Par Dante

Royal et Hollande, ensemble à Rennes - © Razak
Certains auront beaucoup de mal à l’admettre tant le simple nom de Ségolène Royal provoque encore en eux des poussées d’urticaire et des bouffées délirantes. Et pourtant, il fait bien admettre que le meeting de Rennes a reboosté la campagne de François Hollande dont les actions repartent à la hausse en continu depuis une semaine.
Un meeting à deux points, disaient les amis de Hollande et de Royal avant le grand rassemblent breton. Ils ne croyaient pas si bien dire. Depuis mercredi dernier, la dynamique de Hollande semble reprendre. Au point de repasser devant le candidat de l’UMP timidement au premier tour mais de manière plus large au second comme l’indique l’institut BVA par exemple.
Rennes a bel et bien enclenché une nouvelle dynamique avec la reconstitution, même éphémère de ce duo un peu mythique de la vie politique française, qui, en quelques secondes s’est réformé, et dans les mots et dans l’image.Comme si le chapitre des divisions était clos, ces divisions qui ont dévasté le camp socialiste depuis le naufrage de Jospin en 2002, le oui et le non en 2005, la défaite de Royal en 2007 et le paroxysme : le congrès de Reims en 2009. Dix ans de tourments, de cruauté, de déchirures personnelles et publiques, entre tous les protagonistes dont Hollande et Royal, couple clé de voûte d’un équilibre socialiste qui semble être à nouveau retrouvé.
La force des images de Rennes, leur impact dans l’imaginaire collectif, la joie qui semblait émaner des acteurs eux-mêmes et des militants, la multidiffusion de ces photos et les flots de commentaires ont semble-t-il ré-enclenché le cercle vertueux dans une campagne qui patinait un peu.
Et malgré tous les empêchements, en coulisses, dont on connaîtra certainement après le 6 mai, tous les tenants et les aboutissants, malgré les grincements personnels, que nous révéleront probablement les journalistes après la victoire socialiste, l’attelage Royal-Hollande a tenu bon et Rennes en est une démonstration exemplaire.
Aujourd’hui, plus que jamais, Ségolène Royal est incontournable dans cette fin de campagne et dans l’histoire qui va commencer après le 6 mai. On entend bien, en sourdine, les oppositions à son accession au perchoir. On perçoit déjà les manœuvres mises en place pour tenter de barrer la route à la présidente de Poitou-Charentes, dans cet aveuglement collectif du tout sauf Royal. Mais le futur président sait aussi qu’on peut remporter ou perdre un quinquennat sur les premiers jours d’un exercice du pouvoir. Sarkozy n’a-t-il pas ruiné sa victoire en deux photos : le Fouquet’s et le yacht de Bolloré.?
Ne pas respecter Royal qui occupe une place si particulière dans la psyché des français, équivaudrait à se tirer une balle dans le pied dès les premiers mois de gouvernance.
Hollande est trop fin politique pour ne pas en avoir conscience.
Royal l’indispensable, titre cette semaine VSD.
Plus que jamais : pour terminer une campagne victorieuse et tenter de remettre à flots un pays désarticulé, épuisé, par 5 ans de Sarkozysme.
http://zeredac.com/2012/04/13/hollande-a-la-hausse-leffet-royal/