L’un des fondements de la démocratie fut l’agora.
Il y avait une émission de télévision tardive mais étonnante…faisant la chasse aux vaches sacrées nationales.
Je prendrais celle du nucléaire. Impossible d’en parler tellement le dossier nécessite de compétences, de recul et d’arguments pour avancer dans sa complexité. « Alors, vous voulez retourner à la bougie… ! », reste l’argument permanent de ceux qui ne veulent rien entendre de ces questions.
Comme autre impossible; celui de l’antisémitisme où la moindre approche déclenche des tensions palpables. Y est associé, pour le pire, celui de l’immigration, des étrangers, des « pas comme nous »… « Les Juifs, les Arabes, y sont pas comme nous… ! » Cet embarras à l’approcher à finalement servi soit à l’instrumentaliser comme repoussoir (Le diable de confort comme le nomme Mélenchon) soit à éviter de mettre en place de justes réponses auprès de cet électorat dont nous savons qu’une partie-une partie seulement- attend qu’on les écoute…tout simplement !
Ajoutons les questions autour de la guerre-pardon, de l’engagement militaire- à l’extérieur. « La guerre en Afghanistan, c’est contre le terrorisme, en Lybie c’est pour renverser le dictateur… » et pour la prochaine, il y aura une bonne excuse à la Orwell. Il était question de faire la guerre pour la paix…selon son roman-récit 1984 !
N’oublions pas les rapports avec l’argent où la corruption qui gangrène de plus en plus les rouages de la société française en ait un élément emblématique. En effet elle croise de la petite (?) richesse vite gagnée, l’éthique molle de ceux qui peuvent corrompre et une bonne partie des « élites » au travers des conflits d’intérêts directs ou indirects, par exemple, qui sont corruptibles. Je vous renvoie au site d’Anticor qui œuvre dans ce sens, tentant de nommer les corrompus et les méthodes pour contrôler cette vague lente.
Sur le plan plus local, plus « régional » disons que la sexualité reste un bon curseur des passions troubles des Français. Que ce soit la prostitution industrielle ou celle des handicapés, il faut une sacré dose « d’amour de son prochain » pour, au cours d’une soirée entre amis, par exemple, aborder ce type de question sans passer pour un pisse froid ou pire un moraliste rétrograde…
L’actualité aujourd’hui montre combien ces thèmes inabordables fourmillent. Rare sont les chroniqueurs posés ou les simples quidams qui par un regard, un bon mot ou un exemple plein de calme peuvent ouvrir la discussion sans que l’anathème affleure ou que le point Godwin puisse être atteint dans les trente secondes !.
De toute façon il faut à un bon nombre de nos contemporains soit du divertissement au travers de provocations, de cynisme facile soit de la mise en commerce de sujet « saignants » pouvant faire de l’audience.
L’actualité-marchande n’est pas mon avenir et je crois que, minoritaire, la raison continuera à tracer son chemin. Et pour ce faire, le débat ou plus modestement l’échange entre personnes qui ne sont pas nécessairement en accord semble le minimum pour construire un espace où circulent les mots.
Pour illustrer mon propos je serais curieux de savoir comment allons nous lutter contre la disparition programmée de l’émission de F. Taddei sur FR 3 « Ce soir ou jamais » ?
Si vous pensez qu’il y a quelque chose à faire…