Transition énergétique.

J'ai un peu regardé cette loi bonus-malus sur l'énergie. Intrinsèquement, elle est justifiée. Mais voilà, le gouvernement a fait une loi pour essayer de faire ce qu'il ne sait pas faire autrement. Je veux dire que si la surconsommation d'énergie doit reculer pour des raisons écologiques évidentes, il faut d'abord faire ce qu'il faut pour éviter la consommation excessive, avant de punir ceux qui consomment beaucoup. Le chiffre d'une consommation raisonnable a été fixé à 8000kWh. Le chiffre du confort entre 8000 et 12000. Au-dessus, pour la loi, il s'agit de gaspillage. J'en consomme entre 11000 et 12000.Je suis donc considéré comme un consommateur qui soigne son confort en dépensant trop, au seuil du gaspillage. Or, j'habite, en location, un appartement situé dans un petit immeuble construit dans les années 1960, c'est dire qu'il n'est pas isolé thermiquement, et doté d'autres tares dues à la médiocre qualité des constructions de cette époque. Avec le chauffage électrique présent dans le logement, je tourne à 19° en hiver. C'est bon, mais ce n'est pas tout à fait du confort quand on est vieux. Et j'habite au confins du 04 et du Lubéron... pas dans le département de l'Aube ni du Doubs... Mon propriétaire, logé dans un bel appartement de standing s'en tire sûrement mieux que moi car la qualité de la construction est du dernier cri. Pas difficile d'imaginer qu'il a moins froid aux pieds que moi, et pour moins cher.
Voilà le soi-disant paradoxe qui n'est pas autre chose que le manque de volonté de s'attaquer aux racines des problèmes. Car, si je suis en bon terme avec mon propriétaire, il est quand même certain que celui-ci est le responsable direct de ma surconsommation d'électricité. On ne règlera rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux défauts techniques qui plomberont toujours la lutte contre les gaspillages d'énergie. Bon, d'accord, avec la moitié des Français qui sont propriétaires de leur logement, ce n'est pas le moment de fâcher tous ces électeurs. Je crois que ça s'appelle de nos jours du clientèlisme, mais on pourrait appeler ça aussi du populisme électoral, car l'année prochaine verra le renouvellement des municipalités...
Cette loi que n'a pas voté le Front de Gauche au Sénat a été retoquée par le Conseil Constitutionnel saisi par la droite, ce qui me met dans une drôle de situation !
Remarque : les termes comme les chiffres de ce billet sont l'exacte vérité. Je demande que l'on m'en excuse, je suis un incorrigible gaffeur.