Après avoir entendu le discours du 14 juillet 2024 de la présidente de la Province Sud, Sonia Backès. On ne peut s'empêcher de penser qu'elle et d'autres sont en partie les prestidigitateurs de la crise que traverse l'archipel. Rien qu'à entendre, le mépris qui résonne une fois de plus dans le discours de madame Backès. Celui-ci nous alerte sur sa vengeance personnelle qui entend enterrer la cause indépendantiste pour ne pas dire le peuple kanak tout entier. Si l'on croit la suppression de l'Aide Médicale Généralisé sous couvert de manque d'un budget qu'elle a mis à mal, selon les dires du parti Calédonie Ensemble, lorsque Backès fut ministre des finances et du budget de 2011 à 2014. Cette aide médicale profite en grande partie aux océaniens les plus modestes. En la supprimant, Backès tire à vue sur les basanés, à l'image d'une milice loyaliste. Et, ça n'est pas la flamme olympique qui brille dans les yeux de Sonia, mais la flamme de la casse sociale qu'elle rallume pour immoler les malades qui ont survécu au COVID-19. Pour le parti Calédonie Ensemble il s’agit là d’« une mesure de rétorsion politique et sociale à l’encontre des habitants des quartiers populaires de l’agglomération qui sont considérés par la présidente de la Province Sud comme les responsables des émeutes depuis le 13 mai », selon, un extrait du document de Calédonie Ensemble, « Aide médicale en Province Sud : une réforme mortifère », 25 juillet 2024.
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https://heyzine.com/flip-book/91399bfe0b.html
Backès ne s'arrête pas en si bon chemin et va jusqu'à promouvoir un apartheid social, sous-couvert d'hyper-provincialisation. Elle incarne alors l'antithèse du vivre-ensemble pour ne pas dire l'antéchrist du destin commun. Avec une suffisance sémantique comme discours d'autorité que nous leur reconnaissons, des leaders politiques loyalistes comme Sonia Backès nous voient comme des océaniens ignares. J'en veux pour preuve l'appel du pied à la communauté wallisienne et futunienne de Sonia Backès lors de son discours qui par sa posture infantilise ces communautés de manière à croire qu'ils seraient des animaux errants sans libre arbitre. Elle invite ces deux communautés à se réfugier du bon côté d'une frontière qu'elle entend dessiner dans ses rêves haineux, les plus fous. Alors que quelques jours auparavant, elle supprima l'Aide Médicale Généralisé qui soutient en partie des membres de ces deux communautés qu'elle entend séduire. Aussi par cette invitation insolite, elle acte sa banqueroute politique face caméra, en s'imaginant une stature de Jeanne d'Arc, version colon israélien. En proposant une solution à deux états, la voilà au pied d'un mur invisible, mais visible de démagogie qui étoffe son égo, sauf que l'archipel concerné, ça n'est pas les USA de Trump, ni le Brésil de Bolsonaro. La proximité géographique fait que les insulaires se rencontrent d'une manière ou d'une autre. Notamment autour d'actions de solidarité qui démentent le climat de politique nauséabond que Backès et d'autres s'évertuent à instaurer. Climat que des citoyens résument par la maxime “ diviser pour mieux régner “ qui marque des politiques qui prospèrent dans les urnes par un climat de “ nous contre eux “. Le journal Le Monde a par ailleurs tiré un portrait quelque peu défaitiste de notre Sonia nationale.
Backès incarna pourtant la danseuse étoile gracieuse de la politique néo-calédonienne. Elle qui a un temps marché sur l'eau, fut un temps secrétaire d'État à la citoyenneté, tout en préservant son poste de direction à la Province Sud. Pour nous annoncer, sans sourciller que les caisses qu'elle et d'autres ont mal gérées sont vides. Elle qui cumula deux emplois situés à deux extrêmes géographiques. Questionnant ainsi son engagement envers l'archipel qu'elle affirme sans faille. Cependant, ce cumul de fonctions, l'une dans un gouvernement français qui a ruiné la métropole, l'autre dans une Province Sud qu'elle a contribué à ruiner, lui a surtout permis de peindre du racisme sur les tableaux national et local. Son poste de secrétaire d'État à la citoyenneté se résuma à diffuser de la discrimination anti-islam. Et entretenir la discrimination pour maquiller son bilan que certains dans sa propre mouvance politique qualifient de désastreux, ça elle sait faire. Elle qui tape sur les vieux de la Province Nord et des Îles qui viennent se soigner à Nouméa prétextant un surcoût. Sachant que la Province Sud qui abrite la capitale présente les meilleures infrastructures médicales. Elle est allée jusqu'à annoncer, songer à supprimer l'aide à la cantine scolaire pour les enfants issus de familles modestes. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en termes d’égalité des chances, on a vu mieux. Sans oublier que question d’empreinte carbone, ce cumul de mandats disqualifie Backès, dans un Pacifique Sud où la montée des eaux n'est pas un mythe. Ceci dit, le terme " Back " dans le nom patronymique de Sonia, nous alerte sur la politique rétrograde qui l'anime ainsi que sa mouvance politique. Assez pour que des loyalistes espèrent plus ou moins l'équivalent d'un retour au code de l'indigénat, afin de se refaire sur le dos des sauvages, en les exploitant à moindre coût. Il faut croire que les leaders politiques loyalistes aiment le pays pour parader leur complexe de supériorité, celui bien mal acquis lors de la colonisation. Ainsi, pour nous autres océaniens, le mal se nomme colonial et il n'est pas prêt de taire son nom.
