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Billet de blog 30 décembre 2017

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Youpi retiré des kiosques

Pascal Ruffenach du groupe Bayard, voulant dire qu'Israël n'était pas un Etat "conforme au droit international", a dit que ce n'était pas un "vrai" Etat. Les rédactions des journaux sont vent debout, arguant qu'Israël est membre de l'ONU, sans rappeler que cet Etat viole toutes les résolutions de l'ONU.

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L’ Affaire Yupi.

Ledit « Conseil représentatif des institutions juives de France », ne représente que les associations qui en sont membres, soit moins de 100 000 sur les 600 000 Juifs de France. Il n’est pas sûr que les 500 000 Juifs restant partagent le point de vue de la minorité que représente le CRIF, auquel cas, comme fait remarquer Dominique Vidal, on pourrait parler en France d’un vote juif, lequel n’existe pas, comme le montrent les différentes élections.
Le terme « vrai pays » utilisé par la rédaction du Groupe Bayard, était évidemment maladroit, en ce sens qu’il n’est pas linguistiquement adapté, puisque aucune définition de « pays « n’est proposée. Il eût fallu lui substituer « conforme au droit international », ce qui n’aurait pas pu être mis en cause, puisque Israël est toujours, depuis soixante-dix ans un Etat sans frontières définies, et que de plus il viole toutes les résolutions de l’ONU dont il fait partie depuis 1949. (Entre autres les 194, 242, 2253, 2254, 252, 267, 271, 298, 465, 476, 478…)
Compte tenu de ce qui vient d’être dit et qui est parfaitement vérifiable, Il est pour le moins curieux de voir les rédactions « indignées », rappeler qu’Israël est membre de l’ONU…

Voici ce qu’on peut lire de la part de Régis Debray, qu’on ne peut accuser d’islamo-gauchisme, dans son livre « A un ami israélien » adressé à Elie Barnavi.

-Eu égard, tout d’abord, aux relations de La République avec le CRIF :
Pages 42 ; 43 […] Quant à nos ministres et ministrables, ils se doivent de comparaître une fois l’an, au dîner du CRIF, pour endurer les remontrances de son président (les Verts bannis pour cause de sympathies palestiniennes réclament à cor et à cri leur réintégration dans la communauté nationale). Ce n’était pas l’intention de départ. L’abaissement de l’Etat a favorisé la mue d’une instance de dialogue, bonne idée de Théo Klein, en une sorte de jury d’honneur, pour une célébration désormais transmise en direct sur les chaînes parlementaires, et à laquelle assiste, non plus le Premier ministre, mais le chef de l’Etat en personne. »

-Eu égard ensuite, à l’accueil deux poids deux mesures, réservé aux trois religions monothéistes :
Pages 40, 41 : « C’est en théorie que la République ne reconnaît aucun culte. En réalité, elle échelonne avec soin ses marques de reconnaissance, envers les lieux de culte et les diverses fêtes religieuses.
La fin du jeûne de Kippour voit converger à la synagogue centrale de Paris plusieurs ministres en même temps que les représentants de l’opposition (et qui refuse d’aller à Notre Dame de Paris pour des obsèques officielles ne peut pas refuser de se rendre à la synagogue).
La rupture du Ramadan, à la grande mosquée, donne lieu à deux réceptions séparées, une pour le ministre de l’Intérieur et des Cultes, l’autre pour la Ville de Paris.
L’Église catholique a droit à de moindres assistances. L’officialité peut sécher sans dommage l’Assemblée générale protestante.
Quant aux fêtes des communautés noires évangéliques, c’est le commissaire de police qui s’y rend (vos papiers, s’il vous plaît),.
Le protocole ne ment pas. Tel est l’ordre des préséances. Dans la hiérarchie tacite des religions, le judaïsme, bien que minoritaire, a remplacé le catholicisme romain. Il est supra partes, et en tant que tel, fédérateur et consensuel.

-Eu égard enfin, à l’ordre civil :
La République, dérogeant à l’article 1 de la Constitution a institué en l’an 2000 une indemnité sélective pour les orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites. C’est seulement quatre ans plus tard, devant le malaise des autres pupilles de la Nation, que la réparation a été étendue aux orphelins dont les parents ont été déportés, fusillés ou massacrés « pour des actes de résistance ou des faits politiques ».
Par ailleurs, « les écoles juives d’orientation traditionalistes, où s’apprennent la culture, l’histoire et l’amour d’Israël, sont sous contrat, comme le sont officiellement soutenues les crèches de loubavitch où les enfants admis le sont sur d’étroits critères rabbiniques. Mais pas question de montrer la même ouverture d’esprit pour les écoles ou collèges d’obédience musulmane, qui ne reçoivent pas leur agrément ».

Régis Debray, ne fait pas ici le procès du judaïsme, mais bien d’un CRIF plus inspiré de Jakob, « chef de clan, astucieux et bagarreur, incarnant une vision tribale» que d’Abraham, « héros multicommunautaire, qui a le courage d’inclure dans L’Alliance, les Edomites ennemis des judéens ».

Les arguments de Francis Kalifat, sont, quant à eux, purement idéologiques, et ce n’est pas sa déclaration démagogique, taxant le propos de Groupe Bayard de « contre vérité livrée à l’esprit de jeunes enfants de cinq à dix ans », qui pourra leur donner du crédit.

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