"Madame, Monsieur
A l’attention UNIQUEMENT des locataires dont le loyer est prélevé. A compter du mois de septembre la date du prélèvement sera le 05 de chaque mois et non plus le 10.
Les locataires ne pouvant pas honorer le prélèvement le 05 devront faire un virement avant le 10 sur le RIB joint.
Vous remerciant.
Bien à vous"
Ce courriel qui m’a été adressé fin août, comme à nombres d’autres locataires, est ici repris dans sa stricte intégralité (aucun mot ni paragraphe n’a été ajouté ni supprimé).
Je le conserve précieusement par devers moi et reste en capacité de le produire, au cas où je serais attaqué par la dite agence, pour l’avoir simplement « évoqué » dans ce billet de blog.
Il émane d’une grande entreprise indépendante d'administration de biens française, forte de plus de 200 agences immobilières locales, réparties sur l’ensemble du territoire français et comptant plusieurs milliers de collaborateurs.
Entreprise dont je tairai volontairement le nom pour des raisons assez évidentes que le lecteur comprendra et pour ne pas faire de tort à la gestionnaire qui l’a relayé par obligation professionnelle et qui fait admirablement bien son travail.
L’objet n’est donc pas ici de faire un quelconque procès à cette structure d’envergure nationale spécialisée dans la gestion des biens immobiliers, mais bien, à travers une interprétation personnelle de ce courriel, de tenter de comprendre ce qu’il se passe, en interprétant au mieux ce qu’il dit, mais aussi et surtout, ce qu’il ne dit pas*.
* On aura dores et déjà remarqué qu’aucune justification de cette décision arbitraire n’est fournie en accompagnement de ce courriel.
Il ne m’appartient pas non plus de valider ou d’invalider le caractère légal de pareilles dispositions, visiblement prises dans l’urgence, décidées et appliquées à la hussarde, annoncées en toute fin du mois précédent, pour une mise en application immédiate, dès le mois suivant.
Cet aspect là pourra être saisi par des spécialistes du droit, eux seuls étant en capacité de dire s’il n’y avait pas, par exemple, obligation de respecter à minima, un certain délai de prévenance.
De même, le fait qu’en terme de calendrier, ce courriel soit envoyé fin août, soit à un moment où l’esprit des français est encore « en vacance », pour une mise en application dès la rentrée de septembre, est très probablement un chose purement fortuite.
Pour le reste et au-delà de mon cas personnel, voila comment j’ai perçu et interprété ce contenu :
Cette interprétation n’étant encore une fois, que la mienne !
Un précepte économique assez simpliste dit que : « Quand le bâtiment va, tout va ! ».
Or, il devient de plus en plus difficile de le nier ou de l’ignorer, le « bâtiment » a connu des moments où il s’est largement mieux porté … !
Les plus alarmistes du secteur évoquent même un risque non nul de potentiel crack immobilier si les choses n’évoluent pas positivement dans un avenir très proche.
Pour l’heure, un nombre important de chiffres remontés, semblent indiquer que, sans en être encore à cette extrémité, le marché de l’immobilier connaît actuellement, de grandes « tensions ».
Certains acteurs du secteur ne s’en cachent même plus et actionnent la sonnette d’alarme, se tournant vers un gouvernement qui, compte tenu de la dette abyssale de la France, ne peut plus grand-chose, ni pour ce secteur, ni pour tout autre d’ailleurs, faisant alors ce qu’il sait faire le mieux :
De la gesticulation de communicant !
Là, on arrive à la limite de l’exercice …
Mais ne nous dispersons pas et revenons à ce courriel :
Le curieux par nature que je suis, ne peut manquer de s’interroger.
Qu’est ce qui peut bien «conduire», un acteur majeur du secteur, à imposer si vite, l’avancement de la date des prélèvements automatiques des loyers, du 10 au 5 du mois ?
Quand, en bon gestionnaire, il ne peut ignorer deux choses :
1/ Que cela risque de mettre un grand nombre de foyers concernés dans l’embarras (bons et « mauvais » payeurs).
2/ Que cette décision sera fortement impopulaire et fort mal perçue, sur le fond comme sur la forme.
Çà pourrait même être une goutte d’eau (de plus), risquant de faire déborder un vase déjà bien rempli par tout ce qui est déjà connu et « encaissé » par les français, dans leur quotidien, depuis (et avant même) le « Covid » et le « Quoi qu’il en coûte ! ».
En cette période de sécheresse et de réchauffement climatique, ce « goutte à goutte » des choses contraintes et pas agréables à vivre, lui, ne se tarit pas.
Il est bien parti pour durer et l’on ne parlera pas ici, des autres « bonnes nouvelles » que notre ministre de l’économie et des finances (auteur de romans érotiques évoquant, tel un subliminal message, « le renflement brun d'un anus dilaté comme jamais », sans doute celui de ses concitoyens) nous réserve pour 2024 (s’il est encore à ce poste et si rien de « grave » ne se produit d’ici là !).
Si l’organisme en question donc, sachant cela, le fait tout de même, c’est que quelque chose l’y contraint.
Mais quoi ?
Il suffit de relire le chapô de cet article pour avoir un début d’explication.
Les difficultés de recouvrement des loyers s’accumulent dangereusement et mettent à mal la trésorerie monumentale de ces organismes.
Le fait que ces mêmes organismes soient par ailleurs, sur d’autres « activités » du secteur, tout autant en difficulté, ne doit pas aider.
Sont-ce là les prémices d’une crise majeure du secteur, risquant d’entraîner tout le reste de l’économie ?
… !
Une autre explication pertinente, soufflée par un ami, serait que ces cinq jours pris « d’avance », vont permettre à cet organisme de placer cet argent sur des marchés court terme, fortement rémunérateurs, compte tenu de la masse monétaire concernée.
C’est peut-être en effet, une autre explication, mais en partie seulement.
Car, si c’était la « principale » raison, pourquoi prendre une décision si impopulaire en cette période de fortes tensions et pourquoi ces organismes ne l’on pas prise avant ?
Ces marchés court terme ont-ils à ce point, un rendement garanti et se montrent ils systématiquement gagnants en cette période ?
Beaucoup de questions pour peu de réponses !
Mais une chose est sure :
Le temps se gatte salement pour celles et ceux, majoritaires dans le pays, qui n’ont pas cet argent à placer dans cette économie « casino » totalement déconnectée de la vraie vie mais pesant d’un poids de plus en plus lourd sur elle !
Ceci est en train de dangereusement entraîner dans le maelstrom, les 50 % de françaises et de français constituant ce que l’on appelle pudiquement « les classes moyennes ».
A titre d’ultime provocation, il ne manquerait plus que l’on programme la rediffusion de « Palace » en « prime », comme on dit aujourd’hui.
Cette excellente série humoristique de divertissement, véritable OVNI du PAF, dans laquelle une Valérie Lemercier, en « Lady Palace », s’adressait au « petit peuple » en disant « Salut les fauchés » pour leur expliquer comment ils pouvaient faire « Palace » chez eux, avec les petites « choses » du quotidien.
A l’époque, chacun pouvait rire de bon cœur à ce second degré !
Autres temps …