À l'image d'un Théophile de Lassus qui est le directeur du cabinet du Haussaire, dans son interview, affirme sur la chaîne Calédonia le jeudi 11 juillet 2024, que les forces de l'ordre agissant en Kanaky-Nouvelle-Calédonie sont très professionnelles. Et, décidément, monsieur de Lassus a bien choisi son jour pour porter une cravate rouge pour nous expliquer que les forces de l'ordre, dont les dérives sont avérées par vidéos, sont animés des meilleures intentions contre celles qu'on leur prêtent racistes et sanguinaires. Il nous assure que les forces de l'ordre font un travail remarquable. Quand ce dit travail remarquable est remarqué de brutales dérives. Il n'y a rien d'étonnant à cela, quand on sait que les tests de niveau d'entrée dans la police ont considérablement chuté, ces dernières années. Avec pour conséquences directes, un manque de professionnalisme qui se fait sentir. Ainsi, on a du mal à imaginer que la métropole nous a envoyé le haut du panier, à l'approche des J.O organisés en son sein. D'autant plus qu'en France, des policiers factieux ont écrit une tribune contre la justice et certains voulaient faire un coup d'État. En réponse à cela, l'État voulait déposer une loi de sécurité globale pour ne plus reconnaître des vidéos comme preuves pourtant accablantes. Alors que pratiquement dans la foulée, l'affaire Michel Zecler, nous a montré l'importance de telles preuves. Les affaires se sont ensuite enchaînées, je pense à celle de Zineb Redouane sans oublier celle de Nahel et d'affaires similaires. Comme l'affaire d'Hedi, où des policiers ont été incarcérés à Marseille après avoir tabassé dans la nuit d'émeutes du 1ᵉʳ au 2 juillet 2023 le jeune Hedi (qui n'avait rien à voir avec les émeutes, il rentrait de son travail), le laissant pour mort. Ce jeune a ensuite été hospitalisé, les médecins ont dû lui enlever la moitié de la boîte crânienne. La police doit compter nombre de racistes et de xénophobes vu que suite à l'incarcération des policiers de Marseille, des centaines de policiers ont fait grève. Le préfet de police a déclaré qu'il n'arrivait plus à dormir depuis que ces policiers marseillais ont été incarcérés pour avoir lynché un jeune. Une cagnotte en ligne a même récolté 1 million d'euros pour ces policiers qui ont tiré à coup de balle LBD sur Hedi qui rentrait du travail pour ensuite le tabasser à cinq au sol, le laissant pour mort, sans raison aucune.
Pour en revenir au pays, le Haussaire Louis le Franc a été accusé d'incitation à la violence. À ce titre, une pétition en ligne réclame la démission du Haussaire qui a fredonné face caméra l'existence de la milice loyaliste. On ne vous fera donc pas un dessin sur le parti pris du bonhomme. Tant ces déclarations évasives sur une milice loyaliste qui opère sur le sol français, armée jusqu'aux dents et tue des citoyens français. Cela ne semble pas alarmer le Haussaire plus que cela. Au point qu'on pourrait croire que " ça lui touche une, sans faire bouger l'autre ", comme dirait l'autre. Pour autant, le Haussaire ferait bien de se rappeler que les kanaks, à défaut d'être noirs, sont comme les noirs et les arabes de France, des citoyens français. N'en déplaise à la colométrie qui anime le Haussaire, nous laissant songeur quant à sa capacité à exercer pleinement sa fonction. À contrario, si une milice indépendantiste opérerait de la sorte, la France rétablirait le code de l'indigénat dans la foulée ! Si ce n'est que via le laxisme morbide du Haussaire, la France a rétabli sur l'île la peine de mort à l'endroit des minorités. Raison pour laquelle, le semblant de déclarations sur la milice loyaliste arrachées face caméra au Haussaire donne du crédit à cette pétition datée du 17 mai 2024 qui réunit près de 8 150 signataires. Le tout ajouté à l'interview déconnectée de Théophile De Lassus qui, en faisant les gros yeux lors de son interview, compile les lapsus révélateurs du genre " circulez, il n'y a rien à voir ". Cette dernière remarque étant devenue la vraie devise républicaine pour la populace. D'où l'importance de cette pétition, par laquelle on espère faire plier bagage aux policiers factieux ainsi qu'aux fonctionnaires complaisants.
Pour signer la pétition, c'est ici :
https://www.change.org/p/la-d%C3%A9mission-du-haussaire-de-la-nouvelle-cal%C3%A9donie-louis-lefranc.
Billet de blog 10 août 2024
La caste loyaliste II
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