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Billet de blog 16 juillet 2024

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De la publicité sur FIP (radio) ?

J’ai du me pincer (non pas le nez mais les oreilles) pour y croire :

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Hallucinations (auditives) de ma part ou fausse manip de technicien, j’ai bien cru entendre une courte « publicité »*, juste avant la diffusion de l’émission : « Le Club Jazzafip » sur la radio « FIP ».

(* Comme une sorte de provocation, il s’agissait d’un spot pour « Amazon Prime » !)

J’ai toujours été un fan inconditionnel de cette radio et plus encore de cette émission.

Une heure de direct ouvert à tous, consacré au jazz sous toutes ses formes, au sens le plus noble et le plus large.

Aussi, après une « trop » longue interruption d’écoute de plusieurs années*, j’avais été très heureux de la « retrouver » (un peu comme on retrouve une ancienne copine de lycée), grâce à sa diffusion sur Internet.

( * « FIP » n’était plus diffusée sur la bande FM de ma région suite à une redistribution des fréquences locales, au profit d’autres radios (naissantes) du groupe Radio-France, comme France Bleue, Mouv' Radio, etc) .

Cette radio mythique, à la programmation « originale », oserais-je dire : « avant-gardiste » dans sa formule (diffusée au départ, exclusivement sur Paris, d’où l’acronyme « FIP » pour France Inter Paris), consistant à la diffusion d’un programme musical continu, varié et diversifié (mais surtout sans interruptions publicitaires), ce « havre de paix » radiophonique, tout juste entrecoupé de brefs messages d’information relayés par ses animatrices cultes (les voix masculines y étaient volontairement proscrites), a fêté ses 50 ans d’existence, en 2021.

Cette longévité étant due en grande partie, à cette originalité et à une certaine constance dans le respect du « cahier des charges » initial.

Des efforts de tous les instants de la part des directrices et directeurs qui se sont successivement passés le flambeau au fil des années, auront, jusqu’à ce jour, largement contribué à asseoir son succès et à forger son identité.

Mais une nouvelle fois, Macron est passé par là !

Dans son projet de sape permanent, il a pris la décision de faire supprimer la redevance audio-visuelle, présentant hypocritement cela, comme une avancée pour le pouvoir d’achat des français …

Les oppositions (de façade) ne se sont pas franchement mobilisées sur le sujet, cette « réduction d’impôt » qui n’en était pas vraiment une, n’étant là que pour mieux faire passer la pilule.

Le résultat ne s’est pas fait attendre, le groupe public (et ses radios) doit majoritairement compenser, en trouvant l’argent de son financement ailleurs, faisant appel (et toujours plus) aux annonceurs privés.

Et à son tour, « FIP » semble en faire les frais, au risque de s’y perdre.

C’est pour moi un véritable crève cœur !

Pour autant, noyé aux milieux de tous les autres par cette stratégie de l’engorgement des emmerdes, ce n’est qu’un micro-scandale « de plus ».

Certes, il ne s’agit pour l’heure que de quelques « mouchettes » de « caca » publicitaire, parsemées par ci par là, sur les 24 heures de programmes continus.

(C’est d’ailleurs pour cela que, comme un partie des auditeurs, je ne m’en étais pas immédiatement aperçu.)

Mais nul doute qu’une fois le ver installé, sans réaction massive de ses auditeurs, comme la Seine après les Jeux Olympiques*, un véritable tombereau de matières fécales est à suivre.

* La presse annonce une dépense pharaonique de près de 1,5 milliards pour « assainir » le fleuve, juste le temps de quelques épreuves (et la baignade médiatisée des élu(e)s) ou ministres, empêtrés jusqu’au cou dans ce projet ridicule !).

Plus rien ne distinguera alors FIP, cet « ovni » radiophonique, des autres radios privées détenues par les oligarques milliardaires gavés d’argent public qui s’en disputent les fréquences avec voracité.

Des « radios » tellement gorgées de pubs, que les « programmes » (avec de gros guillemets tant ils tiennent maintenant de la propagande déguisée en information ou en culture), y sont devenus presque « accessoires » ...

Pour celles et ceux qui s’intéressent à des indicateurs « parlants », révélateurs de l’état général de la France, il est inutile de continuer à consulter les chiffres et les interprétations (de plus en plus soumises à cautions) de l’INSEE.

En dehors de celles et ceux qui sont né(e)s avec, et qui n’y verront pour le coup, rien à redire, l’arrivée sacrilège, sans tambours ni trompettes, de la publicité sur « FIP », est un marqueur à retenir.

Ça permet de mieux cerner où nous en sommes et surtout, ce qui nous attend !

Certes, les grincheux pourront rétorquer :

« Mais que peut bien peser une info pareille au regard de ce qui ce passe aujourd’hui chez nous et dans le monde ? »

Et je ne pourrai pas leur donner tort …

Au moment même où je rédige ces lignes, l’intronisation d’un footballeur dans son nouveau club est retransmise en mondovision avec des moyens dignes des JO de Paris.

Comme de très nombreuses chaînes d’infos, BFM n’ayant pas eu autre chose de plus grave à diffuser (on ne tente pas d’assassiner un ex-président des états-unis tous les jours), en a fait son direct de 13h00.

On y voit un stade de 80 000 places plein à craquer, non pas pour assister à une finale de la « Ligue des champions », ….

… juste pour accueillir sa toute dernière recrue vedette, présentée en tenue de match avec le maillot aux couleurs de son nouveau club, floqué au logo d’une compagnie aérienne émiratie, écoutant religieusement le discours de son nouveau président (de club) parlant derrière un pupitre rutilant, comme s’il était le président d’un état.

Il est vrai qu’en données relatives, certains de ces clubs de foot semblent avoir des « moyens » et des lignes de crédit que la France n’a (presque) plus. Elle qui court à bout de souffle derrière sa dette, chronométrée au dernier passage INSEE, à 3159 milliards d’euros … !

A ce « stade » de mon article, je n’ai plus assez d’énergie pour relancer sur l’insignifiance des choses, l’inversion des valeurs et les dernières, coûteuses, mais si indispensables « machines à rêves », destinées à celles et ceux qui n’ont plus rien !

Et je comprends chaque jour un peu mieux, pourquoi les vieux se couchent tôt !

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