Mr BARDELLA (RN) a explosé les compteurs avec plus de 31,3 % des suffrages, le reste se partageant les « amuse-bouches », entre la liste gouvernementale de Madame HAYER (14,6 %), subissant là un indéniable camouflet puisque n’atteignant pas la moitié du score de la liste de tête, elle-même talonnée par la liste du parti socialiste portée par Mr GLUCKSMANN (13,8 %).
Sept listes seulement, sur les 38 qui se sont présentées (soit à peine le cinquième !), auront finalement des sièges au parlement européen et se répartiront les 81 emplacements réservés à la France, au parlement de cette Europe si « bienveillante » et si « protectrice » à l’égard de ses peuples.
Démontrant, si cela était encore utile, tout l’intérêt stratégique de ceux qui trustent la politique et les institutions nationales autant qu’européennes, au premier rang desquels le parti de Mr MACRON, d’ouvrir ces élections à un nombre aussi délirant de listes, et ce, jusqu’aux plus « originales » … !
L’effet de « dilution », doublé de l’effacement et/ou de l’invisibilité médiatique de tous ces « petits agrégats » sans grands moyens, aura donc fonctionné à plein !
Comme les autres, les listes « frexiteuses » de Mr ASSELINEAU ou de Mr PHILIPPOT, noyées dans la masse, en auront fait les frais à tous les sens du terme, n’atteignant respectivement que 1 % ou à peine plus et ne pouvant donc pas être remboursées de leurs dépenses de campagne !
Elles vont s’en trouver durablement affaiblies.
Histoire de parachever le délire, la liste « animaliste », elle, a fait deux fois mieux, avec son petit chaton tout mignon en tête d’affiche !
Plus étrange encore et on ne sait par quel « miracle », la liste de Mr Jean LASSALLE (que plus personne ne calcule vraiment et dont les propos laissent parfois aussi perplexe que ceux d’un président américain octogénaire en exercice, souhaitant signer pour quatre années supplémentaires) a fait 2,3 % … !!!
Mais les débats de la soirée électorale ont très vite quitté le champs d’analyse des seules élections européennes, suite à l’intervention du chef de l’état, annonçant, dans la foulée, en réaction à la déroute de la candidate de son parti, la dissolution de l’assemblée nationale et l’organisation de nouvelles élections législatives anticipées, prévues pour les dimanches 30 juin et 7 juillet 2024 …
Dans une constante et minutieuse application de la stratégie du choc, ce délai est volontairement choisi au plus court, pour permettre à Emmanuel MACRON de prendre ses adversaires politiques de vitesse.
En effet, comment, à quelques jours du départ des premiers juillettistes, organiser sereinement une campagne ET un scrutin à deux tours, en moins de trois semaines (un délai non conforme au code électoral, sur lequel MACRON s’assoit avec la bénédiction du conseil constitutionnel) ?
Avec un tel panier de crabes politique qui vont s’agiter en tous sens (au premier rang desquels, les gens de sa propre formation politique), MACRON pense jouer son va-tout.
Dans ce qui n’est rien moins qu’un chantage éhonté, il espère encore tordre le bras de ses « adversaires » et faire « l’union nationale », de préférence derrière lui (le rêve est-il encore permis ?), seule et ultime stratégie possible pour résister à cette déferlante probable du RN, suite logique du tremblement de terre politique des européennes.
Si pas d’alliance ni de statu quo de circonstance (avec l’incontournable Emmanuel à la manœuvre), ce pourrait être (le risque n’est pas nul cette fois) une majorité effective du RN à l’assemblée nationale et la formation d’un gouvernement de cohabitation avec ce que tous appellent encore : « l’extrême droite ».
L’enfant roi en rejettera alors (comme lui et ses ministres en ont pris l’habitude), la responsabilité sur « les autres » ...
Du grand « Guignol » quand on sait que c’est précisément MACRON qui a déroulé le tapis rouge au RN, en faisant de ce parti, une altérité politique unique, à sa pointure (à défaut de l’avoir mis à sa botte) !
Délibérément ou pas (la question demeure), il a été grandement aidé en cela par un certain Jean-Luc MELENCHON (LFI) qui, sans avoir clairement appelé à voter MACRON au second tour des dernières législatives, a semé la confusion avec sa formule magique : « aucune voix ne doit aller à Marine Le Pen », provoquant alors, l’effet strictement inverse pour une part de ses soutiens de premier tour, ce qui aura permis au RN d’avoir 89 sièges à l’assemblée (sans rien n’avoir à faire ou presque, à leur grand étonnement d’ailleurs !).
En conclusion, que peut-on attendre de ces nouvelles élections ?
On aura beau rebattre les cartes, quand les habillés ont été retirés du jeu après un long travail de sape savamment orchestré par les néolibéraux européistes et leurs opposants de façade, tous plus ou moins impliqués, sur la durée, dans cette débandade historique, quel que puisse être la répartition des sièges à l’issue du nouveau scrutin, on ressortira toujours en gros, les mêmes « brelles » du paquet !
Cette dissolution ne résoudra donc rien, à part peut-être, si l’improbable et tant redouté se produit, de permettre au RN, pour la première fois, de gouverner avec MACRON comme président.
Un président qui fait ce « pari » hautement risqué, juste pour se laisser le temps et l’opportunité de se refaire.
Espérant pouvoir démontrer par l’exemple et jusqu’à l’absurde, non seulement que le RN n’est pas plus capable que lui, de gouverner ce qui reste d’une France en grand péril (pas dur quand tout ou presque se décide à Bruxelles, plus encore qu’à Strasbourg et quand la dette est abyssale !), mais qu’en plus, à le suivre, les élus et ministres RN vont très vite se révéler, au mauvais sens du terme.
Empêtrés à leur tour dans leurs contradictions de purs communicants, ils n’en seraient que plus rapidement et facilement démystifiés aux yeux de tous !
A quel prix ?
Pour Macron, peut-importe.
Jupiter pense alors, reprendre la main !
Un pari 100 % perdant pour la France ?
L’honnêteté m’oblige à laisser cette question suspendue !
Peut-on vraiment vivre pire que ce que nous connaissons déjà avec Emmanuel et son ange Gabriel ?
Si oui, il s’agit de sa part, d’une erreur monumentale, tenant du sabordage en règle, une stratégie de branquignole, pensée une nouvelle fois, par et pour Emmanuel MACRON !
La France et le peuple français n’étant à ses yeux, que les jouets insignifiants de ses propres délires, les poupées de chiffon qu’un enfant démembre et martyrise à sa guise, dans la solitude de sa chambre, à l’abri des regards !
Par comparaison, Mr LASSALLE, malgré ses dernières interventions médiatiques parfois « déstabilisantes », semble à ce titre, moins inquiétant !
Mr LASSALLE n’a pas les codes de la dissuasion nucléaire, il n’est pas un va-t-en guerre, il connaît l’histoire et, anticipant le fait que les alliés du moment peuvent toujours devenir (ou redevenir) les ennemis du lendemain, ne prétend pas vouloir partager la « bombe » ou ses technologies militaires avec l’ensemble de ses voisins, après avoir creusé le déficit de la France et vendu, à prix cassés, les derniers fleurons industriels de son propre pays, aux intérêts étrangers …