La déclaration de M. Guéant selon laquelle les deux tiers de l'échec scolaire étaient dus aux enfants d’immigrés à largement été commentée et démontée sur ce site.
Le fait que les enfants d’immigrés soient deux fois plus en échec que les enfants de non immigrés n'est pas équivalent au fait qu'ils représentent les deux tiers des enfants en échec.
Au delà de l’erreur mathématique, cette ingérence du ministre de l'intérieur dans le domaine de l'échec scolaire mérite une autre remarque en rapport avec la suppression des ZEP.
Les ZEP ne sont pas remplacées par le dispositif "éclair", seuls quelques établissements fonctionneraient sur ce nouveau modèle, avec recrutement des professeurs au profil, objectif premier de lutte contre la violence et "préfet pédagogique".
Pour les autres établissement issus des anciennes ZEP la bascule, semble se faire vers les Préfets tout court.Pour la première fois cette année on a pu voir apparaître un dispositif éducation nationale nouveau, les stages de remise à niveau des vacances de printemps et d'été ouverts aux, jeunes, élèves de CE1calqué non plus sur des zonages éducation nationale mais sur les quartiers concernés par les "CUCS" (contrats urbains de cohésion sociale) directement issu de la politique de la ville.
Comme toujours en pareil cas il ne s'agit pas d'un coup de tonnerre dans un ciel serein.
La politique de cohésion sociale initiée par Borlo contenait de la réussite éducative mais on restait au stade de partenariats auquel les établissements scolaires, les inspections participaient peu ou prou, souvent avec prudence et réserve quant-à la circulation des informations sur les familles, les enfants et surtout leurs résultats scolaires.
J'avancerai à cette étape de mon texte deux autres évolutions qu'il me semble pouvoir être rattachées à ce basculement de la politique de "ZEP" vers celle des "CUCS".
La politique de zone éducation nationale, très discutable et discutée sur ses critères, avait, de part l'institution et donc les personnels qui la mettait en œuvre à voir avec l'enseignement.
De façon très discutable et discutée elle se souciait de pédagogie, du nombre d'élèves dans les classes, de, quelques postes en surnombre.
Quand j'ai reçu ma formation d'instituteur, les ZEP n'existaient pas encore, mais la pédagogie, "mélange d'astuces et d'idéaux" existait déjà, j'ignorais par contre le terme de "didactique" dont j'ai l'impression qu'il l'a supplantée depuis plusieurs années.
Je le comprends comme suit: alors que dans la triangulation enseignant, matière, enseigné, la pédagogie essaie de saisir la relation dans ces trois aspects, le didactique s'attacherait à l'exposition, la plus claire possible de la matière à enseigner.
Il s'agit d'une pédagogie sans élèves.Les jeunes collègues sortis d'IUFM me semblent effectivement beaucoup mieux préparés vis à vis des contenus mais aussi mal que nous l'étions, voire moins bien parce qu'au moins on faisait des "colos", pour aborder les élèves, les idéaux pédagogiques en moins.
Je vois dans cette décadence pédagogique l'ordre s'imposer comme une fin en soi.
"Tenir sa classe" à toujours été le début de tout travail d'enseignement mais alors que l'on s’efforçait de n'en faire qu'un moyen, dans "l'enseignement didactique" la dérive est vite là qui en fait une fin.
Puisque il y a malgré tout des élèves qu'au moins il la f...
Cette évolution a certainement nourri la bascule actuelle.
La disparition des ZEP c'est la fin de l'ambition, de l'illusion pédagogique, le zonage "CUCS" s'il s'agit d'ordre, pardon de lutte contre la violence, a dès lors toute sa place et les établissement scolaire des quartiers populaires auront dès lors, directement à voir avec les préfets.
Comme disait une collègue, ce ne sont pas les quartiers c'est le monde qui est difficile et en l’occurrence cette politique.