Mélenchon redonne sa dignité à la gauche, Mélenchon redonne espoir, ...il en fait des choses Mélenchon. Pourtant je n'arrive pas à me décider ni, d'ailleurs, à y croire vraiment.
L'autre soir je suis allé écouter Poutou, voir, vérifier, qu'il était capable de faire le job: tenir un discours qui réponde aux canons des discours révolutionnaires. Il l'est. Mais j'étais quand même frappé, je l'ai dit en rentrant à ma femme que j'ai rencontrée, il y a longtemps, dans ce genre de réunion et où je n'étais pas retourné non plus depuis longtemps: ils sont moins beaux que nous l'étions...prisme déformant de souvenirs égo centrés bien sûr. Mais sur le fond le discours n'était pas non plus politiquement aussi beau. Les points centraux sont abordés superficiellement. Mes souvenirs de Mandel dénonçant les fausses apparences sous lesquelles le capitalisme présente ses crises afin de mieux aggraver l'exploitation , pour aller aux racines qui sont dans la nature profonde de ce système ne sont pas à l'avantage de l'orateur actuel, la comparaison est légitime puisque sur le fond il garde cette même ligne. D'autres certes s'expliquent mieux mais à quoi bon comparer la qualité des discours s'ils n'expliquent pas la même chose?
Mélenchon sur ce site nous dit que le capitalisme pur et intemporel n'existe pas, il y a le capitalisme actuel, financier, avec lequel il veut rompre, soit! Mais est-ce bien franc du collier? Il y a qqs années le PCF pourfendait le capitalisme monopolistique d'état et n'a-t-on pas au bout du compte gardé le capitalisme tout court? C'est comme la révolution (et bien d'autre choses encore), en les affublant d'un épithète parle -t-on toujours de la même chose? la révolution « citoyenne » est-ce toujours la révolution?
J'ai bien lu dans Médiapart tous les avatars du NPA qui se traduisent finalement dans les faiblesses de sa campagne actuelle,...j'ai souvenir de scores de Krivine à 0,37% ,où à peu près, que Poutou peut au moins espérer approcher et qui n'annonçaient pas l'agonie de la Ligue...Je situe plutôt la faillite de la quatrième internationale dans ce qui s'est passé en 1989. La révolution politique fondement théorique du pronostic trotskyste n'a pas empêché la restauration du capitalisme en (ex)URSS. Mais après tout, le trotskisme lui même, n'est comme les numéros des internationales, qu'un moment du marxisme révolutionnaire, du marxisme politique, difficile d'en prédire la fin à partir de résultats électoraux....
Il y a l'affaire du voile sur laquelle le NPA s'est, à l'évidence, brûlé, au moins une des deux ailes. A mon avis, compte tenu de sa faculté à diviser et surtout du tollé suscité par l'affaire Ilham Moussaïd (personne pourtant ne s'offusque quand une candidate affiche sa croyance en se présentant au nom du Parti Chrétien démocrate) aucun parti politique n'aurait pu faire mieux sur un tel sujet. Vu de l'extérieur, c'est même plutôt pas mal, qu'ils aient osé essayer. L'enjeu, est plus important qu'il n'y paraît, où est la révolte aujourd'hui? où sont la misère, l'exploitation, l'oppression? Sinon dans les « quartiers » dont l'appellation est en elle même un programme qui fait que les programmes pour les quartiers consistent surtout à les « voiler », à les transformer en questions culturelles ou religieuses pour mieux les garder à l'écart et pour écarter ceux qui y vivent des liens, organiques, intellectuels, militants, nécessaires à la compréhension sociale. Même s'il faudra sans doute plusieurs coups d'essai sans profits politiques immédiats, il y a à fouiller de ce côté là tout au moins si l'on prétend combattre l'injustice sociale.
Le meeting du NPA ne m'a pas enthousiasmé mais je l'ai posé d'entrée, suis je bon juge? Est-ce l'enthousiasme de vieux retraités de la politique comme moi qui compte? La question de savoir où nous étions passé fait-elle partie des questions d'avenir? N'est-ce pas plutôt où sont les exploités aujourd'hui? Sont-ils réellement soulevés d'espoir par la campagne Mélenchon?
Pour ce qui me concerne j'hésite entre une candidature social démocrate de droite et une candidature trotskyste, même un peu plantée, qui au moins l'une, comme l'autre m'apparaissent clairement pour ce qu'elles sont