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Billet de blog 17 mai 2025

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Bayrou, l'Abbé Pierre et Depardieu font du Pédalo

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Quelque part, on se doutait que François Bayrou, en tant que Premier ministre, allait foncer dans le mur. Suite à l'affaire Bétharram, on voit que Bayrou comme ministre de l'Éducation, maire de Pau, mais surtout père de famille, ne vaut pas un clou. On imagine Bayrou emmener ses enfants à Bétharram le matin et passer dans la voiture le morceau "Rape Me" du groupe Nirvana, en chantonnant les paroles histoire de faire "jeun's". 

Lui qui a autant de casseroles à l'arrière-boutique qu'une usine Tefal un jour de Black Friday, avec pour polluant éternel des mensonges toxiques qui ont brisé des vies. Au point que sa fille lâche le morceau, crucifiant son paternel à la sauce tartare sur la place publique. Pas sûr qu'elle l'emporte au paradis. Remarque : elle ne doit plus y croire depuis longtemps au paradis, tout comme les victimes de cet établissement.

Bayrou ne peut même pas raser les murs car même les murs ne veulent pas de lui. En l'espace d'un trimestre, il a réussi à éclipser le passif de Manuel Valls, d'Elizabeth Borne et de Gérald Darmanin, et ça, on ne peut pas le lui enlever. Ce sont davantage les subventions du lycée musulman privé Averroès, situé à Lille, que la préfecture du Nord a supprimé. Le contrat de cet établissement avec l'État a été rompu sous couvert d'entrisme islamiste, tandis que ce lycée affiche un taux de réussite record au baccalauréat. Le tribunal administratif a, le vendredi 25 avril 2025, donné raison au groupe scolaire Averroès en lui redonnant son contrat avec l'État. Alors que Bétharram, compte tenu de ses dérives, n'a jamais été inquiété. 

À l'instar de l'abbé Pierre qui ne l'emportera pas au paradis, lui qu'on a pourtant peint en général de Gaulle en lutte contre la pauvreté quand celui-ci n'a pas trouvé que le chemin de la croix pour faire pénitence. Gérard Depardieu, lui, avance pas à pas vers sa potentielle potence, sa potentielle dernière sur les planches. Suite aux plaintes de deux femmes concernant des attitudes que Gégé aurait eues sur le tournage du film "Les Volets verts" qui, curieusement, n'étonnent personne dans le "milieu". Des comportements qui auront peut-être raison de Depardieu lors d'un procès comme clap final. À cet effet, les marches du tribunal n'ont pas le glamour du Festival de Cannes, et pour cause : les flashes des paparazzis n'ont ici rien de flatteur.

Le monstre du cinéma français sort de sa tanière, et ce n'est pas pour se refaire une beauté. À vrai dire, rien que cette expression de "monstre sacré" est problématique. On se demande : qu'est-ce qu'un monstre a de sacré ? Si ce n'est la domination, en l'occurrence ici, l'emprise sur ses victimes. On retrouve dans cette expression la séquence masculiniste qui consiste à préserver un ordre ancien. Ici, une certaine idée du cinéma français qui, quand on voit l'audition de Dominique Besnehard s'emporter contre l'eurodéputée des Verts Sandrine Rousseau pendant la commission sur les violences dans le cinéma lancée par Judith Godrèche, on se dit que tout ce beau monde n'est pas près de se remettre en question de si tôt. 

Des violences dans le septième art qui sont telles qu'on se demande ce qui, dans le fond et dans les faits, le différencie de productions plus légères et plus coquines. Assez pour que le cinéma français, dans sa forme de domination masculine, n'ait plus rien de sacré.  

Notre Gégé national, qui, en s'exilant fiscalement et en devenant citoyen russe, fait tout de même la fierté d'un président français aussi impopulaire que lui. Gégé garde sa Légion d'honneur qui, quelque part, honore le mépris qu'il a pour ses victimes, dont il ne peut taire le nom, quand, au cours de sa prolifique carrière, il ne s'en souvient pas lui-même. Vu que ces agissements, dignes d'un prédateur, sont devenus une "spéciale Gégé", au point qu'on dissocie difficilement l'homme de l'artiste.  

Dans une France qui, sous couvert d'émancipation des femmes, entend dévoiler les femmes musulmanes sur la place publique. Ironie du sort : ce sont les parts d'ombre d'hommes de notoriété publique qui sont dévoilées au grand jour. Ainsi PPDA a vu le vent tourner. Nicolas Bedos, lui, ne s'en remettra pas. On se souvient de ses premières chroniques "La semaine mythomane" ; on se dit que ses délires mythomanes, bourgeois et cyniques, étaient fondés. Dans la même trempe, Beigbeder, à qui personne n'a rien demandé, y met du sien, espérant se faire acclamer en train de patauger dans un sable mouvant masculiniste. Morandini a récemment écopé du pire scénario de l'année, mais n'a pas eu besoin de traverser la rue pour s'inscrire à Pôle emploi, quand il reste en poste. À l'image de François Bayrou, qui en commission joue les équilibristes aveugles et amnésiques. 

Pour autant, l'affaire Gisèle Pélicot a remis l'église au milieu du village. Cette affaire restera tristement célèbre, car elle a défié, aux yeux du monde, une justice française qui, ces dernières années, semblait clémente avec les auteurs d'agressions sexuelles. Raison pour laquelle, Gérard Depardieu a de quoi trembler. D'autant plus, en contexte de guerre contre la Russie, et ce n'est pas Gérald Darmanin qui viendra à son secours. Quand Depardieu constitue un prisonnier politique de poids ( c'est rien de le dire) pour redorer une promesse de campagne que Macron a faite aux femmes. Annonçant faire des violences faites aux femmes une priorité de son premier quinquennat. Ce même Macron qui songe partir en guerre contre la Russie alors qu'il n'arrive même pas à protéger les femmes de son propre pays ?

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