Voici le lien permettant l’écoute de cette émission en « Replay » :
https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/les-informes-du-matin/12e-journee-de-mobilisation-contre-la-reforme-des-retraites-et-la-ldh-dans-le-collimateur-de-l-executif-les-informes-du-matin-du-jeudi-13-avril-2023-5385855
Pour les gens qui n’auraient pas 22 minutes à consacrer à un tel « travail journalistique » (ce que l’on peut comprendre), la partie traitant du RIP se situe plutôt à 6 minutes puis à 12 minutes 37s.
Çà vaut vraiment son plein de gasoil !
On y entend Monsieur Renaud Dély (encore lui), un des incontournables de l’émission du matin, répondant à une relance de son collègue journaliste après avoir bien précisé qu’il ne savait rien de la décision du Conseil Constitutionnel dont les conclusions doivent être rendues publiques au lendemain de l’émission, seriner aux français (qui l’écoutent encore), que le « RIP », la fameuse démarche engagée par certains opposants à la réforme des retraites, n’a finalement que peu de chance d’aboutir … !
Une rengaine qui tourne en boucle dans les médias accrédités.
Cette « réflexion » lancée presque à la cantonade, est-elle au moins argumentée, détaillée, documentée, étayée par des compléments d’information pertinents et à propos, permettant d’éclairer le sujet, de mieux comprendre comment nos « informés » en arrivent à pareilles conclusions ?
Pas vraiment !
On évalue (mais surtout, on affirme) au doigt mouillé !
Au diable le retrait et la réserve journalistique. Seule la tonalité des propos tenus est importante puisque ces gens sont détenteurs à vie, de la « vérité vraie », savent pour nous et en permanence, isoler le vrai du faux, parlent à l’oreille des gouvernants tout en n’ayant que quelques minutes à nous accorder pour relayer leur message.
Alors, de deux choses l’une :
Soit Mr Dély a parfaitement raison et connaît son « RIP » sur le bout des doigts. Il peut alors, sans complexe, nous expliquer que certaines « trappes » juridiques et/ou législatives sont parfaitement « activables » par le gouvernement pour faire en sorte que, de façon légale et non contestable, le processus en question n’aboutisse jamais.
(Ceci pourrait d’ailleurs commencer par un rejet du RIP sur les retraites, par le Conseil Constitutionnel.)
Soit il n’en a qu’une vague idée mais s’exprime ici par une sorte « d’intuition prédictive », un don de prescience politique dont il a le secret et qu’il souhaite généreusement partager à l'antenne.
Dans les deux cas, Monsieur Dély douche (mais est-ce volontaire ?) les derniers espoirs de ceux qui croyaient encore à ce fameux RIP et qui, du coup (c’est ballot), ne vont peut-être plus se mobiliser en nombre pour tenter d'obtenir les 4,7 millions de signatures nécessaires pour ouvrir le débat au parlement, permettant enfin, une consultation des françaises et des français par voie référendaire, sur une projet qui les touche aux tripes et qu’ils sont une grande majorité à rejeter !
Certes, le gouvernement pourrait choisir de ne rien faire. Et dans ce cas, un referendum aurait bien lieu de fait, en 2024, pour consulter le peuple français sur le sujet (ce qui n’empêcherait pas la réforme d’être appliquée dans l’intervalle).
Si les signatures sont obtenues, le débat sera ouvert, porté devant le parlement et un vote final devra avoir lieu dans tous les cas, nous dit-on encore.
Immédiatement, sa collègue journaliste présente sur le plateau, Madame Pauline Théveniaud, en profite pour enfoncer le clou, ajoutant que ce vote aurait toutes les chances d’être rejeté …
Là encore sur quelle base s’appuie-t-on pour affirmer pareille chose quand chacun sait (les journalistes les premiers) que la dernière motion de censure portant précisément sur ce projet de réforme, a été rejetée de quelques voies à l’assemblée nationale, que le contexte social est explosif (au delà de la mobilisation sur les retraites) et que le soutien de cette réforme ne tient qu’à l’appui des sénateurs « LR », majoritaires dans leur propre assemblée (se risqueront ils, eux aussi, à empêcher cette dernière soupape de sécurité démocratique de faire son office quand le Conseil Constitutionnel aura ouvert la porte au RIP et que 4,7 millions de françaises et de français se seront engagés, par signature, en sa faveur ?).
(Dans l’intervalle, certains parlementaires « Renaissance », lucides sur la situation, ont fait un pas de côté et on quitté leur groupe à l’assemblée nationale. D’autres suivront peut-être d’ici là)
Renaud Dély relance alors et se montre encore plus catégorique, presque cynique.
Pour lui, le gouvernement devrait, de lui même, aller dans le sens de ce processus pour faire montre de son « ouverture » sur le sujet et « gérer le mécontentement ». Il ne prendrait aucun risque à le faire !
Monsieur Dély évoque alors les nombreux « garde-fous » (les français apprécieront en se demandant bien qui est le fou !) mis à la disposition de l’exécutif, pour faire en sorte que le « RIP » n’aille jamais à son terme et que les gueux ne s’expriment jamais par referendum.
Apportant même, d’après lui, l’argument « ultime» :
Si le gouvernement promulguait dans les quinze jours après validation éventuelle par le Conseil Constitutionnel et si une consultation des français par référendum devait avoir lieu, cela ne pourrait se faire avant un an, minimum.
Pour lui, tout serait retombé comme un soufflet dans l’intervalle et les français seraient, comme lui peut-être, définitivement passés à autre chose.
C’est ce que l’on appelle : un enterrement de première classe, avant même la constatation du décès !
Alors, chères françaises et chers français,
Même si le Conseil Constitutionnel venait à ouvrir miraculeusement la voie au RIP dans une sorte d’élan démocratique, surtout ne signez pas !
Ça ne sert à rien !
C’est foutu on vous dit !