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Billet de blog 26 mars 2025

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Depardieu version Prison Break

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Gérard Depardieu avance pas à pas vers sa potentielle potence, sa potentielle dernière sur les planches. Suite aux plaintes de deux femmes concernant des attitudes que Gégé auraient eu sur le tournage du film les " Volets verts " qui curieusement n'étonne personne dans le " milieu ". Comportements qui auront peut être raison de Depardieu lors d'un procès comme clap final. À cet effet, les marches du tribunal n’ont pour ainsi dire pas le glamour du festival de Cannes, et pour cause les flashes des paparazzis n’ont ici rien de flatteur. 

Le monstre du cinéma français sort de sa tanière, et ce n’est pas pour se refaire une beauté. À vrai dire, rien que cette expression de « monstre sacré » est problématique, on se demande : qu’est-ce qu’un monstre a de sacré ? Si ce n’est la totale domination, en l’occurrence ici, l’emprise sur ses victimes. On retrouve dans cette expression toute la séquence masculiniste qui consiste à préserver un ordre ancien. Ici, une certaine idée du cinéma français qui quand on voit l’audition de Dominique Besnehard s’emporter contre l’eurodéputée des Verts Sandrine Rousseau pendant la commission sur les violences dans le cinéma lancée par Judith Godrèche, on se dit que tout ce beau monde n’est pas près de se remettre en question. Des violences dans le septième art qui sont telles qu’on se demande ce qui, dans le fond et dans les faits, le différencie de productions plus légères et plus coquines. Assez pour que le cinéma français, dans sa forme de domination masculine, n’ait dorénavant plus rien de sacré.  

Notre Gégé national, qui, en s’exilant fiscalement et en devenant citoyen russe, fait pourtant la fierté d’un président français aussi impopulaire que lui. Gégé garde sa Légion qui quelque part honnore le mépris qu'il a pour ses victimes, dont il ne peut taire le nom, quand au cours de sa prolifique carrière il ne s’en souvient pas lui-même. Au point que ces agissements, dignes d’un prédateur, sont devenus avec le temps une " spéciale Gégé ", de sorte qu’on peut difficilement dissocier l’homme de l’artiste. Sans évoquer les discussions houleuses face caméra de Gégé et Yann Moix en Corée du Nord qui nous montrent bien le naturel toxique d'un masculinisme décomplexé. De telle manière que suite à ces images, on verrait bien nos deux protagonistes empaillés vivant pour être ensuite exposé au Parc Astérix. Contrebalançant ainsi quelque part le destin tragique de la Vénus d'Hottentote, en exposant ces deux porcs masculinistes dont la perversité toxique ne date pas d'hier !

Et, pour ceux qui ne sont pas convaincus, je vous laisse découvrir cette vidéo. 

https://youtu.be/DJsC9VpIyfs?si=6MYL6oJJO2nL5EiQ

Dans une France qui entend dévoiler les femmes musulmanes sur la place publique. Ironie du sort, ce sont finalement les parts d’ombre d’hommes de notoriété publique qui sont dévoilées au grand jour. C’est ainsi que PPDA a vu le vent tourner. Nicolas Bedos, lui, ne s’en remettra pas. On se souvient de ses premières chroniques « La semaine mythomane », on se dit que ses délires mythomanes, bourgeois, virilistes et cyniques, étaient bien fondés. Dans la même trempe, Beigbeder, à qui personne n’a rien demandé, y met du sien, espérant se faire acclamer en train de patauger dans un sable mouvant masculiniste. Morandini a récemment écopé du pire scénario de l’année, mais n’a même pas eu besoin de traverser la rue pour s’inscrire à Pôle emploi, quand il reste en poste, à l’image de François Bayrou, qui n’a honte de rien quand il boit la honte au petit déjeuner après sa première prière. Ça se trouve Bayrou conduisait ses enfants à Bétharram, en écoutant la chanson " Rape me " de Nirvana, sans savoir le sens des paroles, histoire de se mettre dans l'ambiance.

Pour autant, l’affaire Gisèle Pélicot a remis les pendules à l’heure. Cette affaire restera tristement célèbre et a prise à partie aux yeux du monde, une justice française qui, ces dernières années, semblait bien clémente avec les auteurs d’agressions sexuelles. 

En ces termes, Gérard Depardieu a de quoi trembler. En contexte de guerre contre la Russie, ce n’est pas Gérald Darmanin qui viendra à son secours. Quand Depardieu constitue un prisonnier politique de poids pour redorer une promesse de campagne que Macron a faite aux femmes. Annonçant faire des violences faites aux femmes une priorité de son (premier) quinquennat. Si bien qu'en l'état actuel des choses, comment Macron peut-il songer partir en guerre contre la Russie quand il n’arrive même pas à protéger les femmes de son propre pays ? Comment peut-il y penser quand tant de familles sont d'ores et déjà à la rue ?  

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