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Billet de blog 25 octobre 2021

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Le monde d'après

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Au Nord, les questions identitaires redondent de démagogie, en flirtant avec la nostalgie d'une hégémonie flamboyante animée de démocratie et de liberté. Le Nord en général et le modèle états-unien en particulier sont arrivés à leurs termes d'incarner la vertu. Expliqué pour les USA via un interventionnisme dicté par la souveraineté du dollar tant l'expropriation d'or noir reflète l'ambition impérialiste américaine. Une prise de conscience émise par des lanceurs d'alertes, devenus les martyrs de la démocratie. Dans un Nord qui fort de son aplomb stigmatise le Sud du fait de dictatures composant ce dernier.

Propre au climat politique du Nord qui se fortifie autour du " nous contre eux ", via la lutte contre le terrorisme. Un climat retentissant contre tout ce qui est étrange/étranger aux cultures/identités nationales du Nord ( ciblant ainsi les minorités situées dans les pays du Nord). Une xénophobie relayée, lors de différents mandats politiques où les discriminations à l'encontre de minorités, perdurent. Les élections se succèdent mais le mal-être des plus vulnérables  se ressent, au fur et à mesure que les droits sociaux diminuent. Parallèlement l'évasion fiscale incarne un tabou, un malaise tût par la théorie du ruissellement, ce dogme reconduit comme seul chemin menant au bonheur. C'est dire si, l'espoir paraît rachitique de voir la classe politique combattre le capitalisme prédateur.

De ce fait les sociétés civiles ici comme là-bas, ont pour commun, un destin pris en otage par une oligarchie transnationale qui au détriment d'acquis sociaux, prospère. Ceci est maquillé au Nord, par un choc des civilisations via le fantasme d'invasions barbares. Alors que l'ensauvagement de l'ultra-libéralisme gangrène et tue les Etats-nations.

Une lutte des classes qui est exacerbée par un système globalisé, de domination et d'aliénation, vanté comme libérateur, le néolibéralisme. Celui-ci à travers une classe politique établit par ses soins, institue un choix politique/social binaire ( exemple la théorie du grand remplacement ), pour masquer sa pleine expansion. Le monde d'après replonge ainsi, dans l'antre d'une raison caverneuse, une hiérarchisation qui trouve ses origines dans le caractère eugéniste des sociétés occidentales. Faisant écho de nos jours, à la montée du populisme au Nord qui cristallise la différence par la peur de l'autre. Cette droitisation du discours politique, s'appuie sur  une identité nationale atavique. Cela traduit une inquiétude, un sursaut d'orgueil des ethnonationalistes d'imposer, à ceux dont les origines renvoient aux colonies, une assimilation/intégration basé sur des critères ethnocentrés ( la blanchité relative non pas au niveau épidermique, mais caractérise un rapport à l'hégémonie politique, sociale et culturelle). Cette inquiétude des ethno-nationalistes se ressent aussi au niveau, de puissances émergentes ( exemple la Chine) menaçant un leadership international autrefois euro centré. La doxa néo-libérale qui a pourtant pris vie en Occident est en train d'asphyxier celui-ci, d'après le sociologue américain Anthony Giddens « l'Occident souhaite la mondialisation alors que celle-ci affaiblit son pouvoir ». 

Et c'est bien dans une optique de pouvoir que s'inscrit la volonté d'invisibliser les racisés, de stigmatiser/délégitimer leur rapport à l'histoire (exemple la cancel culture). Quand bien même la superbe occidentale repose sur une vision messianique d'avoir éclairée le monde, mal acquise. Dès lors, cette notion " d'après " interroge un monde qui se retranche sur ses soubassements machiavéliques de ne pas reconnaître l'autre comme semblable, de le percevoir comme une menace, voire un rival. Pour faire comprendre aux subalternes qu'ils doivent se contenter de leur place prédestinée, teintée de reconnaissance légère. Et même si le droit vient par moments faire le jeu d'un semblant d'égalité. Le chemin de la reconnaissance parait long avant que l'humanité ne puisse se revendiquer plurielle tant l'instrumentalisation de l'universalisme, par le national-populisme court-circuite une altérité, et c'est là où le bât blesse.

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