L'investiture de Donald Trump façon Super Bowl, célèbre son retour à la maison blanche, telle la Mecque du privilège blanc. À l'image d'un Donald Trump qui croulait sous les procédures judiciaires notamment pour avoir donné l'assaut à la Maison Blanche. On ose croire que si les assaillants étaient à majorité afro-américains ils n'auraient pas fait 500 mètres qu'ils se seraient retrouvés six pieds sous terre. Tandis que des groupuscules identitaires comme les Proud Boys ont envahis la Maison Blanche, et ont été graciés dans la foulée de l'investiture de Trump. Ces fameux Proud Boys se sont illustrés, en faisant des signes du White Power devant une foule ébahit d'avoir donné les pleins pouvoirs à un président miraculé qui a échappé à la mort comme à la justice. Un président fraichement en exercice qui est accusé entre autre de nombreux cas d'agressions sexuelles. En terme de maintien et de retenue, les USA ne sauraient tombé aussi bas avec un président qui porte un projet nationaliste fasciste sous fond de revenge civilisationnelle.
Le pays du catch et du rodéo a vu l'Oncle Sam bâtir son empire sur l'abnégation du génocide des amérindiens et sur la traite des noirs, n'ayant pour ainsi dire pas de bases saines pour se construire au niveau identitaire, sans parler d'unité nationale. Ce pays qui compte une bonne partie de Don't Look Up paraît plus que jamais Fucked Up, avec un président telle une caricature qu'on croirait tout droit sorti d'un épisode de South Park ; climatosceptique, misogyne, suprémaciste à côté de lui Silvio Berlusconi est enfant de chœur.
Trump et le banquet des JO de Paris : deux symboles d’un monde fracturé
L’investiture de Donald Trump, incarnant un populisme polarisant et un ethnonationalisme assumé, apparaît comme l’antithèse de la vitrine progressiste mise en avant lors du banquet d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Ces deux événements, bien que différents dans leur nature et leur contexte, mettent en lumière une fracture grandissante au sein des démocraties occidentales. Ces sociétés, longtemps perçues comme des bastions de stabilité, d’ouverture d’esprit et de pluralité, révèlent aujourd’hui leurs contradictions, exacerbées par des tensions économiques, sociales et culturelles.
Un Occident pris à la gorge par ses propres paradoxes
Ces dites tensions sont misent en exergue par une crise climatique, sans précédent, malgré tout, le bloc néolibéral occidental s’enferme dans une quête de profit déraisonnable jusqu'au boutiste. Pour masquer cet échec, il attise les passions conservatrices, autoritaires et xénophobes des mouvements ethnonationalistes, en désignant une panoplie d’ennemis – migrants, minorités, progressistes – comme responsables de tous les maux. Peu importe que ces accusations relèvent d’une surinterprétation du réel : leurs conséquences discriminatoires sont immédiates et tangibles.
L’investiture de Trump, avec ses discours populistes et polarisants, illustre un ethnonationalisme porté par des idéaux civilisationnels troublés. Les notions de progrès et d’inclusivité, censées être au cœur des démocraties modernes, échappent à ces courants politiques, qui rejettent une société qu’ils perçoivent comme avançant sans eux, voire contre eux. Ce rejet est en partie porté par les victimes des délocalisations, des victimes de la mondialisation, des Poors Whites Trashs qui s'animent de frustrations, donnant naissance à des "individualités forcenées" qui s'illustre en un "micro-fascisme", pour reprendre les termes de Deleuze et Guattari dans L’Anti-Œdipe. En brandissant une dictature du conformisme, via des injonctions à des normes qu'ils nous présentent comme subversives alors que celles-cis sont soufflées par l'oligarchie à travers ses médias.
La hiérarchisation des souffrances dans des démocraties inégalitaires
Ces tensions révèlent une dynamique pernicieuse : toutes les souffrances ne sont pas considérées comme telles. Selon des démocraties occidentales, qui n’ont d’égalitaire que le nom, privilégient certaines douleurs au détriment de celles des plus marginalisés. Avec la montée de l’ethnonationalisme américain blanc , les apparats démocratiques de façade s’effondrent, dévoilant une colonne vertébrale impérialiste/supremaciste qui quoi qu'en dise tient bon.
Le rôle du grand capital et le déclin de la démocratie
La campagne de Trump a aussi mis en lumière le poids décisif du grand capital dans les processus démocratiques. L’implication d’Elon Musk, avec son réseau social X (ancien Twitter), illustre la manière dont le grand capital influence l’issue d’une élection en mettant ses ressources au service d’un candidat. Musk lui-même le reconnait : il met ses moyens à disposition d’un projet civilisationnel. Cela, soulève des questions sur l’impartialité des systèmes démocratiques.
Un nationalisme exclusif, loin des idéaux inclusifs
L’ethnonationalisme, sous couvert de souveraineté, pourrait être perçu comme un projet politique louable s’il n’était pas fondé sur l’exclusion systématique des minorités et des différences. Ce nationalisme exclusif, tourné vers la protection d’intérêts impériaux et élitistes, s’oppose aux principes de pluralité et d’inclusion qui devraient guider les sociétés modernes.
Ces tensions rappellent que les démocraties occidentales, malgré leurs prétentions, peinent à offrir un modèle véritablement pluraliste. Tout bien considéré, l'investiture de Trump et le banquet des JO de Paris ne sont que les facettes d’une même pièce : une mis en scène fondé sur l'incapacité à résoudre les contradictions internes d’un système fondé sur des inégalités structurelles et des aspirations impérialistes pour le compte du grand capital qui joue sur tout les tableaux, en imposant ses récits et ses imaginaires.
À ce propos, les récents incendies de Los Angeles, symboles du déclin d’Hollywood, marquent l’effondrement d’un imaginaire façonné par des décennies de propagande cinématographique. Les valeurs libertariennes promues dans les blockbusters américains, longtemps présentées comme un rempart contre le communisme et le nazisme, se retournent aujourd’hui contre elles-mêmes. Les fièvres nationalistes, nourries par des fake news et des discours polarisants, réclament davantage de contrôle et de sécurité au détriment des libertés individuelles, plongeant les sociétés dans un projet dystopique au service de l'ethnonationalisme comme retour aux heures les plus sombres de l'histoire.