A la lecture de P. Corcuff notament le chapitre 8 "penser globalement à l'écart de la totalité..." de son livre "Où est passé la critique sociale" (qui m'occupe depuis la mi-juillet) ma pensée vagabonde.
Quand il aborde la dispersion du sens comme la fin d "une logique totalisatrice asservissant le réel" phénomène apparaissant dans les années 70 et renforcé par " une crise plus localisée comme celle du marxisme, à partir de la fin des la fin des années 70, appprofondie en 89 avec la chute du mur de Berlin" il réactive des interrogations politiques sagement rangées dans les archives de ma mémoire mais restées ouvertes.
J'ai le souvenir exact de l'apparition, nouvelle pour moi, du terme "d'anti libéralisme" lors d'une discussion avec un collègue "Chévenementiste", je situe bien le contexte, la teneur de la discussion, pas la date mais certainement, pendant ou vite après les "années Tatcher". Il me semble que l'on peut dater de la même façon la place nouvelle prise dans le discours politique de la "notion de République" de "valeurs républicaines" de "vivre ensemble". La renoncement "aux grands récits", au concept unique avec lequel comprendre la réalité sociale, à comme inconvénient, montre Corcuff, la "dispersion post-moderne du sens". Cette irruption nouvelle de la république a correspondu, ou s'est prêtée, à des tentatives politiques, celle du Chevènementisme évoquée plus haut venue de la gauche, celle de Pasqua à droite, voire à des maneuvres, des alliances "d'une rive à l'aure" pour des objectifs localisés, ici où là, dans Force ouvrière par exemple. Mais en réfléchissant à ma lecture, J'ai le sentiment qu'elle en a un sens plus fondamental, celui de combler du vide avec du vide.Un peu dans le sens inverse où M.Gauchet décrit la place de la religion catholique qui après avoir "contenu" la société est contenue par elle.
De contenant, la république c'est transformée en contenu.
Ce qui auparavant pouvait être un courant politique identifié comme "jacobiniste" existant parmi d'autre, est devenu la référence ultime de l'existence politique et sociale, sensé nous "lier" les uns aux autres. Ni Kornilof ni la werhmarcht n'étant à nos portes on instaure malgrès tout une sorte d'union nationale douce mais qui comme toute union nationale doit avoir ses ennemis ( jouer à se faire peur?).
Pour rester dans l' inspiration de ma lecture actuelle et pour finir par des chansons on a ainsi le "Je m'en fous de la France.On m'a menti.On a profité de mon enfance.Pour me faire croire à des conneries" chanté en 1973 par Maxime Le Forestier qui loin de faire l'unanimité n'en faisait pas moins un tube et que l'on fredonnait tranquillement comme une gentille bluette, alors que le "J'ai la Marseillaise sifflée et le drapeau sous les semelles, J'ai le regard crispé sur ce pays et ses querelles " du rappeur Rocé en 2012 fera craindre pour "nos valeurs".
De quoi, peut être mieux saisir ce que disent d'autres rappeurs: "car tout porte à croire que les tiécards ont toute la France contre eux" (La Rumeur).
Ne pas repenser par un système de "totalité" mais remettre du clivage social dans nos pensées je continue, bien qu'avançant lentement, à accrocher à la recherche de Corcuff.
Billet de blog 1 août 2012
En continuant à lire Corcuff: "je m'en fous de la France" de Le Forestier à Rocé
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