Pour comprendre pourquoi le FLNKS a récemment rejeter les accords de Bougival, il faut revenir sur le fait que suite aux accord de Bougival, beaucoup se sont demandés si des indépendantistes kanaks, ne sont pas devenus les nouveaux " socialistes" de la décolonisation ?
Une hypothèse qui dérange avant les élections provinciales de 2026, où le vote protestataire pourrait sonner le réveil des consciences.
Pour rappel, le 14 juillet 2025, des indépendantistes kanaks signent l’accord de Bougival sous les flashs. Dans les jours qui suivent, une question reste en suspens « ont-ils trahi la cause, comme le PS a trahi le Front Populaire ? ». Le parallèle est cruel… mais troublant.
Pas tant que cela quand on sait que Le PS et le FLNKS sont des alliés historiques avec quasiment les mêmes trajectoires, et les mêmes reniements ?
En 1983, le Parti Socialiste enterre le programme du Front Populaire (nationalisations, retraite à 60 ans) pour épouser le tournant libéral de Mitterrand.
En 2025, des indépendantistes signent un accord qui valide la perpétuation de l’économie de comptoir (nickel contrôlé par des intérêts étrangers), accepte une double nationalité qui légitime la présence coloniale. En 1983, le PS choisissait l’Europe des marchés. En 2025, les indépendantistes signataires de Bougival choisissent la France des investisseurs.
Autant dire une libéralisation masquée qui voit des indépendantistes gouvernés désormais comme des technocrates libéraux. Perceptible lors de discours, où ils parlent "d’autonomie" mais signent des pactes de stabilité budgétaire (inspirés par Bercy).
Nous amenant à croire que ces indépendantistes signataires des accords de Bougival sont déconnectés des jeunes des tribus, où le chômage frôle les 40%.
Tout cela acte le sacrifice des symboles, entre autre quand le PS a abandonné l’internationale pour les costards-cravates de Davos. Quand les indépendantistes signataires ont sacrifié une souveraineté qui se monnaye désormais en concessions fiscales aux multinationales.
Ce revirement s'explique aussi par une usure du pouvoir, 20 ans de gestion provinciale ont créé une élite indépendantiste bureaucratisée, une pression française, qui se répète de menace de coupes budgétaires (+3 milliards de dette), et enfin le calcul politique qui mise sur la "stabilité" pour gagner les provinciales de 2026, comme le PS en 1983, ce virage est justifié par « le réalisme économique ».
Cela va sans dire que les grand oubliés des accords ne décolèrent pas via un sentiment de trahison. En 1936, le Front Populaire oubliait les colonies.
En 2025, les indépendantistes signataires sont décriés via des accords de Bougival perçu comme un nouvel accord de Matignon pour bourgeois kanaks.
Dans la mesure où, l'on perçoit les accords de Bougival comme l'aboutissement d'un cancer libéral.
À se demander si les indépendantistes signataires n’ont pas trahi, en épousant l’idéologie dominante. Comme le PS français, ils sont devenus des gestionnaire plutôt que révolutionnaire, des réformistes au service d’un capitalisme post-colonial. En quelque part légitimant une France qui les finance.
La question n’est plus de savoir s'ils ont vendu leur âme ? Mais combien de temps avant que leur base ne se soulève ?