Parce que, outre la lenteur chronique pour servir les personnes, le plus souvent « ralenties » par l’âge ou la maladie, la pharmacie est devenue un centre de vaccination (en quasi rupture de vaccins en ce moment !).
Comme chez le poissonnier, on y propose du « Moderna » ou du « Pfizer » livré du jour …
En fonction de l’arrivage et de la marrée !
Tout semble tourner autours du vaccin et toi, fiévreux et malade (à cause d’une autre bestiole tout aussi virulente), tu attends …
Et la file d’attente s’allonge au dehors …
Dans les conversations, on entend les « vérités » du moment …
« En vous vaccinant, vous protégez les autres ! »
« Si vous êtes un bon citoyen, vous devez vous faire vacciner, troisième dose ! »
Même si le vaccin n’a pas fait montre d'une efficacité notable en terme de freinage de l’épidémie ?
Même s’il n’y a visiblement plus de doses disponibles en ce moment ?
Même si cette troisième dose est strictement identique à la première et donc toujours ultra ciblée sur le premier rejeton du covid (un variant qui a disparu des radars depuis longtemps), alors que nous en sommes déjà à trois mutations majeures du virus et que « omicron » se pointe et se diffuse à la vitesse de l’éclair ?
Parlant du vaccin, le « dealer », euh je veux dire le pharmacien, arrange le coup avec ses « clients » les plus en manque, avec un ton complice du genre :
« Rappelez moi demain, j’en aurai peut-être, de la bonne, rien que pour vous … »
« Premier choix ! »
« Faites vite ! »
« Y en aura pas pour tout le monde ! »
Et toi (et tous les autres derrière), tu montes en température …
Alors les « couillons m’ont pris ! » (comme on dit dans le midi de la France !) et quand mon tour est enfin arrivé, tout en restant courtois, je leur ai dit ma façon de penser.
Je sais, j’aurais pas du, Monsieur le Président de la cour !
Rappelant, à toute fins utiles, que ce vaccin n’en était pas vraiment un.
Que d’autres gens mourraient et souffraient de bien d’autres pathologies toutes aussi graves, qu’il fallait aussi diagnostiquer et soigner en médecine de ville.
Que le produit qu’on injectait tous les quatre mois aux gens (à quand la perfusion ?) semblait de plus en plus s’apparenter à de la merde en boîte qu’à un vaccin digne de ce nom.
Sinon, il n’y aurait pas autant de personnes encore contaminées et je ne serais pas obligé de parler avec un masque en étant moi-même vacciné, etc...
La jeune fille qui me servait m’a répondu qu’en démocratie, chacun pouvait bien avoir sa propre définition du mot « vaccin » …
Oubliant au passage que le rôle majeur d’une langue, aidée de son dictionnaire, est d’accorder celles et ceux qui en font usage, sur une définition commune des mots qui la façonne… !
Histoire de ne pas dire n’importe quoi ou de comprendre de travers, facilitant ainsi, l’échange et la transmission du savoir, sans perte de sens !
La discussion devenant trop technique, la pharmacienne est intervenue, me reprochant de parler fort (j’étais aphone et devais forcer ma voix pour compenser le port du masque !) et de dire des « gros mots ».
Oubliant à son tour, que si le mot « connerie » ne fait pas l’unanimité académique, le mot « merde » lui, est dans tous les dictionnaires !
Son mari a pris le relais, parlant fort à son tour pour que tout le monde entende, il m’a sorti sa « botte de Nevers », un truc travaillé à l’entraînement, du style :
« Au moment de la grippe espagnole, « ils » auraient bien aimé avoir un vaccin ! »
Sous-entendu, « comme celui là ! »
Comme celui là ?
Que sait-on vraiment de la grippe « espagnole » ?
/ Qu’elle aurait été appelée, à tort, « grippe espagnole », parce que les espagnols auraient été les premiers à jouer la transparence et à communiquer leurs chiffres à l’époque, le monde se convainquant au final qu’elle était partie de chez eux.
