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Billet de blog 14 septembre 2013

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brève contribution au débat sur les retraites: mon fils aîné commence à peine à cotiser il a 24 ans

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Je viens de vivre mes quinze premiers jours de retraite, j'ai 59 ans, 41 annuités, mon fils aîné commence à peine à cotiser il a 24 ans, le second pas encore il en a 22. Ils sont pas près d'avoir leurs 43 annuités et c'est un problème...Il faut être en forme pour changer de vie. En quinze jours, j'ai fait 5 jours de randonnée itinérante, activité hautement intellectuelle qui fait mal aux pieds et qui exige de bénéficier de tout (ou au moins bonne partie) de ses facultés mentales et physiques. J'ai emménagé mon aîné dans la Région parisienne et conduit la fourgonnette de location sur le périf (je suis pas sûr d'être apte à recommencer de si tôt...), j'ai fait du repassage et du ménage, ça, ça va encore, mais eux à 67 ans ou plus ils feront comment? J'ai un peu lu aussi. Dans L'histoire des ouvriers dans la société française de Gérard Noiriel on trouve quelques allusions au débat sur les retraites tel qu'il se posait fin 19 ème, début 20 ème siècle de façon très différente et non transposable à celui d'aujourd'hui , mais avec, en prenant garde aux raccourcis, quelques enseignements. Un aspect du  débat renvoie à la nécessité pratique pour les industriels de recruter la main d’œuvre nécessaire, ce qu'ils ont pendant très longtemps du mal à faire. Noiriel cite l'usine de papier Montgolfier qui en 1871 exige 25 ans de travail ininterrompus pour avoir droit à la retraite( 25 pas 43... ). plus largement ce sont deux conceptions qui s'affrontent: autour de la notion de "sursalaire" (tout ce qui améliore les conditions d'existence en plus du salaire). Celui-ci doit-il se présenter sous forme monétaire codifiée contractuellement ou par la loi et prendre place dans un ensemble règlementant la durée du travail, le repos hebdomadaire, le secours en cas de maladie, les droits syndicaux et donc le droit aux pensions? ou au contraire consister en possession matérielles sous forme de  lopins de terre et dépendre de la philanthropie chrétienne? Opposé à la première conception Thiers y voit l'inconvénient "de partager les citoyens en deux classes, de les séparer en deux camps celui des salariés et celui des patrons" il préfèrerait donc  pour l'ouvrier l'acquisition d'un petit capital qui est "la meilleure pension de retraite". Il est vrai que les premières mesures de  législation du travail constituent autant qu'elles la protègent la classe ouvrière: "donnant naissance au monde du travail dont nous vivons peut être aujourd'hui les derniers moments" nous dit G. Noiriel.

Je n'ai pas les réponses au nouvel état sociologique et politique de "la classe ouvrière" sans doute en plein changement mais j'ai juste un regret, celui d'avoir manqué les manifestations du 10 tellement j'étais occupé.

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