Avant de lire la suite de cet article, il serait opportun (rien d’obligatoire cependant) de lire en préalable, celui que Edwy Plenel a mis tout récemment en ligne sur Mediapart et dont voici le lien.
https://www.mediapart.fr/journal/france/010824/ah-ca-ira-aux-jo-la-france-de-l-egalite-et-du-monde
Plutôt qu’un long commentaire à cet aticle, j’ai préféré écrire ce texte.
Je précise que ne suis rien d’autre qu’un citoyen (et un abonné) très ordinaire !
Citoyen du pays qui est le mien, avant d’être, un citoyen du monde.
Ce pays que j’aime, que je respecte et que je tente de défendre à mon humble mesure, quand je le sens en perdition, à cause, non pas des françaises et des français dans leur diversité, mais bien des élites et de leurs représentants !
Je ne suis pour ma part, ni homme de savoir, ni homme de pouvoir et je n’ai à ce titre, ni à me vanter, ni à m’excuser de mes propres lacunes.
Malgré des efforts de relecture et avec l’aide du correcteur orthographique, le présent article écrit à la hâte, n’est peut-être pas exempt de fautes d’orthographe et je m’en excuse par avance auprès des lecteurs.
Juste pour rappeler en guise d’introduction, que ce que j’exprime généralement dans mes billets d’humeur, ce sont des sujets inspirés du quotidien, vision « orientée » faite à travers le petit bout de la lorgnette, ma propre interprétation de ce qui me touche, m’interpelle ou me bouleverse parfois, à travers le regard naïf et piquant que je porte sur mes « semblables » en tant qu’être-humain.
Je n’ai pas le millième des savoirs d’une personnalité aussi remarquable que celle d’Edwy Plenel.
Pour autant, ses propos me font réagir tant ils me semblent symptomatiques d’une forme d’aveuglement.
Car la situation générale du pays est bien plus grave qu’on ne le pense mais pas pour les raisons évoquées.
A trop côtoyer les « élites » on peut, parfois sans même s’en rendre compte, s’imprégner de leurs tristes manières.
Qu’il me soit permis de développer ma pensée, au nom de la sacro-sainte liberté d’expression.
Edwy Plenel valorise la vertu du savoir et de la connaissance, en particulier de l’histoire.
Il prône également l’ouverture aux « autres ».
Et je suis pleinement en phase avec lui sur ces sujets.
Mais c’est oublier (ou faire semblant d’oublier) que l’histoire au sens large, s’inscrit dans une continuité sans cesse réinterprétée par des tiers, un « film » qui n’a ni commencement, ni fin. Juste un fil conducteur.
L’histoire n’est donc pas ou ne doit pas se limiter à une succession de clichés (dussent-ils être réalisés par des photographes renommés et de grands talents comme Henri Cartier-Bresson) dans lesquels on viendrait piocher pour illustrer et (forcément) orienter un propos.
Le cliché est parfois trompeur et n’a pas (pas plus que tout autre chose), valeur de vérité.
« Vérité » qui, à son tour, n’est qu’une « donnée » fluctuante, noyée dans la continuité du temps qui passe !
La vérité d’un jour n’étant pas obligatoirement celle de la veille et encore moins celle du lendemain !
Les politiques, qui n’aiment pas que l’on évoque leur bilan, usent et abusent de ces retournements et détournements de « vérités », se permettant même pour les plus habiles, de dire tout et son contraire sans même attendre ce lendemain, parfois d’un plateau télé à un autre, dans l’indifférence générale (pensent-ils), les journalistes, complaisants, ne leur apportant pas la moindre contradiction !
Une photo peut, par exemple, de manière parfaitement objective et non truquée, montrer un individu en sustentation dans l’air, pouvant laisser croire à sa capacité extraordinaire de vaincre la pesanteur, alors même qu’il s’agit de l’instantané dramatique d’une chute qui lui sera fatale !
Ainsi, s’il est indéniablement intéressant d’apprendre que la déclaration d’indépendance américaine est antérieure à « la déclaration de 1789 » et l’aurait en partie inspirée pour son article premier, que reste-t-il au concret, de ces magnifiques déclarations d’intention, dans le monde occidentalisé (plus que mondialisé) de 2024 ?
Et pour rester dans l’allégorie olympique, dans ce grand concours de donneurs de leçons au reste du monde, les états-unis ne seraient-ils pas trop souvent, médaillés d’or, la France ne récoltant au mieux, que des breloques ?
Dans la continuité de l’article, je ne suis pas certain que l’immense majorité des personnes ayant vu Jamel Debbouze, Zinédine Zidane, Aya Nakamura, Marie-José Pérec et Teddy Riner, porter la flamme olympique ou le drapeau national, n’aient vu ou cru voir en premier, des franco-marocains, franco-algériens, franco-malien(e)s ou des Guadeloupéens caribéens.