/ Qu’il reste, encore aujourd’hui, impossible de comptabiliser objectivement les morts attribués à une épidémie intervenue à la fin d’un premier conflit mondial (donc dans les pires conditions sanitaires qui soient). La marge d’erreur est énorme (entre 20 et 100 millions de morts, un rapport de 1 à 5).
Il est donc tout aussi hasardeux d’échafauder la moindre hypothèse sur les vies qui auraient pu être préservées à cette époque grâce à un vaccin de type « ARNm » (Tuné spécial grippe) s’il avait était disponible et injectable (trois fois !) à tous.
Mais ce qui est un fait indéniable, c’est que l’ensemble des gens présents dans son officine, lui et moi y compris, étions tous les descendants de personnes ayant survécu (sans vaccin) à cette terrible pandémie mondiale*.
* Pour les « curieux », un autre fléau a sévi quarante ans plus tard, en République populaire de Chine. Il a fait près de 45 millions de morts celui-là et s’appelait « Le Grand Bon en avant ».
Il ne s’agissait pas d’un virus mais d’une « politique économique » mise en place, à marche forcée (avant La République En Marche), par un autre grand « timonier » du genre, qui s’appelait Mao Zedong !
Oui, nous en sommes là en cette fin d’année 2021 !
Tout le monde est à cran !
Et les pharmacies, malgré les incitations financières du gouvernement (et son chéquier magique), ne peuvent, à elles seules encaisser la charge énorme de cette troisième « campagne » de vaccination laborieuse, dans le seul but d’en préserver une autre ...
Quand, au printemps prochain, une part importante des clients de ces officines (les personnes du troisième et du quatrième âge ayant survécu à l’hiver), iront, tel des « rôdeurs » de « The Walking Dead » en déambulateur, glisser d’une main tremblante et fiévreuse, le bulletin « Macron » dans l’urne …
« Parce que tu comprends, lui, il est comme le vaccin. Il nous protège ! »
Ma grand-mère déjà, à son époque, avouait sans vergogne, en plein repas de famille, voter systématiquement en faveur du Maire sortant de sa ville, juste parce qu’elle le trouvait « sympathique » !
A titre individuel, cela n’a rien de dramatique et tiendrait presque de l’anecdote amusante.
Sauf quand la « singularité » individuelle se propage comme un virus et finit par s’imposer par le nombre, contribuant, au fil du temps, à décrédibiliser la politique au sens noble, laissant le champs libre à d’autres expressions politiques, plus clientélistes.
Puis, quand les échéances électorales passent, que les idées se perdent, que les programmes sont mis aux oubliettes, que la désillusion s’enkyste et les mauvais jours reviennent, le vote ne se fait plus que par dépit ou par défaut.
Enfin, dans les périodes encore plus extrêmes, certains n’hésitent plus à jouer éhontément sur le registre de la peur pour se faire élire ou réélire.
A ce moment clé, la démocratie se trouve en grand danger !
Les jeunes (toutes classes sociales confondues), désabusés, de moins en moins combatifs et éclairés, se détournent de plus en plus des bureaux de vote, de la politique et de ceux qui l’ont tant trahie.
Ils se voient ainsi dépossédés de tout ce qui conditionne pourtant, leur avenir par une minorité agissante et vieillissante !
Il n’existe pas de vaccin pour lutter contre ça.
Un phénomène générationnel bien plus dévastateur à long terme qu’une pandémie.
Aussi, en quittant ce lieu de soins devenu soudain hostile parce que j’avais eu le malheur d’ouvrir ma gueule et de risquer une opinion « dissidente », je me suis rappelé que j’avais oublié d’acheter des anti-vomitifs !
Je comprends mieux à présent, ce que pouvait être la pensée dominante durant l’occupation allemande !
Je m’en tire bien !
A cette époque troublée, un ou une anonyme, aurait déjà appelé la Gestapo !
Etait-ce la conséquence de la fièvre ou de cette dernière pensée ?
En m’éloignant de la pharmacie, j’ai ressenti comme un léger frisson dans le dos.