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Billet de blog 9 avril 2012

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Bataille de communication décisive au soir du premier tour

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Au soir du premier tour, le 22 avril, dans moins de deux semaines, des résultats officiels, et non plus des intentions de vote, s’afficheront sur les écrans de télévision des Français. Ce seront des chiffres, incontestables, qui fixeront le niveau d’adhésion du peuple français obtenu par chaque candidat. Et l’addition des voix de gauche donnera un total possible de voix au second tour pour le candidat de gauche arrivé en tête au premier tour.

Objectifs, vraiment, ces chiffres ? Non car ils ne sont pas figés : ils sont le résultat d’une évolution mesurée par les sondages, et continueront à vivre en se projetant dans le second tour.

Dans les minutes qui suivront la proclamation des résultats, ils vont faire l’objet, de la part des équipes des candidats, sur les plateaux de télévision, et des candidats eux-mêmes à l’occasion de leurs interventions solennelles, d’une intense bataille de communication, probablement la plus intense de toute la campagne présidentielle.

L’enjeu est de taille. Il s’agira pour les camps des deux finalistes de créer cette fameuse dynamique qui permet d’aborder en vainqueur, si ce n’est probable du moins possible, la campagne d’entre deux tours.  Et faire ainsi basculer vers soi, cette frange indécise de l’électorat qui, peut-être inconsciemment, court après la victoire et vote donc pour celui qui lui apparaît le mieux placé. C’est ainsi, la force va à la force.

Si le résultat est à peu près conforme à ce que nous disent aujourd’hui les sondages, le candidat socialiste sera objectivement en bonne position pour le second tour, compte tenu du total des voix de gauche de l’ordre de 45%. Mais la machine sarkozyste est redoutable pour ce qui est de faire passer des vessies pour des lanternes.

Elle arguera que son champion revient d’outre-tombe, qu’il était il y a seulement quatre mois au fond du trou des sondages (24%), qu’il a progressé constamment depuis, qu’il approche son score de 2007 malgré le tombereau d’injures et de critiques reçues, bref que la dynamique est avec lui, alors que son rival n’a cessé de s’étioler depuis la primaire socialiste. Rendez-vous compte, passer de 35 à 25% en six mois, dix points en moins !

La droite essaiera de convaincre les Français que les compteurs sont remis à zéro et qu’une nouvelle partie commence.

Ce travail de conviction, la droite le commencera auprès des journalistes dans les jours qui précèderont le scrutin, une fois que les opinions seront cristallisées et que les sondages donneront une photographie très proche de ce que sera le résultat. Il s’agira de préparer les analystes et commentateurs dont on espère qu’ils relaieront, le soir du premier tour, cette vision optimiste de l’évolution tendancielle de la présidentielle.

La naïveté est interdite au camp Hollande qui ne doit pas compter sur l’évidence de chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Elle devra effectuer un effort de pédagogie en amont,  puis le soir du premier tour et dans les jours qui suivront.

Tous les socialistes devront être sur le pont pour expliquer que comme François Mitterrand en 1981, il n’est point forcément besoin d’arriver en tête au premier tour pour l’emporter à la fin, que ce qui compte ce sont les réserves de voix à gauche, qu’elles sont à un niveau exceptionnellement haut !

La droite essaiera de travestir la vérité, de l’habiller pour lui faire prendre l’allure souhaitée. La gauche devra faire en sorte que la réalité demeure ce qu’elle est. Combat en apparence plein de vacuité. Mais en réalité qui influera sur l’issue finale de la présidentielle.

http://zeredac.com/2012/04/09/bataille-de-communication-decisive-au-soir-du-premier-tour/

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