La paix qu'Israël compte imposer par un génocide en Palestine témoigne l'élan fasciste d'un empire naissant aux portes du Moyen-Orient. Les massacres à Gaza l'illustrent plus de 40 000 morts palestiniens depuis octobre 2023, dont 70 % de femmes et d’enfants selon un décompte partiel de l'ONU. Les récentes attaques israéliennes contre l’Iran enfoncent un peu plus l’État hébreu dans un scénario de guerre, cher à sa présence dans la région. Cette escalade calculée (frappes en Iran, Liban, Syrie) détourne l’attention tout en évitant de rendre des comptes sur le génocide en cours à Gaza. Un climat de guerre perpétuelle où la "sécurité" d’Israël justifie les folies meurtrières d’un gouvernement qui n'est pas à un massacre prêt.
Il faut dire que sans menace "existentielle", le pouvoir de Netanyahou s’effondrerait. Sans parler d'une industrie de l'armement qui prospère sur ce règne par la peur. Israël étant le 4ᵉ exportateur mondial d’armes. La guerre est un business juteux qui génère une valeur ajoutée importante pour des pays occidentaux pauvres en matières premières. Dans ce cadre, les alternatives sont étouffées ; les voix juives anti-génocide (Jewish Voice for Peace, B’Tselem) sont criminalisées en Israël. À l’inverse, les médias occidentaux relaient la propagande israélienne ("Israël a le droit de se défendre"). Le 23 octobre 2024, Netanyahou face à Laurence Ferrari sur la chaîne Cnews/Europe 1, a félicité Cnews pour je cite " son combat pour la liberté ". Alors que l'ARCOM a plusieurs fois rappelé à l'ordre CNews, pour son manque de pluralisme. Toujours en octobre 2024, la chaîne de média français BFMTV a été félicité par Olivier Rafowicz qui est un porte parole de l'armée israélienne pour leur relais "correct" de la narration sioniste concernant le conflit israélo-palestinien.
Pour autant, Netanyahou est un criminel de guerre qui, depuis 2009, se maintient en instrumentalisant la peur ("Israël est entouré de terroristes"). L’attaque du 7 octobre 2023 lui a offert une fenêtre de tir pour étouffer les manifestations contre sa réforme judiciaire autoritaire ; et rallier une partie de l’Occident derrière lui ("Nous combattons le Hamas, donc nous défendons les valeurs occidentales"). Avec les États-Unis comme "garant" de son génocide en cours, Netanyahou pense pouvoir, balayer l’opinion des peuples. Et, selon la constance des massacres la preuve en est que cette opinion pèse peu dans nos démocraties modernes. Hypocrites, les États-Unis jouent dans un premier temps, les pacificateurs tout en livrant des armes pour forcer les traits d'un "accord" avec l’Iran, qui a tout lieu d'être une spoliation de souveraineté.
Or pour Netanyahou, la paix est impossible, elle tuerait son pouvoir. Lui qui est sous le coup d’enquêtes pour corruption, dirige un gouvernement peuplé de ministres fascistes Itamar Ben-Gvir (ministre de la Sécurité nationale), condamné pour incitation au terrorisme ; Bezalel Smotrich (ministre des Finances) déclarant : "Les Palestiniens n’existent pas" (2023). Tout ce beau monde a pour projet de bâtir le "Grand Israël" (annexer la Cisjordanie) ; en vidant Gaza de ses habitants ("réinstallation" en Égypte ou au Congo), et d'éliminer toute opposition (assassinats ciblés de journalistes, ONG).
"Gaza doit disparaître, comme les Amérindiens ont disparu" Smotrich (2023)
Netanyahou et son gouvernement ne veulent pas la paix, mais la totale domination du "monde libre" qui n'est autre qu'une machine à tuer. Lui qui a la guerre dans le sang, il ne jure que par elle. Tout en se présentant en défenseur d'un monde "libre" de tuer, et d’attaquer bon lui semble.
Les États-Unis, "pacificateurs" temporaires, livrent en coulisse les armes qui bombardent hôpitaux, écoles en Palestine. Une Maison Blanche habituée à tuer des civils arabes depuis cinquante ans n'est pas prête de s’émouvoir du drame palestinien. Nous assistons dès lors, à l’aboutissement d’un bloc américano-sioniste refusant aux palestiniens le droit d’exister, leur concédant seulement, le devoir de mourir. Les critiques sont traitées d’"antisémites" sous les yeux d’un Occident qui mime des déclarations humanistes sans effet. La France illustre particulièrement cette hypocrisie morbide, en maintenant une unité nationale sous perfusion d’islamophobie tout en niant le génocide à Gaza. Saluons ici le courage de pays comme l’Espagne, reconnaissant l’État palestinien quand d’autres se réfugient derrière la guerre en Ukraine pour fuir leurs responsabilités.
Faut-il espérer que la paix émane de criminels de guerre et de leurs marchands d’armes ? Nous osons croire qu'elle naîtra de la conscientisation d’un monde qui, face au voile du mensonge, n'a plus le droit de se taire. Selon une humanité qui doit pouvoir s'exprimer loin de beaux discours qui quoi en dise n'ont jamais suscité son éveil. Quand ces discours ont façonné son sommeil et la servitude de celle-cie face aux bombes civilisationnelles estampillées démocratiques qui sont larguées dans des contrées sableuses pour entamer un processus de paix qui a tout d'allures de barbaries.