Ils et elles ont juste vu des célébrités, des idoles, des personnes qu’ils ou elles aiment beaucoup, à juste titre (ou pas), des personnalités à travers lesquelles certain(e)s se reconnaissent, qui peuvent faire l’admiration pour ce que chacun perçoit à travers le prisme déformant des politiques, des médias et du show-business.
Rien de plus.
C’est donc bien une partie infime des «personnalités» comme celle d’Edwy Plenel, qui, non sans malice (comme un prestidigitateur dévoilerait un de ces tout premiers tour pour faire croire qu’il vous fait entrer dans le club très fermé des sociétés « savantes », donnant accès à la compréhension universelle des choses), tentent de faire la démonstration par l’exemple, des vertus intrinsèques de la diversité, en évoquant au passage, les binationaux.
Si je suis en accord avec lui sur le fond, je trouve la manière dont cela est amené, assez peu à la hauteur de la personne qu’il est et que j’estime.
C’est prendre ceux et celles qui le lisent, pour des enfants pour ne pas dire autre chose, que de traiter ces thèmes de cette manière.
C’est en tout les cas comme cela que je le perçois.
Des méthodes d’approche et d’accroche qui sont pourtant, à juste titre, dénoncées dans le journal, lorsqu’il s’agit du comportement, souvent ignoble et méprisant d’Emmanuel Macron.
Edwy Plenel n’envisageant au final, en simplifiant volontairement son propos, comme seules alternatives de sociétés pour les « misérables » que nous sommes, que deux « internationales » possibles :
Celle du fric, de l’égo, des communautés, des réseaux sociaux, de l’anglicisme, de la libre circulation des biens et des personnes dans la « saine » concurrence d’un marché présenté comme « libre et non faussé » (rire), situé au-dessus des états et des nations (qui ne compteraient déjà plus que pour quantités négligeables).
A moins que ce ne soit celle des « peuples de la terre » enfin débarrassés de leur dogmes pourvoyeurs de guerres, vivant confraternellement sous un seul et même drapeau, dans une diversité aplanie et donc apaisée !
J’ai du mal à suivre !
Dans tous les cas, on ne peut s’attacher à détruire les murs maitres d’un édifice, sans étayer la demeure avec quelque chose d’autre, aussi solide, permettant à minima de la maintenir debout ...
Sans quoi, le toit finit tôt ou tard par nous servir de chapeau et nous ensevelir !
S’il y a bien eu, durant le déjà long « film » de la présence humaine sur terre, des guerres de religions terriblement meurtrières (et il y en aura malheureusement encore), la plupart d’entre-elles cachaient plus prosaïquement des intérêts de pouvoir, des « combines » géo-stratégiques et/ou économiques, la différence cultuelle ou culturelle n’étant alors que l’un des nombreux prétextes à ces conflits.
La raréfaction des ressources et une population mondiale allant vers les 8 milliards d’individus, ne va pas aider.
Ce jour même, on apprend que l’humanité toute entière aurait déjà consommé ce que la terre peut produire et donc lui donner en une année.
Mais les conflits peuvent avoir d’autres « sources » en étant provoqués par les élites dirigeantes quand elles sont à cours d’idées pour se maintenir en haut de la pyramide, quand leurs économies vacillent et que leurs systèmes défaillent. Les déclarations de guerres sont alors faites au nom de leurs peuples et sans leur accord, pour de piètres intérêts de classes et/ou de castes.
On ne compte plus le nombre « d’idiots utiles » ayant servi ces causes tout en les dénonçant !
Je me croyais naïf mais j’ai finalement trouvé plus naïf que moi !
Dans quel pays croit vivre Monsieur Plenel ?
A-t-il, à son tour, perdu pied avec la réalité, le quotidien des françaises et des français ou, comme pour Emmanuel Macron, leur sort l’indiffère-il à ce point ?
Pour une large majorité, les « adultes » d’aujourd’hui, en particulier ceux nés après les années 2000 dans le pays de Descartes et des « lumières », n’ont pas lu ne serait-ce qu’un livre de la première à la dernière page …
A commencer par les œuvres littéraires présentées comme « incontournables » et obligatoires pour le passage du bac de français …
On parle là de celles et ceux qui sont désignés comme « sachant lire », alors même qu’ils ne peuvent supporter plus de quelques minutes de lecture soutenue.
Ils ne liront pas plus son article que le mien tant rien ou si peu ne les intéresse et tant tout ou presque, les fatigue !
On peut penser, pour se rassurer, que ce que je décris là reste un fait « marginal » ?
Aussi, à qui pense Monsieur Plenel et à qui s’adresse-t-il en rédigeant son article ?
A part à lui-même ou à ces pseudo-élites bourgeoises parisiennes qu’il dénonce parfois ?
Edwy Plenel termine sont article par le paragraphe suivant, évoquant le spectacle « loufoque » de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, dont certaines parties, comme la parodie de la « Cène », auraient été censurées dans certains pays et fort mal reçues par les chrétiens du monde * :
* En tant que lecteur, il ne serait pas inintéressant, j’en suis sur, que ces points fassent l’objet d’un article sourcé, permettant d’infirmer ou de confirmer cela, histoire de traiter le sujet avec le sérieux et la profondeur qu’il mérite !
