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Billet de blog 4 novembre 2024

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Palestine

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Illustration 1

Ces dernières années, les médias français ont souvent criminalisé les musulmans de France en les associant au terrorisme, tandis que la métropole accueille en grande pompe le prince héritier d'Arabie Saoudite, perçu par certains comme soutien de groupes terroristes salafistes. Paradoxalement, ces mé(r)dias prônent la libération des femmes voilées, tout en minimisant les affaires de féminicides et les cas de viols non élucidés qui démentent la promesse d'Emmanuel Macron de faire des droits des femmes une priorité de son quinquennat. Marlène Schiappa, alors en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, semblait plus préoccupée par son lissage brésilien via ses apparitions médiatiques et ses projets de livres ( de quoi faire rougir les écrivains les plus prolifiques) que par des actions concrètes. La marginalisation des musulmans de France a surtout servi à masquer les échecs du pouvoir en place, plus encore ceux de Schiappa, accusée d'avoir dilapidé le fonds Marianne sous prétexte de lutte contre l'obscurantisme.

Cette focalisation médiatique sur les musulmans en France nuit à l'unité nationale et affaiblit la solidarité internationale, notamment vis-à-vis du sort des palestiniens. L'indignation occidentale, marquée par des contradictions évidentes, s'illustre par exemple par l'escalade militaire d'Israël en Palestine, un double standard qui contraste avec le soutien actif du bloc occidental à l'Ukraine attaquée par la Russie, ou encore aux interventions en Afghanistan, en Irak et en Libye. Pour la Palestine, l'aide occidentale se résume à des déclarations sans grand effet. Tandis que si la Palestine regorgait de pétrole, les yankees serait sur-place depuis bien longtemps. Par ailleurs, la France a manifesté un ressentiment face au refus du Maroc d'accepter son aide lors du récent séisme, l'enthousiasme émanant de l'État français pour secourir les civils palestiniens ne témoigne pas du même entrain que l'aide proposée aux victimes marocaines. De plus dans les médias d'opinion français, le concept de "grand remplacement" est omniprésent, mais omet de considérer la spoliation des terres palestiniennes comme exemple frappant. Il faut dire que la voix de la France pour influencer le conflit israélo-palestinien, s'aligne sur la rhétorique américano-sioniste, qualifiant de "terroristes" les revendications palestiniennes pour justifier l'injustifiable. Ce silence complice de l'Occident, dont la prospérité repose sur des crimes historiques, trahit un passé et un présent impérialiste que les nations refusent d'assumer. Israël, soutenu par les États-Unis, utilise sa position stratégique au Moyen-Orient pour justifier sa colonisation, sous couvert de lutte contre l'Iran et de sécurisation des ressources régionales. Dans cette optique, les attaques du 7 octobre 2023, du Hamas ont servi un gouvernement Netanyahou fragilisé par des mois de manifestations contre des réformes controversée. Ces événements soulèvent des questions sur l'efficacité du Mossad et la rapidité des ripostes militaires. Cependant, il faut noter que tous les Juifs ne soutiennent pas la colonisation : en Israël et ailleurs, certains s'élèvent contre ces pratiques et sont ostracisés pour leur position. Des membres de la diaspora juive américaine se voient même interdit d'accès à Israël pour avoir critiqué les politiques de Netanyahou, et des jeunes Israéliens refusent de servir dans l'armée par désillusion.

Le XXIe siècle appelle à un regard lucide sur l'histoire et à une analyse honnête des décennies de politiques bellicistes qui ont terni l'image de l'Occident. Si on considère que l'interventionnisme occidental en Irak, Libye, Afghanistan et Koweït a laissé des pays en ruines, marqués par des promesses démocratiques fumeuses et des populations lésées à la fois par leurs tyrans et par leurs soi-disant « sauveurs ». Pour taire cela, la déresponsibilisation prôné par un double standard devient la norme en Occident. À titre d'exemple, en France, les premières manifestations de soutien à la Palestine ont été interdites, tandis que des groupuscules identitaires défilaient librement. Ce deux poids, deux mesures révèle la difficulté de l'Occident à assumer son passé et son présent colonial. Pour autant, la modernité ne peut nier que la colonisation, érigée en mission civilisatrice, s'appuie sur la violence et l'exploitation. L'État israélien incarne cette réalité, transformant le projet colonial en un spectacle médiatique pour justifier l'injustifiable. Des discours tentent de légitimer l'horreur à travers un double standard teinté d'hypocrisie morbide. Les médias occidentaux, complices de ce narratif, dépeignent la Palestine en Goliath face à un Israël présenté comme David. Pourtant, plus de cinquante ans d'occupation israélienne ont anéanti les espoirs des Gazaouis, par la violence de la colonisation israélienne qui a atteint un paroxysme historique, jusqu'à s'incrire dans le guiness book de l'infamie.

