Misty Prabang

Si la vie est un long fleuve tranquille, alors le Mékong, au Laos, et plus particulièrement à Luang Prabang, semble en offrir une parenthèse dominicale.

Il glisse dans le quotidien de ceux qui le ressentent, le traversent, il est au cœur des regards attentifs, des craintes feutrées et d’une existence paisible, sans rien envier aux plus sereines des mers. Là où les plages du Pacifique affichent leurs couleurs turquoise, le Mékong arbore une teinte terreuse, comme prolongement des montagnes qui l’enlacent.

Si Luang Prabang était une chanson, ce pourrait être « Misty Morning » de Bob Marley. Tant, ses matins plombés de brume enveloppent les reliefs de montagnes tapageuses, laissant le voyageur sans voix sur les hauteurs du mont Phousi, où le crépuscule et la nuit prolongent leur étreinte avant de voir venir le jour.