Je veux avoir le temps de faire vingt ans de taule,
Cent ans de poésie, mille ans sur ton épaule,
Je veux avoir le temps d’être ni vieux ni sage,
Je veux avoir le temps d’être l’idiot du village.
Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je n’veux pas!
Sa mort aura été éclipsée par celle de Jane Birkin le week-end dernier, et pourtant, il aura énormément compté parmi les chanteurs français : Henri Tachan nous a quittés dimanche à Avignon à l’âge de 83 ans. Le quotidien Le Monde revient sur le parcours traditionnel de ce chanteur « rive gauche » qui a connu les grandes années 70 des cabarets et des cafés-concerts. Artiste maudit, à l’esprit libertaire de Mai 68, Henri Tachan, dans la lignée de ses prédécesseurs Brel, Brassens ou Ferré, s’en prenait régulièrement aux curés et aux flics, aux militaires et aux bourgeois, porte-voix de la libération sexuelle.
Serveur au Ritz puis à Montréal, il avait été repéré par Brel et n’avait pas tardé à signer avec Eddy Barclay et à publier en 1965 son premier album couronné du Grand Prix de l’Académie du disque français. Il adorait Mozart, Beethoven, Schubert et Rossini, et oscillait entre sensibilité et gauloiserie (Une pipe à pépé, Quoi de plus redoutable qu’un pet ?) quand il ne pestait pas contre les institutions.
Joueur invétéré, il déplorait régulièrement le boycott de ses chansons par la radio. En 2002, longtemps après avoir été oublié, Le Monde avait pu rencontrer cet artiste désenchanté un peu amer, faisant l’éloge de la police et s’agaçant (je cite) « qu’on stigmatise Le Pen et pas l’extrême gauche ».
Karine Lebail lui avait consacré un numéro de ses Greniers de la Mémoire en janvier 2013, à réécouter sur le site de France Musique ou via l’appli RF !
Lire aussi ici sur le huffigtonpost
Le site d'un fan où on peut trouver toutes ses paroles (dans la disco).
[Edit : Je vois que Bruno Mazerat a publié un billet à ce sujet sur son blog Médiapart. On peut retrouver pas mal de liens dans les commentaires.]
