Laisser le temps finir cette peine insondable
Mon corps ne contient plus l'espoir de vivre, en dehors de la peur de se perdre ici-bas
La nuit tuera le jour, les démons se réveilleront, se déchaîneront par une passion dévorante de vivre, en dehors des limites de la morale
La morale cette bougie qui nous éclaire durant cette longue nuit de doutes qu'est la vie
Toutefois avant que le rideau ne tombe, je goûterais au désir, aussi éphémère soit-il
Pour ne plus entendre chanter les sirènes du regret qui ont trouvé refuge dans les profondeurs de mon âme
Ce n'est pas que je sois insensible à leurs charmes, ni à leurs sérénades mais les jérémiades, nous mènent la vie dure
Alors je cherche en vain du courage, au fond de cette bouteille posée sur le rivage d'une mer d'ivresse
Au loin je vois la brumeuse aurore qui caresse ce paysage en éveil
Les chants d'oiseaux accompagnent sa réjouissante lumière
À vrai dire, il n'y a pas d'horizons que la beauté ne saurait atteindre
À la croisée des chemins, je m'en remet à sa paisible présence car elle a su taire les maux
Désormais disciple de la beauté du monde