La démocratie capitaliste actuelle est un système orienté vers les intérêts d’une oligarchie qui impose un contrôle social par un discours sécuritaire et identitaire. La police y constitue le bras armé d’un État au service des puissants, protégeant la propriété privée au détriment du bien commun. Le cynisme et la déconnexion du pouvoir face aux citoyens, en particulier les plus précaires, révèlent une doxa capitaliste enracinée, propagée même dans les médias, qui ciblent souvent les minorités tout en exaltant les élites comme “méritantes.”
On observe les gains financiers record des ultra-riches en temps de crise, encouragés par des politiques fiscales favorables, alors même que les services publics souffrent d’un manque de ressources. L’État néglige ses responsabilités face à des enjeux comme le réchauffement climatique, en raison d’un lien privilégié entre la classe politique et le secteur privé. La démocratie est donc perçue comme affaiblie, s’éloignant de sa vocation première pour dériver vers une “dictature molle” marquée par la pensée unique, étouffant les voix dissidentes et invisibilisant les discours égalitaires, dans un modèle où l’indifférence au profit des élites prime sur l’intérêt général.
Cela s'est ressenti dans l'élection de Trump, où le grand capital, à travers des figures comme Elon Musk, s'est positionné en faveur de Trump, non pas pour un projet politique mais pour une idéologie civilisationnelle, conservatrice, religieuse, patriarcale et xénophobe. Mettant ainsi en branle tous les apparats démocratiques, quand ce sont les soutiens financiers qui font ou défont les élections politiques.
Si l’on comprend la réélection de Trump comme une dérive autoritaire de la démocratie capitaliste, via une banalisation des discours sécuritaires et identitaires. Ce genre de discours détourne l’attention des problèmes socio-économiques en instaurant la peur de "l'autre" pour justifier un contrôle accru, au profit d'une oligarchie économique qui domine la société. Les médias et les institutions participeraient à ce processus en renforçant l'illusion d'un ordre naturel néolibéral, supposé bénéfique à tous. En valorisant les initiatives entrepreneuriales individuelles tandis que le néolibéralisme valorise les élites économiques comme "méritantes" pour enjoliver leur hégémonie. Cela fortifie une démocratie dysfonctionnelle, où la pluralité est compromise et où les critiques du système sont marginalisées pour renforcer l'ordre établi.