Voici le paragraphe conclusif :
« Ce fut comme un élégant pied de nez, joyeux et moqueur, aux hiérarchies de classe et de statut, de pouvoir et de prétention. Et, à l’image de la flamme olympique qui passait de main en main, comme une fragile lueur qui brille à l’instant des périls. »
Un pied de nez qui ne fait plus rire personne et qui ne suffira plus à cacher la misère ni à calmer la colère du plus grand nombre.
Quant aux périls, nous y sommes déjà, avant même l’arrivée encore très hypothétique du RN au pouvoir et Monsieur Plenel ne peut l’ignorer …
(La France serait déjà placée en procédure de déficit excessif par la Commission européenne, avant d’être mise, si les choses se gâtent encore, sous la coupe franche de la Troïka : Union Européenne, FMI, BCE)
Un pouvoir que ce parti (le RN) ne veut peut-être pas.
C’est en tous les cas une hypothèse qui en vaut bien d’autres, quand on voit à ce point ses leaders se saborder étrangement aux moments clés des échéances, comme un cheval refusant sans cesse l’obstacle.
Le barrage « républicain » a bon dos pour expliquer la contre performance de ce parti au second tour des législatives, élections organisées en catastrophe, consécutives à une dissolution que personne ne jugeait nécessaire avant les JO, toujours pensée par le même et incontournable Macron et son indispensable conseillé de l’ombre ...
Le RN ne s’en offusque même pas ou du bout des lèvres, alors que, sur le plan de la démocratie pure, il y a tout de même beaucoup à dire …
Car, soit le RN est un groupuscule de dangereux « nazis » et il faut alors le dissoudre comme toute entité jugée dangereuse pour la stabilité de nos états et de nos « démocraties ».
Soit il est un parti parmi les autres et il faut le respecter en tant que tel en acceptant le résultat des urnes, même si ça fait très mal !
Mais non, dans cette logique du « tout sauf le RN » (sauf quand ça arrange certains), on préfère le déni de démocratie en pensant que ça va passer comme un lettre à la poste, sans offusquer personne !
Juste 10 millions de personnes au doigt mouillé !
Le raisonnement étant le même, en miroir, pour ceux que l’on présente comme des « extrêmes » à gauche !
Rendez-vous comptes, si les partis « extrêmes » supposés, LFI plus RN, devaient être à ce point niés en sièges à l’assemblée nationale, en faisant comme s’ils n’existaient pas, les élus des partis restants ne représenteraient rien de plus qu’une assez pitoyable minorité hétéroclite !
Et tout ce théâtre peut durer une année sans que rien ne bouge !
On peut certes, avec beaucoup de mauvaise foi, n’y trouver rien à redire, en répliquant que tout va bien madame la marquise … !
Quant aux élus RN, ils semblent vouloir se « normaliser » en se comportant comme des élus « ordinaires » !
Il est en effet facile de s’assoir pénardement sur les bancs de « l’opposition » en allant, comme les autres le pratiquent depuis (trop) longtemps, à la soupe, en préservant son fond de commerce, comme tout parti politique, aujourd’hui sans idées et sans idéaux …
Enfin, la conclusion de Monsieur Plenel reste pertinente et je la partage :
Le péril est bien là et la flamme vacille.
Mais ce n’est pas à l’avantage de celle du RN !
C’est le péril d’un peuple à bout de souffle et en grande souffrance, un peuple déboussolé, en manque de repères, qui ne se reconnaît pas dans ses « élites, le peuple d’un pays surendetté aux profits d’intérêts privés gavés d’argent public, que l’on a trop longtemps ignoré voire méprisé, un peuple à qui ont a fait avaler tant de couleuvres, y compris celle consistant à faire croire, une fois de plus, une fois de trop peut-être, que le RN pouvait être une alternative ….
Les classes moyennes n’étant plus épargnées dans cet «effondrement» (en aucun cas causé par le RN qui n’a jamais gouverné. On peut lui faire tous les procès mais pas celui là.), au hasard d’une unième crise, tout pourrait en effet basculer du côté obscur (tout autant qu’incertain) de notre destin national.
Cela, bien avant que la flamme du Rassemblement National ne se hisse au pouvoir …
Et, il serait bien sot de la part de cette formation politique, que de se mettre aux commandes d’un avion en flamme !
Je pense qu’en fins stratèges politiques, les «cadres» du RN en ont pleinement conscience et que prudents, ils ne s’y risqueront pas.
D’autant que, à part un miracle, plus rien ne semble en mesure d’empêcher le crash !
A peine pourra-t-on le retarder ou limiter les dégâts.
Et c’est bien là, le drame !
Le : « Ah ! ça ira ! » festif des JO de l’été 2024 se muant en un très inquiétant : « Rien ne va plus ! » à la rentrée prochaine où à peine plus tard.