La comparaison entre une éventuelle reconnaissance d'un État calédonien et celle de l'État palestinien révèle des dynamiques politiques et historiques distinctes. Qui voit dans la reconnaissance "tardive", un schéma colonial qui se perpétue. La reconnaissance internationale de la Palestine après des décennies d'occupation (et alors que son territoire est fragmenté et sous blocus) illustre un phénomène récurrent. Où, les puissances coloniales ne concèdent " l'indépendance " que lorsque le pays est affaibli économiquement, politiquement ou militairement.
À titre d'exemples historiques, le Timor oriental est reconnu après 24 ans d'occupation indonésienne (2002). Le Sud-Soudan est devenu indépendant en 2011 après des décennies de guerre civile. La Palestine, est reconnue par l'ONU comme État observateur en 2012, mais toujours sous occupation israélienne.
La Kanaky Nouvelle Calédonie suivrait-elle le même scénario ? Si la France ou la communauté internationale reconnaît un État Calédonien après avoir épuisé ses ressources (nickel, tensions sociales), ce serait une indépendance par défaut, non choisie mais subie. Étant donné que la Kanaky Nouvelle-Calédonie est déjà un pays ruiné ? Contrairement à la Palestine (dont l'économie est étouffée par l'occupation israélienne), la Nouvelle-Calédonie n'est pas matériellement ruinée, mais son modèle économique est vulnérable, dû à une forte dépendance au nickel (dont les cours fluctuent), les inégalités sont criantes (40% de chômage chez les jeunes Kanaks). Son équilibre politique est précaire les accords de Bougival ne règlent pas la question sociale, quand ces accords misent sur une recolonisation économique.
Un État calédonien reconnue "trop tard" pourrait signifier un État souverain en théorie, mais sous tutelle économique (via la France), voire un pays dépendant des aides internationales, comme Haïti ou le Kosovo. Tout cela pointe le piège de la " reconnaissance symbolique ". La Palestine a une reconnaissance diplomatique (138 États membres de l'ONU) mais pas de souveraineté réelle. La Calédonie pourrait connaître un sort similaire si son indépendance est proclamée sans leviers économiques. La France maintient une influence via la monnaie (franc CFP), l'armée ou les accords commerciaux. Où, les élites locales reproduisent un système néocolonial (comme en Afrique francophone).
Pour que la reconnaissance d'un État calédonien ne soit pas un cadeau empoisonné, il faudrait une indépendance économique (contrôle du nickel, diversification), une constitution protégeant les droits autochtones, un soutien international réel (pas seulement des applaudissements à l'ONU). Sinon, la Calédonie deviendra un État fantôme comme la Palestine, reconnu sur le papier mais nié dans les faits.
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