Marine Le Pen a trop joué les sorcières en faisant la chasse aux Noirs, aux Arabes, aux sans papiers, et aux "Français de papier", vient d'être déclarée inéligible par la justice. La voilà devenue le chat noir de la politique française, entraînant dans sa chute des collaborateurs comme Julien Odoul qu'on verrait bien en train d'éplucher des patates en zonzon (en prison).
Marine emboîte le pas à un Nicolas Sarkozy, à qui les tribunaux ont offert 7 ans de ferme. Une peine qui, pour l'ancien président, ressemble à une retraite anticipée qu'à une vraie sanction. Cette semaine, nos politiques français ont un incroyable talent, en jouant les vierges effarouchées dès que la justice leur demande des comptes. Eux qui réclamaient "la fermeté" depuis dix ans, la voilà, la fermeté... mais contre eux.
Pendant ce festival judiciaire, Jordan Bardella s'est offert un voyage pédagogique en Israël, histoire de prendre conseil auprès d'une racaille, expert en crimes de guerre. Autant dire une belle inspiration pour un Bardella, qui rêve de diriger la France, en important les méthodes radicales de ceux qui transforment des territoires en champs de ruines. Après tout, pourquoi se contenter de discours xénophobes quand on peut s'inspirer de professionnels de l'épuration ethnique ?
C'est fascinant, de voir des apôtres de la loi et de l'ordre hurler au "scandale politique" dès que la justice les rattrape. Sarkozy, Le Pen, Fillon, Balkany... La liste s'allonge, un spectacle aussi réjouissant qu'ironique. Ceux qui veulent nettoyer la France" se retrouvent salis par la justice. Ceux qui promettaient "l'impunité zéro" pour les petits délinquants découvrent, que la justice s'applique aussi aux costards-cravates.
Face à cette décision de justice, Marine Le Pen aurait peut-être dû appliquer à la lettre le rôle que son parti préconise pour les femmes : rester à la maison, faire la vaisselle et s'occuper des enfants. Le RN n'a cessé de promouvoir un modèle familial traditionnel où la place de la femme est au foyer, loin des affaires publiques. Ironie du sort celle qui voulait dicter aux autres femmes leur place dans la société se voit rappelée à l'ordre par les institutions. Peut-être aurait-elle évité bien des déboires si elle avait suivi ses propres conseils...
Devant l'ampleur de la honte, on pourrait presque imaginer Marine Le Pen traverser l'espace public en burqa, comme ultime refuge, histoire d'échapper aux regards réprobateurs. Le comble pour celle qui a fait de la lutte contre le voile islamique un fonds de commerce politique ! Après avoir passé des années à dénoncer ce vêtement comme un symbole d'oppression, la voilà qui pourrait bien en avoir besoin comme cape d'invisibilité.
Autant dire, une revanche de l'histoire pour cette femme qui voulait interdire aux autres ce qui pourrait être utile pour elle-même...
Quand on passe sa carrière à vouloir exclure, punir et réprimer, il ne faut pas s'étonner si, un jour, c'est à son tour de passer à la casserole, en l'occurence ici à la couscoussière. La justice française, souvent lente, parfois clémente, finit du moins par égratigner ceux qui voulaient balayer les autres.
Il était une fois, dans les prisons françaises, une cellule qui attendait Julien Odoul, avec un épluche-patates en cadeau de bienvenue pour préparer le couscous du vendredi. Quand ce sera le cas monsieur Odoul sera bien content s'il a la chance de faire du karting à Fleury Mérogis. Quant à Marine Le Pen, entre la vaisselle et la burqa, elle a désormais le choix pour sa reconversion. Son parti lui en aurait d'ailleurs tracé la voie depuis longtemps.