La Nouvelle-Calédonie Kanaky témoigne une inquiétude vis à vis de son futur statut encore incertain. L'heure est à l'affirmation d'un choix politique ( le oui ou le non à l'indépendance), drapeaux respectifs à l'appui. Campagnes politiques, manifestations et autres débats s'exposent au fur et à mesure que l'échéance référendaire se rapproche. Une future qualification ( indépendance ou non-indépendance ) qui réfléchit un « concours de prestige essentialiste » un ethno-nationalisme kanak d'un côté, et de l'autre un ethno-nationalisme français, caricaturalement évoqué par l'antagonisme tradition contre modernité dans l'imaginaire collectif. En raison de quoi l'image joue désormais un rôle centrale de diffusion d'informations et d'émotions 1 via les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication ( NTIC). Dès lors ces référendums constituent de véritable « match politique ». Les enjeux sont tellement important qu'ils dépassent cet archipel, un match dans le match entre indépendantiste et non-indépendantiste puis entre le Sud 2 et le Nord.
Le « vivre-ensemble » en Nouvelle-Calédonie-Kanaky résonne comme une dissonance cognitive du fait d'une classe politique qui cherche à attiser les foules 3 et non pas à constituer le peuple. Relatif au fait que ce Pays d'Outre Mer ( POM) constitue d'avantage une ethnocratie dont la mesure où le gouvernement tient sa position des tenants et aboutissants des disparités ethniques. Schéma intrinsèque à ce qu'on appel la « françafrique » et dont cet archipel semble s'inscrire dans cette logique. Perceptible par le fait d'un corpus politique récemment subdivisé entre indépendantistes et non indépendantistes puis dorénavant entre océaniens 4 et non-océaniens. Expliqué par le fait que la communauté wallisienne-futunienne du « caillou » ( le surnom de cette île) s'est constituée en entité politique à part entière, au détriment semble t-il des loyalistes ( vers qui jadis le vote de cette communauté était habituellement destinés).
Des spécialistes de l'observation passive 5 ( à savoir « hors sol ») 6 apportent un regard très distancé, donnant des éléments de compréhension du système institutionnel français, établis en technostructure. Dans le but que l'électeur néo-calédonien puisse intégrer que « l'armada institutionnel » français 7, renforcé par celui européen sont bien gentils de veiller sur cet îlot inoffensif. En laissant sous-entendre qu'une fois ceux-ci retirés, si ce pays devenait indépendant, se retrouverait éventuellement « à nue ». Ce dernier point renforce l'argumentaire loyaliste fantasmagorique d'une indépendance telle une « république bananière », pour ne pas dire une « planète des singes ». Caricature qui tend à faire oublier un tant soi peu la gestion pour le moins non efficiente du bastion loyaliste par excellence qu'est la Province Sud, englué paraît-il dans les conflits d'intérêts.
Pour autant le projet indépendantiste rejoint le souhait quand bien même légitime, de la périphérie de vouloir s'affranchir du centre. De remettre en cause l'universalisme d'avoir ostraciser les individus dont les origines sont issues des colonies, qu'on nomme aussi « racisé ». Le projet républicain devait assurer une « égalité des chances » supposé pour tous, tandis qu'il a ghettoisé une partie des citoyens, dorénavant quasiment livrés à eux-mêmes ( à titre d'exemple lors de la période du confinement lié au covid-19), dans un contexte de chute de l'État-Providence ( coupe budgétaire massives dans les services publiques).
La Nouvelle-Calédonie-Kanaky a besoin de temps pour libérer la parole. C'est pourquoi le destin commun qui y est prôné fait d'avantage office de « thérapie de groupe », soulignant la nécessité de constituer une mémoire collective, dans le pays du non-dit. Marquant ainsi la volonté d'entamer un chemin de la reconnaissance vers le « vivre commun », inspiré du Common Sense de Thomas Paine, un sens commun révolutionnaire. Une perspective égalitaire loin d'un vivre-ensemble qui n'est alors qu'un vivre avec sans substance. Le caillou devrait se concentrer sur la notion de bien commun, comme cette terre que l'on se doit d'honorer pour nos ancêtres et pour les générations futures. Le caillou serait alors la « case commune » qui est actuellement en feu tandis que nous regardons le néo-libéralisme lui jeter de l'huile 8 ...
1 Les élections peuvent se gagner en partie sur la toile. À ce propos les « trolls » sont un bon moyen de renforcer les tensions sociales et cristalliser le manichéisme politique. Comme le rôle que joua l'émission les « Guignols de l'info » dans une moindre mesure certes, cependant très populaire auprès d'un public réceptif à la satire. Ressenti par le fait de phénomène isolé, exemple la case traditionnelle du Sénat coutumier brulé dans la nuit du 8 au 9 août 2020. Mais encore un bout de banderole qui avait brûlé à la Province Sud quelque temps auparavant. Deux phénomènes qui sont susceptibles d'alimenter la " fachosphère " de part et d'autres de l'île en question.
2 Avec l'ombre de l'ogre chinois plusieurs fois évoqué qui plane sur ce débat sans parler d'autres puissances émergentes comme l'Australie, l'Inde, l'Indonésie, etc...
3 À en croire les discours et politiques loyalistes engluer dans les amalgames faisant ainsi de l'ombre à la cellule du Front Nationale locale à l'image de la droite française qui sous couvert d'universalisme, conforte sa volonté assimilationniste.
4 À propos de la majorité océanienne au Congrès du fait que Roch Wamytan a été réélue à la présidence du Congrès le 23 juillet 2020.
5 Passive dans le sens où ils ne font aucunes recommandations pour remédier aux disparités observées.
6 Des individus extra-locaux, ou non qui ne remettent pas nécessairement en cause la colonisation ainsi que les inégalités qui perdurent dans ce pays.
7 Essentiellement évoqués par les subventions la fameuse « philantropie à la française ».
8 Le destin commun néo-calédonien ce projet politique sans substance car doté d'aucune vision. Avec pour unique angle idéologique avancé systématiquement le « vivre ensemble » qui sonne creux. Compte tenu des inégalités vraisemblablement tût sur cet archipel qui prolifère paisiblement grâce aux politiques locales « soumises au diktat des multinationales », selon le groupe Union Nationale pour l'Indépendance du congrès ( nc1ère publié le 7 août 2020 à 18h12). Constat alarmant d'un réchauffement climatique qui est visiblement sans cesse minimiser aux vues d'absence de réelles volontés politiques concernant la mise en place d'alternatives au surproductivisme.