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Billet de blog 10 septembre 2022

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Le « plein emploi », on en reparle ?

Quand on en vient à détourner le sens des mots et à tordre le bras aux chiffres, on peut faire croire à peu près n’importe quoi, à n’importe qui.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Utilisé sciemment et à l’excès sur des populations entières, ce très contestable procédé peut induire des effets délétères menant, sinon à la folie, du moins à une perte de sens généralisée.

En matière d’emploi comme en bien des domaines, il y a donc loin de la coupe aux lèvres.

Le fait n’est pas nouveau :

A commencer par la définition même de « plein emploi » au sens que lui donnent les institutions internationales.

Car le « plein emploi » n’en est pas un au sens strict et ne l’a jamais été.

Une situation qualifiée de "plein emploi" c’est, pour une population donnée, se situer en dessous des 5 % de chômage.

Chiffre et mot (« chômage ») qui, à eux deux, sont soumis à un nombre important « d’incertitudes » et/ou « d’interprétations ».

Parmi ces nombreuses incertitudes, en France :

Les plus de 400 000 salariés démissionnaires sur le seul premier trimestre 2022, soit en projection, plus d’un million et demi de personnes ayant volontairement abandonné l’emploi d’ici la fin de l’année et dont la plupart n’ont droit à aucune indemnité, sont-ils inclus dans les chiffres du « chômage » ?

Toutes celles et ceux, innombrables, qui étaient déjà sous le radar avant, non inscrit(e)s ou désinscrit(e)s de Pôle-Emploi, sont ils ou sont elles également recensé(e)s ?

Les nombreux jeunes qui n’ont eu aucun de leurs vœux retenus sur « parcoursup » et plus largement tous les autres (certains articles de presse évoquent le chiffre de 200 000 par an qui quitteraient le cursus scolaire ou l’enseignement supérieur et se retrouveraient sur le carreau), sont ils, eux aussi, parfaitement comptabilisés ?

On le comprend ici aisément, pour que le résultat d’une équation, une formule algébrique ou mathématique soit vérifiable, exploitable et non discutable, il faut absolument que tout le monde s’accorde à adopter les mêmes conventions.

C’est le principe de base de toute science un tant soit peu « rigoureuse » et « pertinente » !

Si chacune ou chacun fait sa propre définition ou la met à sa propre sauce ...

En algèbre, les éléments de base que sont les nombres et l’ensemble des opérateurs qui permettent de les manipuler, ne doivent souffrir d’aucune forme d’interprétation.

La politique, la dialectique (autre que celle conventionnellement adoptée), ne doivent avoir aucune place au sein de l’équation elle-même ...

Dans un monde idéal, à minima « raisonnable », le politique devrait rester en dehors de celle-ci, se contentant de commenter, d’interpréter les résultats, d'en faire le diagnostic pour prendre, au final, les mesures adaptées et non fausser les paramètres.

Ainsi, lorsqu’une valeur est « pleine » c’est qu’elle est généralement à 100 %, soit au maximum de ce qu’elle doit être.

Ce qui vaut pour une bouteille d’un litre de contenance, remplie d’un litre de liquide à la densité proche de l’eau, à température et pression ambiante, doit également valoir pour toute chose.

Que cette bouteille soit sous nos yeux ou imaginée dans notre tête, lorsqu’elle est remplie entièrement, elle doit être considérée par tous, comme à 100 % « pleine ».

En gros, elle ne peut conceptuellement en contenir plus.

La notion de « plein », devrait donc faire référence à un remplissage total d’un contenant (ou à la valeur max d’une variable bornée*).

* Tout allusion à une première ministre qui le serait aussi ne serait que pure et malencontreuse coïncidence !

Idem pour la proportion minimale de chômeuses et de chômeurs qui, dans une définition stricte et non faussée de « plein emploi », devrait se situer à : 0 %.

Ce qui aurait déjà le mérite de faire définitivement comprendre et admettre à tous que la chose est illusoire !

Certes, les règles dictées par l’univers qui nous entoure, interprétées et conceptualisées par la pensée humaine, sont parfois complexes.

A moins que la pensée humaine ne soit bien plus complexe et tortueuse que l’univers ne l'est lui-même !

Des esprits brillants pourraient nous démontrer que, dans des conditions « particulières », on peut constater des "fonctionnements contre-intuitifs » des mathématiques et de la physique.

Pour autant, si la chose est possible, l’exception ne doit en aucun cas être tenue pour règle.

Or, c’est précisément comme cela que « raisonnent » (pour nous et de plus en plus) nos gouvernants :

S’attacher avec malice à nous dire qu’un mur est noir alors même que nous sommes face à un mur blanc.

Faire ensuite repeindre le mur en noir dans la nuit, pour nous convaincre du contraire dès le levé du jour.

Ainsi, aliénés et sans repères, nous nous en remettons sans cesse à eux pour savoir et pour comprendre, l’incompréhensible.

Nous nous Google-isons !

Un peu perdu moi-même dans ces pensées, j’ai posé la question ce matin à mon assistant :

Alors Oui ! On nous traite de plus en plus comme de simples objets connectés. Nous ne savons plus rien ou presque. Avant que le pic démographique ne soit atteint, nous sommes toujours plus nombreux à cuire ou à surnager sur la planète au grès des saisons. Mais nous avons des « assistants » !

« Ok Google, est-ce qu’Emmanuel Macron utilise aussi Google pour gouverner la France ? »

Et Google Home de me répondre :

« 

Non, il dispose de son propre assistant vocal qu’il consulte à chaque fois qu’il a le moindre doute ...

Par exemple, pour les prochaines réformes, il lui a posé la question suivante :

« Ok Ursula, à quelle date est-il opportun de lancer le prochain enfumage des françaises et des français sur les retraites ? »

Et Ursula de lui répondre de sa voix suave à l'accent germanique :

« Çà dépendra de comment ils auront passé l’hiver ! Au fait, t’as pensé à mon gaz ?

Pour le reste, la question étant trop technique pour moi, je dois consulter mon propre assistant. Tu me laisses quelques secondes pour te répondre  ... ? »

Et Emmanuel d’entendre au loin :

« Ok Biden, ...  » ! »

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