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Billet de blog 17 août 2025

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On reprend les mêmes, et on ne change rien, en pire

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En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, la réforme sociale qui fut récemment adoptée va aggraver les disparités. Cette dangereuse mascarade de la "relance" libérale votée par le gouvernement calédonien constitue une offensive ultralibérale sans précédent, calquée sur les pires recettes macronistes : avec une privatisation rampante des services publics sous couvert " d'assainissement des caisses publics ", des cadeaux fiscaux massifs aux entreprises (exonérations, etc), des aides conditionnées à des critères parfois inaccessibles pour les TPE locales, et enfin le démantèlement progressif de la protection sociale, auquel suivra probablement une relecture du droit du travail.

Autrement dit une "relance par l'offre", comme dogme économique qui a fait ses preuves d'échec. Servant surtout ici d'hold-up électoraliste. Dans la mesure où, cette réforme s'inscrit dans une stratégie politique loyaliste cynique : afin de consolider leur base électorale entrepreneuriale, préparer les provinciales en achetant la paix sociale, et masquer l'échec de la gestion économique. Le tout en exportant le modèle de la "start-up nations", de préparer une recolonisation économique via le privé, puis de faire de la Nouvelle-Calédonie un laboratoire ultralibéral autoritaire. Sans jamais évoquer le fait que la dette publique a été multipliée par 3 sous les mandatures loyalistes. Aucun grand projet industriel n'a abouti depuis 10 ans. Et que les "aides" servent surtout à éponger les dettes des copains. Cette réforme est un accélérateur du tout privé en actant le déclin de l'État social, semble t'elle portée par la fuite en avant libérale des loyalistes, ainsi que l'immobilisme complice d'indépendantistes modérés.

Cette réforme sociale actionne des mesures ultra libérales qui entendent accaparer les budgets au profit du seul secteur économique. Une politique de relance par l'offre qui ne tient pas debout si la demande ne suit pas et que la consommation général des ménages est en berne dû aux difficultés sociales qui touche l'archipel qui n'était pas non plus au beau fixe avant les troubles du 13 mai 2024. Aussi, sous couvert de troubles sociaux on tente de bâtir le nouveau château de cartes électoraliste sur les cendres de l'ancien château de cartes électoraliste. Le monde économique constitue une bonne partie de l'électorat loyaliste qui ne compte pas laisser ses troupes sur le côté surtout pas à l'approche d'élections provinciales. Encore que les aides aux entreprises comportent des critères parfois hors de propos pour une bonne partie des micros entreprises donc des plus modestes qui doivent alors jouer des coudes quand d'autres perçoivent des subventions à plusieurs reprises, et sans grand effort. Des aides qui ont vocation à mettre des entreprises déjà surendettées à flot pour ne pas dire constituer un capital qui permettra à certains de rebondir via des cadeaux fiscaux qui pleuvent en pagaille. Des mesures ultra libérales directement inspiré de la macronie qui ces dernières années mène une politique pour ultra riche au détriment du plus grand nombre. 

À croire que la question du dégel électoral que des loyalistes ont porté avec véhémence, leurs ont surtout servi de tremplin pour signer par la suite un nouveau deal qui redore une économie de comptoir, en manque de subventions que des loyalistes ont vampirisé. Quand on a du mal à se souvenir de la dernière fois que des loyalistes ont bouclé un budget, sans l'aide de l'État ? La main qui nourrit est la main qui dirige ces mesures pourraient très bien venir de Bercy, et quand on voit l'état de la métropole actuellement on peine à croire que les mêmes recettes produisent des effets différents sous des tropiques qui de toute manière ont toujours été vu comme des laboratoires d'oppression sociale.

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