Dans ce contexte et quelque puissent être les résultats de l'enquête ouverte concernant son mouvement politique (MoDem), son appel téléphonique à l'un des Directeurs de Radio France (cf. article de Médiapart) est une faute.
S'il devait s'appliquer les règles de morale et de comportement qu'il passe son temps à suggérer aux autres, François Bayrou démissionnerait de ses fonctions.
Pour l'exemple, aurait dit le Général !
Mais nous sommes en pleine période d'élections législatives...
La question demeure :
Quand, les hommes et les femmes politiques de ce pays, cesseront-ils de se moquer et de mépriser à ce point leurs concitoyens ? Ne changeront-ils donc jamais ?
Pour plus de la moitié des français, les définitivement déçus des politiques (et non de la politique), ceux qui grossissent, chaque jour plus nombreux, les rangs des abstentionnistes, la réponse est depuis longtemps contenue dans la question.
Selon certains sondages, ce "désintérêt" record, attendu (plus que redouté) aux prochaines élections législatives, ferait de LREM, le bénéficiaire principal de cette seconde mi-temps électorale.
Mais il n'y aura pas matière à pavoiser.
Déjà, comme Jaques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002, Emmanuel Macron n'a été élu que par l'entremise de ceux qui ont fait un choix par défaut au second tour de la présidentielle 2017. (Il n'avait par ailleurs obtenu que 24.01 % des votes valablement exprimés au 1er tour).
Mais revenons à notre future assemblée.
Au soir du 18 juin (où les résultats devraient être sans appel), elle devrait être :
- Constituée majoritairement de "nouveaux" parlementaires, pour certains, faiblement élus au regard du piètre niveau de participation attendu.
- Constituée (pour LREM) d'une majorité certes, mais de personnes inconnues, parfois inexpérimentées, aux sensibilités et objectifs disparates et dont on ne sait toujours pas si elles accepteront docilement de se plier à une logique de groupe au moment des votes. D'où le choix (pour ne pas dire l'obligation) de gouverner par ordonnances !
On pourrait faire un parallèle avec Theresa May en Grande Bretagne.
Affaiblie dans son pays suite à son récent revers électoral, beaucoup s'interrogent sur sa faculté à négocier efficacement le BREXIT pour la Grande Bretagne.
De même, en France, comment, dans un tel contexte, notre gouvernement fera-t-il pour faire passer, sans heurts, les mesures fortement libérales qu'il préconise comme son projet de " Loi travail " ?
Quelle est donc la place et surtout où s'exprime, concrètement, cette "sensibilité" dite de gauche dans ce gouvernement attrape-tout ?
Est-t-il surtout encore utile de continuer longtemps à se torturer les méninges pour saisir les subtiles nuances mettant en relief un social libéral de gauche et un libéral de droite ?
Le Président ne prendrait-il pas les français pour des idiots, et en "en même temps", pour des imbéciles, en maintenant le flou programmatique sur sa future loi travail d'où le couac concernant certaines fuites... ?
Politiquement, les français sont perdus et ne savent plus qui croire et en quoi croire encore. Or c'est précisément lorsque la foi s'épuise que naissent la désespérance et les violences aveugles.
Nos personnalités politiques auraient grand tort de penser que ces plus de 50% de français qui ne s'expriment plus par le vote, s'en lavent les mains en leur laissant opportunément le champ libre.
La frustration grandit. Si cette colère froide ne s'exprime plus par le biais démocratique et si elle n'est pas canalisée à l'assemblée, au travers d'un ou de plusieurs groupes d'opposition, la pression va monter.
Et sans soupape, la situation risque de rapidement devenir explosive !