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Billet de blog 10 avril 2022

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En finir avec l'oligarchie

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Une dérive identitaire comme choc des civilisation

Les élections présidentielles françaises s'annoncent aussi comme concours de haine envers les minorités. Un effet boule de neige qui a pris forme depuis le débat sur l'identité nationale. Une droitisation du discours politique qui sonne aux portes pour vendre un calendrier avec le nom de saint (e)s faisant les beaux-jours de la théorie du grand remplacement. Sous couvert d'assimilation/intégration l'identité nationale permet aux ethnonationalistes d'imposer à qui bon leur semble, une hégémonie culturelle. A savoir battre le fer pendant qu'il est encore chauffé par les penchants réactionnaires. Dans le but de marquer par une main de maître ceux dont les origines renvoient aux temps immémoriaux. À l'écoute de candidats proclamés Pierre, Paul, Jacques fuient les banlieues, car victimes du communautarisme musulman. Depuis les salons feutrés parisiens, des candidats s'autoproclament les défenseurs du (vrai ) peuple français, sans expliquer les causes de la (petite) délinquance, ni de la migration clandestine, et encore moins du terrorisme.  Lors de débats T.V qui s'étendent sur la menace nationale islamiste sans donner la parole aux musulman(e)s de France. 

La théorie du grand remplacement, promeut une essentialisation qui perçoit le monde en sous-ensembles peu ou pas défini. Sans considérer une poly-apartenance des individus venant souligner le fait que la mondialisation n'est pas un processus unilatérale. Un Gabonais peut se sentir barcelonais, tout comme un tchèque peut se sentir camerounais. Les identités et les cultures à tort ou à raison s'observent, se mélangent, mais surtout évoluent en phase avec le réel. Prêcher l'inverse revient à fantasmer une identité nationale comme immuable. Alors que le communautarisme/séparatisme se justifie par des critères économiques qui plus est dans un système capitaliste où l'argent est roi. Effectivement, si la fierté de la France consiste à se réapproprier son histoire et bien ceux dont les richesses se sont accrues en temps de pandémie pourraient subir le désamour national. 

Une crise de la représentativité politique plus vraie que nature

Comment croire en des élus qui assurent pour la plupart la position dominante de l'oligarchie ? La démocratie ne s'est jamais autant fourvoyée sur son droit au pluralisme que ce soit des opinions politiques (le droit à manifester, l'invisibilisation des petits candidats à l'élection présidentielle), la liberté de culte et du multiculturalisme (le port du voile, le burkini, les danses exotiques lors de mariages). Sans oublier que le récent scandale d'Etat (affaire d'évasion fiscale du bureau d'études américain Mckinsey auquel a fait appel le gouvernement) divulgue à quel point le néo-libéralisme tire les ficelles (exemple le gouvernement Goldman Sachs). Des élections dont les valeurs démocratiques sont de plus en plus ternies par la toute-puissance du marché. D'ailleurs, ce dernier, pour pérenniser ronge le commun dans nos sociétés (le service public). D'où le fait que les élections ne sont organisées que pour maintenir un système d'oppression globalisé. Ainsi, nos espoirs, de vivre dans un monde en paix et sans jugements fondent comme neige au soleil. Une défiance envers les politiques qui n'a jamais été aussi grande perceptible par un abstentionnisme désormais fidèle au rendez-vous électoral. Emmanuel Macron apparaît comme un président illégitime, dû à la forte abstention, lors des dernières élections présidentielles françaises. S'en suit une abstention massive aux dernières élections municipales, en juin 2020. La légitimité du gouvernement français actuel semble compromise, par une démocratie sans électeurs. Dans ce contexte, Emmanuel Macron mène son chemin de croix sans se confronter à la populace. Il sera peut-être crucifié sur l'autel de la démocratie aux prochaines élections présidentielles pour le compte de son dieu le marché unique. Avec ses apôtres composés en gouvernement, il prophétise un scénario apocalyptique d'austérité visant à donner les pleins pouvoirs aux marchés financiers.

