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Billet de blog 15 avril 2008

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L'Italie à qui perd gagne

La « surprise » aux élections générales italiennes promise dans les derniers jours par Walter Veltroni, le chef de file du centre gauche, n’a pas eu lieu. Silvio Berlusconi, le leader de la droite italienne, redevient, pour la troisième fois, président du Conseil, avec une nette avance en voix qui semblait même écarter, au vu des premières projections hier soir, le risque qu’on lui prédisait de ne pas obtenir une majorité de sièges dans les deux chambres.En dépit d’une bonne campagne où il a imposé un « aggiornamento » des idées à gauche, le populaire Walter Veltroni n’aura pu faire oublier l’impopularité de Romano Prodi.

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La « surprise » aux élections générales italiennes promise dans les derniers jours par Walter Veltroni, le chef de file du centre gauche, n’a pas eu lieu. Silvio Berlusconi, le leader de la droite italienne, redevient, pour la troisième fois, président du Conseil, avec une nette avance en voix qui semblait même écarter, au vu des premières projections hier soir, le risque qu’on lui prédisait de ne pas obtenir une majorité de sièges dans les deux chambres.En dépit d’une bonne campagne où il a imposé un « aggiornamento » des idées à gauche, le populaire Walter Veltroni n’aura pu faire oublier l’impopularité de Romano Prodi.

Mais ily a des victoires lourdes à porter et des défaites plus légères à supporter. Silvio Berlusconi a réussi son pari en l’emportant avec une large majorité, mais son Parti des Libertés va être embarrassé par des alliés difficiles, de la Ligue du Nord aux centristes. Walter Veltroni atteint, lui, un de ses objectifs qui visait à faire de son Parti démocrate une force électorale hégémonique au centre-gauche. Le voilà, dans les années d’opposition qui viennent, débarrassé de l’extrême gauche qui avait miné la majorité de Romano Prodi. Réunis dans une alliance de circonstance, les communistes « maintenus » et les Verts, réalisent un score médiocre.

Pour autant qu’il conservera son leadership sur le Parti démocrate formé il y a un an, Walter Veltroni est dans une position d’attente favorable. C’est que les difficultés commencent pour Silvio Berlusconi, du fait de la situation désastreuse de l’Italie en état de quasi récession et aux finances publiques très mal en point, malgré les réformes courageuses de Romano Prodi. Durant la campagne, le nouveau président du Conseil a multiplié des promesses fiscales, industrielles et catégorielles impossibles à tenir. Il semble enfin en panne de projets novateurs pourun pays qui souffre d’un déclin démographique inquiétant, d’un fossé grandissant entre le Nord et le Sud et d’institutions paralysantes.

Seule note positive, les citoyens, qui sont très attachés à la démocratie participative comme l’a montré le succès des référendums et même les « primaires » organisés à gauche, ont manifesté leur choix d’un système bipartisan en donnantprès de 70% des suffrages au Parti des Libertés et au Parti démocrate. Reste à réformerle système électoral qui rendrait ainsi durablement efficace la « gouvernance » italienne.C’est une autre affaire.

Cet article est paru dans Le Républicain Lorrain, le mardi 15 avril 2008