Jean-Marie MEMIN (avatar)

Jean-Marie MEMIN

Psychologue clinicien et/ou psychanalyste (en retraite) désormais écrivain...!

Abonné·e de Mediapart

32 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 mai 2011

Jean-Marie MEMIN (avatar)

Jean-Marie MEMIN

Psychologue clinicien et/ou psychanalyste (en retraite) désormais écrivain...!

Abonné·e de Mediapart

Comme tout le monde mais exemplaire?

Jean-Marie MEMIN (avatar)

Jean-Marie MEMIN

Psychologue clinicien et/ou psychanalyste (en retraite) désormais écrivain...!

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pendant que le Directeur Général du F.M.I. se débat dans de sales draps, que la planète médiatique donne larga manu de l'espace et du temps à beaucoup trop d'intervenants signalant qu'ils n'ont rien à dire voire rien à annoncer, pendant, donc, ce temps, les affaires du monde vont leur train ni plus pourries ni moins.

Et les élus continuent, pour un certain nombre d'entre eux, à profiter d'un système qu'ils alimentent eux même, tout en le dénonçant de temps à autre.

Profitons en donc pour réfléchir sur la façon dont nos élus devraient être comme tout le monde mais exemplaires.

C'est à dire?

Notre système de démocratie représentative datant de plus de deux cents ans parait grippé voire enlisé. Les causes sont multiples. Retenons cet attachement névrotique à l'argent.

En effet que ce soit dans et par l'argent- à combien se monte une élection ?- celle-ci entrave sérieusement la transparence des candidats, notamment pour leur campagne électorale. Sans compter, une fois élus, les passe-droits, les avantages en nature divers… L’ouvrage de Vincent Quivry (Chers élus au Seuil, 19 €) peut le démontrer.

Durant leurs mandats successifs qu’ils cumulent en outre et avec un égal bonheur, l’argent parait irriguer les relations que ces élus ont avec les décisions qu’ils doivent prendre. La corruption, n’ayant pas pour fin que l’enrichissement mais y contribuant, gagne peu à peu le fonctionnement de la Démocratie. Elle l’entrave insensiblement en modifiant la perception que les électeurs ont de leurs élus.

Toutefois l’analyse à ce point ne doit pas tomber dans l’ornière du « tous pourris » car ils ne le sont pas tous mais, beaucoup, en sont les « victimes » consentantes.

Cette corruption, financière et de service, n’est pas homogène et les niveaux que le législateur distingue montrent que les élus ont diverses tentations auxquelles céder nuit gravement à la santé démocratique.

Ceci dit comment modifier un système dont les intéressés sont tout à la fois les « victimes » complaisantes et les organisateurs ?

Les propositions ne manquent pas. En voici quelques unes relevées rapidement ;

L’idée « d’agences citoyennes de notation », pour apprécier l’action des organismes publics, le renforcement du contrôle de constitutionnalité des pouvoirs exécutif et législatif par l’élection de juge constitutionnel, que ces organes de contrôle des comptes renforcés puissent jouir d’une plus large publicité de leurs observations,

Donner des outils d’analyse et d’interprétation qui permettent aux citoyens de se diriger et d’agir efficacement,

Enlever aux maires la possibilité de subventionner les associations, de rendre les terrains constructibles ou non,

Une plus grande transparence de la vie politique locale par un accroissement du rôle des organes délibérants dans le fonctionnement des collectivités locales,

Un rôle plus actif confié à l'opposition dans chaque collectivité dans le contrôle des dépenses,

Des organes de contrôle des comptes renforcés, une plus large publicité de leurs observations,

Quelques idées prises çà et là entre l’Association Anticor et des conseillers d’Etat comme Pierre Rosenvallon.

Mais ces propositions ne peuvent avoir un quelconque effet que, si en amont, à l’origine du mandat, de l’installation de l’élu, celui-ci puisse être orienté, conseillé, dirigé. Ici c’est le rôle des partis. Pépinière, tribunicien, révélateur des élus, les partis politiques ont la responsabilité de choisir sur des critères universels leurs candidats. Mais pas que ;

Une presse à la fois libre et des journalistes indépendants (c'est-à-dire qui cherchent les faits et annoncent leurs parti-pris),

Une école qui apprend le civisme, les qualités personnelles et la solidarité,

Une justice à l’image de la presse qui puisse respecter et faire respecter lois, règlements et paix sociale.

Universels voulant dire qu’ils doivent faire l’objet du consensus du plus grand nombre.

Les critères étant ceux d’un minimum de disponibilité réelle, de connaissance du terrain et d’une transparence sur leur comportement plus importante que le simple citoyen.

En effet quelques soit les travers de tout un chacun, ceux-ci se trouvent amplifiés dans le fait qu’ils touchent une personne publique. Car cette personne est délégué par ses mandants et plus encore parce qu’elle représente à elle seule l’ensemble du système démocratique. Répondons donc qu’elle doit être à la fois « comme tout le monde » et exemplaire. Et si cet élu-e estime que cela ne lui est pas possible, elle réfléchit et prend la décision soit de partir soit de rester avec les contraintes et les avantages de sa position.

Propositions donc;

Rendre inéligible à vie un homme politique condamné,

Supprimer le cumul des mandats, dans la mesure où la détention de plusieurs mandats multiplie les chances de corruption,

Limiter à deux fois le renouvellement des mandats,

Favoriser les futurs élus à la formation permanente, la délégation, la connaissance du fonctionnement dans d’autres pays.

A titre personnel, en tant que simple conseiller municipal dans un village du Gard, j’attends des contributions des uns et des autres pour avancer dans des propositions autour du « fonctionnement » des élus.

Ce qui se passe à New York pour cet ancien ministre des finances francais pourrait-il nous y aider ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.