Toutefois, Macron pourrait échapper au châtiment que lui réserve la foule, en se frayant un chemin, probablement à jet-ski, face à une marée humaine qui voit rouge. On craint une résurrection d'Emmanuel, un deuxième mandat à la fonction de guide suprême. Il faut dire que les aspirant(e)s à cette dite fonction questionnent par leurs légitimités. Mais quand on s'est habitué aux pires même le plus exécrable des vassaux peut tenir un discours qui paraît pour certains étincelant. Jupiter porte les stigmates de l'ultralibéralisme via un cynisme prononcé, il s'est improvisé influenceur pour le compte des laboratoires pharmaceutiques, en emmerdant les " anti-vax ". Sur les réseaux comme au petit écran, l'allusion à une nouvelle vague, permet de jeter l'opprobre sur ceux qui refusent la vaccination. Une dictature de la pensée unique, s'établit via une servitude volontaire une tranquillité d'esprit qui s'injecte par plusieurs doses. Un sacre existentiel, une liberté qui est croquée à pleines dents par le capital via le vaccin de la bien-pensance. Les lobbys pharmaceutiques n'hésitent pas à tripler la dose administrée, et doubler le prix du vaccin. De plus en France, la vaccination est ouverte aux adolescents (12 – 17 ans). Autant vous dire que les lobbys pharmaceutiques n'ont pas finit de se frotter les mains. Eux qui engendrent d'ores et déjà des bénéfices record. Aussi, le coronavirus prend la température d'une déresponsabilisation, celle d'élites confortant l'intérêt de leurs mécènes. Du fait que les plus grosses fortunes de France ont augmenté leurs richesses de 30 %, en un an, selon le classement de Challenges. Une situation indécente pour l'association ATTAC qui dénonce un enrichissement scandaleux en pleine pandémie, relançant le débat sur la taxation des plus riche. En raison de quoi, la société civile s'organise pour palier au manque de moyens dans le service public renvoyant, le pouvoir face à ses responsabilités. Car la gestion calamiteuse, de la pandémie par la macronie n'inspirant peu ou pas confiance. D'après cet irréductible village de Gaulois réfractaires qui scandent que la liberté ne se brade pas au prix fixé par les multinationales. Dans la mesure où, la situation sanitaire miroite des libertés soldées pour le compte de lobbys renforcés par l'affaiblissement d'États Nations. Ce schéma s'observe dans une forme exacerbée au Sud via des politiques d'austérité, mais reproduit sa macabre partition néolibérale, au Nord, ressentit en France via une forme d' "État-failli ", encouragée par une dette galopante.

Un rôle géopolitique en déclin


La crise ukrainienne voit Macron se travestir en ange de la paix. Encore faut-il débarquer en trombe à Moscou pour dire ses quatre vérités dans les blancs des yeux à Poutine. Et ça n'est pas une mince affaire ! Pour Manu qui a déjà du mal à traverser la rue pour rencontrer son propre peuple. Préférant se cacher sous la jupe de sa mère qui lui sert accessoirement de première Dame de France. Il faut dire que le dernier président français qui a voulu impressionner Poutine, du haut de son 1 mètre 66. Et bien ça, c'est finit en festival de sueurs froides, face caméra. Bien que notre actuel président peut compter sur le soutien de Bernard Henri-Levy, la crème de la crème des vas t-on guerre. Alors qu'on verrait bien BHL, être un jury dans une émission pour élire le premier pâtissier de France. Mais ça ne rendrait pas hommage à son look de dandy has-been qui talonne les grandes âmes de ce monde. Tout en trépignant à l'idée de voir du sang frais d'enfants, de femmes qu'il prétend sous les spots lights, pleurer. Fort de la fanfaronnade idéologique dont il se dote, émancipatrice de surcroît lui l'être de lumière qui du haut de sa suite participe à la libération des sous-espèces. À ce stade, le nez de BHL relève plus d'un oléoduc que d'une péninsule. Car les ressources minières arrivent à point nommé pour ceux qui se plaisent à jouer les pompiers pyromanes. Franchement, c'est trop bien d'être civilisé, tu peux exterminer des contrées poussiéreuses, à coups de drones. Et quand les peuplades fuient des dictatures à qui l'Occident vend des armes. Ce dernier hésite à les asphyxier à coup de sacs plastiques dans la Méditerranée, mais préfère déléguer la « logistique » à Frontex. Un bonheur bâti sur une liberté de tuer pour entretenir le château de cartes que représente le modèle de société occidental.
Cette situation paraît absurde, mais l'absurde est adoubé et oscille de par le monde via les différentes places boursières. Marquant par de dramatiques répercussions l'aplomb de l'économique sur l'ensemble du vivant via par exemple les différentes crises qui ont jalonné le siècle. Les NTIC à travers notamment les écrans Bloomberg sont connectés en temps réel aux crimes contre la terre, ceux liés au surproductivisme à l'expropriation et aux différents conflits pour l'accaparement de matières premières. D'autant plus qu'avec le réchauffement climatique le cours des matières premières risque fortement de croître. Ainsi les pays à forte capacité agricole dont l'Ukraine fait notamment parti seront en position de force pour négocier les prix à la hausse. Dans le cas de l'Ukraine, le dumping social et fiscal européen sur les céréales a eu en partie pour répercussions malheureuses, les émeutes de la faim dans les pays du Sahel en 2008. C'est dire si le capitalisme ne produit pas de l'abondance, mais bel et bien de la rareté. Or, le capitalisme est indiscutablement reconduit comme la solution et en aucun cas la source des maux de la planète. Car pousser à son paroxysme ce régime économique nous mène semble t-il tout droit de la rareté à l'extinction de masse. Ce en quoi le manichéisme, la binarité, en somme ici la guerre froide paraissent obsolète face aux défis contemporains qui nous guettent ( le réchauffement climatique). Il nous faut nuancer, un bonheur calqué sur le mode de vie américain (l’américan way of life). Il nous faut déconstruire un commun qui dans nos sociétés contemporaines relate une uniformisation des modes de vie et de consommation (Coca Cola, Fast-food), promut par la mondialisation qui a eu pour effet entre autres de rendre notre santé fragile (hausse de l’obésité, et de diabète), ainsi que celle de notre planète (dégâts environnementaux dus au surproductivisme). En réponse à cela, on nous invite à croire que seuls nos sociétés modernes sont garantes de libertés, d’égalité, pour nous faire accepter notre servitude.


