 - Saintes
Tel : +33 (0)6 73 50 76 61
contact@acdn.net www.acdn.net
Comment parrainer ?
Rendez-vous sur https://www.parrainages-primairepopulaire.fr,
Cliquez sur "Proposer quelqu’un d’autre "
Puis sur "M’inscrire au parrainage"
Inscrivez-vous et proposez le nom de Jean-Marie Matagne
Ensuite, si vous en avez le temps, merci de nous le signaler en écrivant à contact@acdn.net pour que nous sachions au moins que le compteur progresse ! D’avance merci. Nous vous tiendrons informés des suites de notre combat (pacifique !).
Pour en savoir plus : Déclaration de candidature à la Primaire Populaire (article) ; https://youtu.be/DOIRYIWV_B8 (vidéo)
