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Billet de blog 8 avril 2025

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En Kanaky, le racisme est dans les veines

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https://www.youtube.com/watch?v=k0kA3JOMaZI

Le racisme en Kanaky-Nouvelle-Calédonie a la peau dure, il est dans les veines et fait aujourd’hui peau neuve. Si actuellement le racisme y est aussi probant, c'est qu'il n'a jamais été bien loin, pour ainsi dire latent dans un pays du non dit qui clame désormais ce qu'il pense haut et fort. Aux vues d'une recrudescence du racisme en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, qui fait suite aux troubles sociaux récents. À l'instar d'un vivre-ensemble qui ne tient qu’à la servitude des esclaves. Quand les minorités réclament leurs droits sur la place publique, non seulement elles ne sont pas entendues, mais on les pousse à la faute, histoire que l’élite coloniale, politique et économique, masque ses échecs, ni vu ni connu. Comme si, avant le 13 mai 2024, régnaient le plein emploi et une fraternité universelle où nous chantions tous main dans la main, Jérusalema en chœur. Trêve de plaisanterie, la situation est grave. Gérard Joyault, président de l’association des donneurs de sang bénévoles, l’a confirmé sans détour devant les caméras de Calédonia (JT du 19/03/2025) : les dons diminuent, car certains, je cite, "ne veulent pas donner à…". On aurait préféré voir M. Joyault dans des circonstances plus joyeuses. Lui, calmement, rappelle que le destin commun, du moins à travers le don du sang, était pourtant palpable, vital, et "éminemment transfusable". Certains refusent désormais de donner, d’autres de recevoir, ces derniers préférant peut-être le sirop de goyave, allez savoir… À ce stade, de bêtise on atteint des sommets morbides, dignes d’un sketch de Groland.  

Avec de tels raisonnements, les actions des anti-moustiques vont grimper en flèche. Par peur que leur karma les attend à la première sieste dominicale, des moustiques " terroristes " auront pour leitmotiv " si ce n’est pas toi qui viens à la piqûre, c’est la piqûre qui viendra à toi." C'est bien là, leur veine d'avoir survécu au Covid et d'avoir reçu pour certains plusieurs doses d'un vaccin fait à la va vite avec des ingrédients inconnu au bataillon pour par la suite refuser du sang on ne peut plus naturel.  

Cette situation nous amène à penser qu'on tient là, la définition même du racisme. C'est à dire que certains pensent que leur sang est trop pur pour le donner aux sauvages qui méritent un bout de pain tout ou plus. Si bien que certains ne veulent pas recevoir le sang de sauvages de peur de se transformer en loup-garou à la nuit tombée. Ceux-là pensent que leur race est si pure qu’ils auront les bonnes grâces d’un Dieu qu’ils ont peint à leur image, histoire de cajoler leur complexe de supériorité pour légitimer leur assise sur les terres qu’ils occupent encore aujourd’hui, en décidant de qui doit vivre ou mourir. Surtout de qui doit mourir pour que d'autres puissent vivre dans une paix ayant le doux parfum de la hiérarchisation, de la différenciation, du tri social, racial, politique et culturel. Laissant place naturellement à une situation d’apartheid, à défaut de pouvoir effectuer un génocide pur et dur, à l’image de la situation en Palestine, qui a l’air de faire rêver des élus loyalistes comme Metzdorf. Ayant la bonne couleur de peau, de cheveux et de yeux comme trio gagnant pour aller faire des saluts romains avec Trump, Musk et Bannon. Devançant ainsi un Bardella à la traine qui a annulé sa tournée américaine ( un pays pourtant qui fait désormais office de Dysneyland pour néo-nazis), suite au fait que Steve Bannon a fait un salut nazi à Oxon ville, le 20 février 2025 ; pour cette annulation Bardella s’est fait traiter de '' lopette '' par le principal intéressé. 

Tout cela pour vous dire que le racisme n’a jamais été en berne quand il est le socle de l’impérialisme, entre autres occidental. En ce sens, le racisme est une mésinterprétation, une déformation de la réalité, dans une optique de mainmise, donc de pouvoir. Il est un mauvais sentiment que se partagent des gens se prétendant vertueux pour s’arroger tous les droits, sensiblement sur des terres qu'ils n'ont pas héritées quand ils les ont arrachées avec force, et à l'image de Trump rien ne les arrêtera en si bon chemin.

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