
Le sommet de Paris constitue un énième pourparler qui réunira les forces politiques de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie pour y discuter des futurs bien-fondés.
Ce sommet résulte du fait que l'Élysée cède aux caprices des Loyalistes et des Républicains qui, non contents des solutions apportées par Valls, sont partis chouiner à l'Élysée dans le dos du ministre des Outre-mer.
Pensant avoir assez d'influence pour faire sauter un Valls qui, sur l'archipel, tente d'inverser la tendance en s'inscrivant dans la pensée de Michel Rocard. Loin des frasques incendiaires dont fut à l'initiative un duo Darmanin/Le Cornu main dans la main avec Satanas et Diabolo aka Backes/Metzdorf.
Ce dernier qui, grâce à ses yeux bleus, se croit légitime pour faire les yeux doux à une métropole qui, tant qu'elle penchera en faveur de ceux qui préparent ni plus ni moins que le fascisme sur l'île, verra ses pourparlers stériles virer à la parade nuptiale. Pour autant, les loyalistes radicaux signent ici leur déroute via une guerre d'égos qui les voit faire la queue leu leu à l'Élysée pour tenter de planter un couteau dans le dos au ministre des Outre-mer.
Quand tout nous porte à croire que leur influence se cherche une légitimité qui a coulé à pic. Vu qu'ils se déchirent entre eux pour grappiller des voix en vue d'élections provinciales. Le communiqué de Philippe Blaise contre le projet de partition de sa cheffe de file Sonia Backes en témoigne.
Le tout illustre le paradoxe de loyalistes radicaux qui se disent défendre la République, alors qu'ils outrepassent leur hiérarchie quand les choses ne vont pas dans leur sens. Ils se disent du Pacifique Sud mais se soucient guère de l'effet boomerang de leurs actions et de leurs dires quand ils plombent l'archipel d'un double discours ayant pour colonne vertébrale le rejet de l'autre.
Il faut dire qu'à défaut d'avoir porté un projet politique ces trente dernières années, les loyalistes radicaux ont misé sur une surenchère identitaire et civilisationnelle comme cache-misère de leurs malversations politiques et économiques. Les affaires judiciaires les concernant présupposent le fait que leur leitmotiv politique mène quelque part à une fuite en avant.
Vous comprendrez dès lors que la reconnaissance de l'autre n'a jamais été leur fort. Quand ces loyalistes radicaux cherchent plus à nous bourrer le crâne d'une propagande autoritaire et néolibérale malvenue qu'à nous convaincre, ne serait-ce que de nous écouter, c'en est trop pour eux. Remarque, nous-mêmes faisons mine de les écouter construire un avenir qui, dans leur bouche, a tout lieu d'être un statu quo renforcé.
Ceux-là mêmes vantent pourtant la démocratie comme finalité civilisationnelle, mais fuient par des invectives dont ils ont le secret toute forme de contradiction. Une démocratie étant supposée universelle qui, dans les faits, nous révèle ici une démocratie capitaliste certes, mais plus encore une démocratie blanche et chrétienne.
Assez pour que Marine Le Pen vienne jouer les pacificatrices, histoire d'arrondir les angles du destin commun. En tentant de raisonner des Afrikaners durs d'oreille, à force de s'écouter parler démagogie. Forcément le dialogue tourne en rond à débattre avec des "aveugles qui jouent aux sourds". Ils s'en fichent au point de ranger les formules de politesse au placard. Étant donné qu'ils ont toujours eu les bonnes faveurs d'une force administrante qui dicte sa loi du plus fort par des artifices juridiques, quitte à déporter sans preuves à charge des militants kanaks indépendantistes, manu militari à l'autre bout du monde, tel un bagne inversé.
Quand des miliciens loyalistes ont abattu des kanaks qui, jusqu'à preuve du contraire, sont des citoyens français (comme les autres ?), eux courent toujours. Dans ce contexte de peine de mort informelle, l'ancien Haut-Commissaire Louis Le Franc a reçu la Légion d'honneur pour avoir "géré" les troubles sociaux relatifs aux meurtres de sang-froid précédemment évoqués, quand le seul honneur que nous lui reconnaissons est celui d'avoir quitté l'archipel.
La Kanaky-Nouvelle-Calédonie mérite mieux que le cirque d'une mafia politique d'État qui prétend défendre la démocratie quand elle a voulu faire passer par la force d'un racisme systémique un racisme d'État via un dégel électoral sans accord global. Le racisme systémique actionne cette question du dégel, tant le racisme est au cœur de cette question qui entend porter atteinte au pouvoir politique de 40 % de la population de l'archipel qui, comme par hasard, représente les 40 % les plus noirs d'entre nous. Propre au peuple premier qui reste premier surtout via les inégalités qui le préoccupent, et comme si cela ne suffisait pas, étant déjà minoritaire sur ses terres.
Un peuple premier dont les droits, qui dans une colonie de peuplement, finalement tout le monde (la majorité profrançaise) se fout. Si on comprend le dégel comme l'aboutissement du projet colonial voulant soustraire le droit de vote du peuple premier, qui plus est dans un processus de décolonisation chapeauté par l'ONU.
Nous faisant dire que le vivre-ensemble sur l'archipel est pris au piège d'une colonie de peuplement qui n'a pas fini de faire parler d'elle. Aux yeux d'un monde qui comprend que la Palestine, comme la Kanaky-Nouvelle-Calédonie, mérite mieux que la soif de pouvoir d'une force coloniale et du caprice existentiel aveugle et mortifère de ses partisans.