La nomination de Manuel Valls au poste de ministre des Outre-Mers suscite une vive indignation et soulève des questions profondes sur les priorités et les valeurs de l'État envers ses territoires ultramarins. Cette nomination, en parallèle avec l'élection d'une Miss France noire, révèle une dichotomie troublante et inacceptable dans la gestion des affaires ultramarines, exacerbant le sentiment de marginalisation et de déni démocratique parmi les populations concernées.
D'un côté, la France célèbre une Miss France noire, symbole éclatant d'intégration et de réussite nationale. Dans un pays où l'extrême droite enregistre des scores records, l'élection d'une Miss France issue des Outre-Mers envoie un message fort : la diversité et le talent sont valorisés et reconnus au plus haut niveau. Ce choix représente une image positive, un exemple inspirant de réussite individuelle qui transcende les barrières sociales et culturelles.
De l'autre côté, la nomination de Manuel Valls au ministère des Outre-Mers apparaît comme une hérésie. Valls, figure politique controversée, n'a aucun lien direct avec les populations ultramarines puisqu'il n'a jamais été élu député des Français de l'étranger. De plus, son parcours politique est entaché de critiques, son bilan est perçu comme chaotique et il est accusé de manquer de véritable engagement et de programme politique clair. Comment expliquer qu'une figure aussi polarisante et sans mérite apparent soit choisie pour gérer les affaires cruciales des Outre-Mers ?
Si ce n'est par le déni démocratique inacceptable envers les ultramarins, qui n'ont pas voté pour Valls, ils se retrouvent alors face à une représentation qui ne reflète pas leur volonté. Cette décision est perçue comme une indignité et un mépris manifeste de la part du pouvoir, renforçant l'impression que les citoyens des Outre-Mers ne sont pas considérés comme des Français à part entière.
Pour les ultramarins, cette nomination constitue une double peine. Premièrement, ils n'ont pas souhaité Valls comme leur représentant. De plus, l'envoi de Valls au ministère des Outre-Mers renforce le sentiment d'exclusion et de marginalisation. En parallèle la célébration d'une Miss France noire, apparaît comme une moquerie : une femme issue des Outre-Mers est mise en avant au niveau nationale pour représenter la France et sa diversité comme mesure esthétique qui ne mange pas de pain, puisqu'un homme perçu comme un rebut politique est envoyé pour gérer des réalités pouvant être oppressante dans les outre-mers.
À vrai dire, la nomination de Valls est à l'effigie du traitement des Outre-Mers, d'où on envoie des agents administratifs véreux, les rebuts de l'impérialisme ; comme le colonel de gendarmerie accusé de violences conjugales révélé par Mediapart et envoyé en Kanaky-Nouvelle-Calédonie par Gérald Darmanin. Le gouvernement perpétue donc une stratégie de délocalisation des personnalités problématiques. Cette approche renforce l'idée que les Outre-Mers sont des terrains d'exil pour des administratifs indésirables. Et avec Manuel Valls, on tient notre bouquet final puisqu'on peut difficilement faire mieux en terme de rebut.
La juxtaposition entre la nomination d'une Miss France noire et celle de Manuel Valls au ministère des Outre-Mers laisse un goût amer. Alors que les Outre-Mers ont besoin d'une voix forte et attentive à leurs réalités, ils héritent d'une figure symbolique d'une gauche désavouée, placée là pour combler les lacunes d'un gouvernement en quête de stabilité. Cette décision montre une méconnaissance des besoins réels des ultramarins et une absence de volonté politique pour leur offrir une représentation digne et efficace.