Une réappropriation des communs révolutionnaire


La volonté de faire commun, incombe à la société civile. Celle-ci peut manifester ce souhait via des réseaux de solidarités collectifs, hors des sentier battues électoralistes/populistes binaire qui sont alimentés de façon sous-jacente, par la question raciale. Les consultations citoyennes, sont des mesures pour attiser les foules en tirant sur la corde de l'affect de la peur et non constituer le peuple. L'avenir institutionnel, se construira sans, ou contre le peuple. Car du haut de la tour d'ivoire que l'on nomme institution. Cette dernière permet aux élus de soi-disant défendre le peuple tout en baignant dans les privilèges liés à leurs fonctions celles qui consiste à avoir plus ou moins de talent à duper la plèbe. Une binarité permettant à des élus bien assis dans leurs fauteuils de prospérer au détriment d'une jeunesse qui peine à exister politiquement. Il ne tient qu'à cette jeunesse de tuer ses pères, tuer le capitalisme patriarcal. Car au risque de décevoir les médisants et les sceptiques une des heureuses projections de l'humanité pour sortir des abysses du capitalisme ne sauraient se dispenser d'une réappropriation des communs. Face à des Etats qui sont censés assurer le bien-être national tandis qu'ils confortent la position dominante de l'oligarchie.

Car le fait de voter nous coupe de la foule et nous dispense de nous occuper des affaires publics. L'isoloir est un paradoxe vivant, c'est-à-dire qu'on est seul vis à vis de soi-même, et qu'on va décider de la société qu'on veut. Le moment du vote, est le moment où le peuple constitue le pouvoir. Cela revient à dire que le peuple en tout, n'est que la somme des votants. Ce qui est paradoxal parce que l'isoloir est une garantie de la liberté individuelle, pour être dans le « secret d'une conscience », c'est donc en se désocialisant, qu'on va constituer le peuple. Ce procédé casse l'effet d'entraînement du peuple, le fait d'être ensemble. C'est une représentation qui suppose que le peuple émane de la rencontre, de l'addition des volontés individuelles, ce qui est une manière pour Jean-Paul Sartre, de nier la réalité même du peuple. Nous sommes sériés, sérialisés les uns à côté des autres. Du point de vue de Sartre, c'est au nom de la démocratie qu'il est contre le vote. C'est au nom d'une démocratie directe, et non pas une démocratie représentative, qu'une démocratie délègue à d'autres le droit de gouverner en son nom, et pour Sartre un paradoxe une contradiction irréconciliable, quelque chose à surmonter, à défaut de le surmonter, une mascarade à laquelle il ne faut pas participer. Si la démocratie, c'est l'exercice de la souveraineté par le peuple, sur le peuple, alors elle ne peut pas naître dans un isoloir. L'isoloir, c'est la machinerie libérale qui sert à détruire, qui a pour fonction de détruire la démocratie, pour Sartre. Les urnes sont faites pour ramener l'individu, seul en face de lui, et donc empêcher que se constitue la démocratie. Sartre nous informe que ce qu'on appelle démocratie est un système purement individualiste, c'est pas du tout l'exercice de la souveraineté par le peuple, parce que nous nous méfions du peuple en tant que tel. Ce que l'ont appelle démocratie, c'est un système qui protège les droits subjectifs, les droits de l'homme, mais les droits de l'homme sont des droits individuels, et qui servent à tenir légitime le candidat élu pour lequel on a pas voté, qui servent à court-circuiter en permanence la démocratie directe, d'après Frédéric Brahami. Aussi, l'émancipation n'est pas servie sur le plateau institutionnel garni par le fruit aseptisé d'urnes, elle se conquiert.

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