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Billet de blog 15 décembre 2020

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Le racisme systémique, un racisme peu ordinaire

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« Il n’est pire solitude que celle qui naît de l’indifférence des autres. Et chacun peut être victime un jour de l’indifférence et en souffrir. » 36

Déconstruire le racisme systémique permettrait de comprendre, la discrimination subie par l'autre, de considérer celle-ci dans sa dimension structurelle ( discrimination à l'embauche, l'accès au logement, à la santé, contrôle au faciès, etc). Cette dernière étant amplifié par un capitalisme qui incite une abnégation de la figure d'un autre, quel qu'il soit ( peuples autochtones, faune et biosphère). L'autre ( racisé de surcroit) est un être inférieur, expliqué par,  la hiérarchisation des races établit lors de la période des Lumières. Dans cette optique, quoi de plus normal que non seulement de penser, mais plus encore de pratiquer le racisme, car la distinction raciale incarne  le socle de la civilisation ( entre autres) occidentale, tout autant qu'un rempart afin de protéger le « privilège blanc », d'une réelle égalité.

« Une autre source de la pensée raciale a été le « darwinisme social », qui a promu une vision hiérarchique du monde en interprétant les inégalités sociales comme naturelles et les tentatives d'y remédier comme une menace de submersion des supérieurs par les inférieurs, un risque de dégénérescence. Telle est l'origine de l'eugénisme. Ces exemples illustrent l'existence d'une matrice commune au nationalisme, au racisme et aux conceptions hiérarchiques de la société  » 1

Si bien que le racisme manifeste la vision exacerbé, du capitalisme. Dès lors, il ne suffirait pas d'être anti-raciste, pour combattre le racisme,  il faut aussi être anti-capitaliste. Si l'on considère le fait que le capitalisme institue une déresponsabilisation face à l'autre, une indifférence face à l'autre, justifiant alors, l'oppression de cet autre. Quand l'autre ( en général racisé) tente de prendre son destin en main, le système capitaliste  dont lequel il évolue, n'a pour réponse que le poids d'un certain mépris. À savoir que le racisme prend une forme de « servitude volontaire », envers une société inégalitaire. Étant donné que cette servitude aveuglerait les individus, au sort de l'autre, se concentrant alors, sur leurs « bien-être », ou déconsidérerait l'autre afin de justifier leurs malheurs ( les étrangers volent le travail des français). Telle une morale à géométrie variable, confortant la position sociale de ceux qui tirent profit d'un climat du « tous contre tous ».

« Un racisme constant dans la forme et dans le venin (…) permet d'étendre ou de contracter, selon les besoins et dans un espace-temps particulier, le nombre de ceux qui sont disponibles pour les salaires les plus bas et les rôles économiques les moins gratifiants. (…) Il fournit une base non méritocratique pour justifier l'inégalité.(...) C'est précisément parce qu'il est doctrinairement anti-universaliste que le racisme aide au maintien du capitalisme en tant que système. » 2

1 Claude Liauzu, L'usage des termes « race, ethnie, nation » dans le contexte des conquêtes coloniales françaises », Table-Ronde « Rapports interethniques à Madagascar et construction nationale (19e et 20e siècles », 4 -5 décembre 1998, sous la direction de Françoise Raison, université Paris 7 – Denis Diderot.

2Etienne Balibar, Race, nation, classe, les identités ambigus, La Découverte, Paris, 2018.

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