En raison de cela, il importe de considérer que la paix ne peut exister sans justice. Prendre conscience des souffrances des populations et écouter les voix meurtries est essentiel pour poser les bases d'une société plus juste. Les attaques et crimes de guerre, quels qu'ils soient, doivent être condamnés, mais le traitement médiatique occidental accentue la souffrance israélienne tout en minimisant celle des palestiniens. Cette couverture biaisée justifie les ripostes disproportionnées d'Israël et maintient un statu quo dangereux. L'ONU multiplie les communiqués sans grand impact, et l'aide humanitaire peine à atteindre Gaza, soulignant la volonté d'Israël de maintenir un siège impitoyable. Quant au traitement des réfugiés, il révèle également un double standard : en Europe l'accueil bienveillant des Ukrainiens contraste avec l'indifférence envers les souffrances palestiniennes. Face aux massacres répétés et à l'hypocrisie des puissances occidentales, la conscience mondiale se réveille. Le monde n'a jamais été autant mobilisé, que ce soit pour la justice climatique ou pour le soutien à la Palestine. D'autant plus que la solution à deux États, bien que plébiscitée, reste incompatible avec les ambitions expansionnistes d'Israël, soutenues par des U.S.A ambivalent. Nous amenons à réfléchir la nature même de l'impérialisme qui justifie des atrocités et sacrifie des vies innocentes pour le compte d'intérêts économiques. À l'heure du réchauffement climatique, la poursuite de ces guerres semble d'autant plus archaïque et insensée. Quand la Terre appartient à personne, puisque nous y sommes de passage, ainsi chaque vie humaine doit être respectée. Quand la planète paraît assez grande pour que chaque enfants puissent s'y épanouir, mais la planète semble trop petite pour les intérêts impérialistes qui s'imposent au détriment de l'ensemble du vivant. Et, face à la colonisation actuelle en Palestine, on est en droit de penser qu'aucune colonisation n'a pu être "bonne", tout comme aucune guerre ne peut être "propre", et aucun empire ne saurait être « glorieux », la violence n'excuse ni ne justifie jamais rien, et elle n'a jamais honoré aucune nation, ni aucun peuple. 

La colonisation est une fatalité annoncée

Prétendument respectable

Où, des bribes de vies

Comme chapitres incompris

Sont revues à la baisse

Par la douceur d'une mort qui s'ensuit

Avec les armes pour stylo

Pour écrire l'histoire du vainqueur

Sur les larmes du vaincu

Quand la civilisation cherche son dû

Elle ne va pas de main morte

La tyrannie dans son immensité

Supporte cette moderne démarche

Marchant sur des vies innocentes misent à mal

Par le poids d'une occupation comme maux

Qui emporte de sentiments malheureux

Et pèse sur le chemin de vies

Dont le rythme suffit à subir ce qu'il entoure

C'est bien là, la magie de l'horreur

Elle est bien là, l'humanité comme erreur

Retranscrit en démocratie

Pour taire des massacres

Aussi absurde qu'un saccage maudit

Par des formules tapageuses

Une guerre préventive

Pousse à l'éclat un nationalisme dissonant

Assuré par l'hypocrisie de pays alliés

Qui dénonce les horreurs

En se gorgeant du sang de victimes

Qui meurent par milliers

L'hypocrisie des pays alliés replace

Les âmes sensibles

Face à la quintessence d'une colonisation en éveil

Comme génocide plombé de fumées

Qui de bombes s'émerveille

Des meurtres de masse pour accoutumance

Peignent la beauté d'une guerre propre

Comme mirage d'infinis

Qui caresse les enfers

Quand des vies n'ont pour délivrance

Que ce peu d'espoirs

Quand espoirs, il y a

Sur une terre

Où des enfants

Ne jouent plus

Dans les cours des écoles

Quand leurs âmes tapissent

Le mur des écoles

Les bancs des écoles

Ensevelies sous des décombres

Qui fleurissent comme les roses au printemps

Face aux hôpitaux trop occupés

À servir de morgues

Pour ceux qui ont eu la " chance "

Avoir eu le temps pour " luxe "

Enterrer les siens

Avant d'entamer une route

Avec la mort pour ombrage

Des crimes de guerre

Pas assez remarqués

Pour être tu

Il nous faut alors prononcer

Ce mot interdit

Palestine 

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