Macron nous assurait que, pour trouver un emploi, il suffisait de traverser la rue. Une formule provocante qui prend un goût amer quand on observe que des membres du Rassemblement National (R.N.) n’ont pas eu besoin de franchir ce pas pour décrocher des postes d’assistants parlementaires. Ces mêmes individus ont d'ailleurs rarement traversé la rue menant au Parlement européen pour y siéger sérieusement.
C'est ce que démontre le procès du R.N qui brise l'image d’un parti prétendument anti-système et incorruptible. Non sans rappeller d’autres scandales politiques, comme celui de Marlène Schiappa, accusée d’avoir détourné le fonds Marianne sous couvert de promouvoir la laïcité et de lutter contre l’obscurantisme. Marine Le Pen, elle a détourné des fonds européens à des fins personnelles, au grand bénéfice de son entourage. Une inspiration pour sa nièce Marion Maréchal, qui a subtilisé 500 000 euros des caisses du parti Reconquête, en embarquant avec elle des cadres de ce mouvement. Pendant qu'Eric Zemmour faisait le tour des plateaux T.V pour traiter les arabes de voleurs.
Dans l’affaire de détournement de fonds publics impliquant le R.N, la justice a mis dix années avant de se prononcer. Le verdict tombe tardivement, mais la procédure est loin d'être finie. Dans les médias réactionnaires, on observe que certains crient à une chasse aux sorcières et dépeignent Marine Le Pen comme une figure immaculée, presque une martyre. Le président américain récemment élu y est allé de sa petite phrase, en dénonçant un procès "truqué", un refrain bien connu venant de quelqu’un qui vient d'échapper à la justice.
Alors que Marine a trop jouer sorcières en faisant la chasse aux Noirs, aux Arabes, sans papiers, et avec papiers, vient d'être déclarée le 31 mars 2025 inéligible par la justice. Dans la foulée de l'Aid qui selon le site de la grande Mosquée de Paris, s'est tenu entre le 30 et 31 mars 2025. Autant dire que le rompt du jeune de cette année pour les musulmans de France doit faire office de pain béni. Puisque quasiment dans la même semaine Nicolas Sarkozy est jugé pour l'affaire des financements libyens, l'influenceur d'extrême droite le Jarl congédié de sa fameuse boite de Rennes pour entre autre avoir mener dernièrement des interventions au gaz lacrymogène contre des adolescent(e)s qui faisaient une rave party dans un cinéma abandonné non loin de son ancien lieu de travail. Quant à Marine là voilà devenue le chat noir de la politique française, entraînant dans sa chute des collaborateurs comme Julien Odoul, qu'on verrait bien en train d'éplucher des patates en zonzon (en prison).
Marine emboîte le pas à un Nicolas Sarkozy, à qui les tribunaux ont offert 7 ans de ferme. Une peine qui, pour l'ancien président, ressemble à une retraite anticipée qu'à une vraie sanction. Cette semaine, nos politiques français ont un incroyable talent, en jouant les vierges effarouchées dès que la justice leur demande des comptes. Eux qui réclamaient "la fermeté" depuis dix ans, voilà, la fermeté... mais contre eux. C'est fascinant, de voir des apôtres de la loi et de l'ordre hurler au "scandale politique" dès que la justice les rattrape. Sarkozy, Le Pen, Fillon, Balkany... La liste s'allonge, un spectacle aussi réjouissant qu'ironique.
Ceux qui voulaient "nettoyer la France" se retrouvent salis par la justice. Ceux qui promettaient "l'impunité zéro" pour les petits délinquants découvrent, que la justice s'applique aussi aux costards-cravates.
Face à cette décision de justice, Marine Le Pen aurait peut-être dû appliquer à la lettre le rôle que son parti préconise pour les femmes : rester à la maison, faire la vaisselle et s'occuper des enfants. Le RN n'a cessé de promouvoir un modèle familial traditionnel où la place de la femme serait au foyer, loin des affaires publiques. Ironie du sort celle qui voulait dicter aux autres femmes leur place dans la société se voit rappelée à l'ordre par les institutions. Peut-être aurait-elle évité bien des déboires si elle avait suivi ses propres conseils... Devant l'ampleur de la honte, on pourrait presque imaginer Marine Le Pen traverser l'espace public en burqa, comme ultime refuge, histoire d'échapper aux regards malaisants. Le comble pour celle qui a fait de la lutte contre le voile islamique un fonds de commerce politique ! Après avoir passé des années à dénoncer ce vêtement comme un symbole d'oppression, la voilà qui pourrait en avoir besoin comme cape d'invisibilité. Autant dire, une revanche de l'histoire pour cette femme qui voulait interdire aux autres ce qui pourrait être utile pour elle-même... Quand on passe sa carrière à vouloir exclure, punir et réprimer, il ne faut pas s'étonner si, un jour, c'est à son tour de passer à la casserole. La justice française, souvent lente, parfois clémente, finit du moins par égratigner ceux qui voulaient balayer les autres.