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Billet de blog 23 décembre 2020

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Le bon français, la brute kanak et le truand chinois

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bien que le processus de décolonisation soit entamé en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, la colonisation des esprits demeure très vive. Si bien qu’une grande partie de la population reste persuadé que la France est foncièrement philanthrope concernant le « caillou ». Elle n’aurait dès lors aucune intention malveillante. Alors quoi de plus normal que la métropole vole au secours de cette île (paumé) car sa « pensée sauvage » [i] aura mainte fois raison, de sa capacité à penser par elle-même.

Il faut dire aussi que le questionnement identitaire demeure en suspens, dû à une série référendaire (aussi attendu que redouté) n’étant toujours pas arriver à son terme. De ce fait, le bi-partisme politique néo-calédonien a tapis rouge créant ainsi des émules, lors de matchs politique autant dire une démonstration de force, si ce n’est de frappe « démocratique », bien entendu. Mais encore l’ombre de l’ogre chinois est pendu à toutes les (mauvaises) langues, relatant ce dernier tel les moghols du XXI ème siècle, redoutant que la barrière de corail ne suffise à contre carrer leurs attaques (supposé quasi- incessantes). Ces mêmes interlocuteurs annoncent à qui veut l’entendre, des présages telles les prophéties de Paco Rabanne, alors que soi dit en passant la bonne moitié de leurs gardes robes comporte, la mention Made in China [ii].

L’axe Indo-Pacifique se précise, porté par une Chine qui compte réouvrir les « routes de la soie ». Hormis que la France cet outsider à la Marco Polo, se frayerait bien un chemin (contrôle aérien, maritime), dans ce projet pharaonique. Avec les BRICS un nouvel ordre mondial se fait pressentir et la France qui est très proche des U.S.A pourrait en subir les conséquences. C’est pourquoi ces petites îles du Pacifique restent les vestiges d’un patrimoine colonial autrefois flamboyant. Etant donné que la France a perdu la main sur l’Afrique car la Chine est moins présomptueuse que la métropole française. La Chine se porte garant d’un « libre échange » qui serait un peu plus avantageux pour les pays avec qui elle traite, c’est le cas en Afrique (elle construit des infrastructures stades, écoles). Tandis que 50 ans de politiques de développement, mené en Afrique par l’Occident ont contribué à appauvrir ce continent, notamment par les Politiques d’Ajustement Structurel (inspiré soi-disant du fameux plan Marshall). Paradoxalement la France ne se gêne pas pour traiter avec des régimes (aussi voire plus) autoritaires que la Chine (par exemple l’Arabie Saoudite), mais pas contre quand la Nouvelle-Calédonie-Kanaky souhaite traiter avec les chinois sans l’aval de la France, ceci est vue comme une trahison, si ce n’est une infamie !

La mentalité de « cowboys contre les indiens » à de beaux jours devant elle, en Nouvelle-Calédonie-Kanaky car la série référendaire quant à son avenir institutionnelle repose jusqu’alors, sur un succès politique des pro-français, se basant essentiellement sur de la stigmatisation. Rien d’étonnant pour une ancienne colonie de peuplement qui se targue encore aujourd’hui, d’avoir civiliser les autochtones.

[i]  Propre aux kanaks indépendantistes dans les consciences collectives, encore que certains loyalistes soient pas mal non plus…

[ii] Une sorte d’amnésie qui cacherait presque un « syndrome de Stockholm » va-t-on savoir ?

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