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Billet de blog 7 avril 2013

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POUR UN OBSERVATOIRE DES CATASTROPHES

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Génocides, ethnocides, esclavage, marées noires, dommages de guerre, extractions minières, massacres d’animaux, expropriations, déforestations, pollutions, intoxications, production de déchets, radioactivité… les catastrophes présentent un tableau varié.

Rapportées à leur cause véritable, on les voit se déployer en éventail : industrielles, sociales, humaines. Le tronc est commun.

On assiste aujourd’hui à un déferlement de catastrophes, y compris naturelles, qui ont pour cause l’action humaine. Cette action renvoie à la civilisation mondiale actuelle, guerrière avant d’être industrielle, et avec les progrès de la science et de la technologie, d’autant plus guerrière.

Contrairement à une idée aussi fausse que répandue, l’industrie ne date pas du XIXe siècle ; elle n’a pas commencé avec le chemin de fer. Elle a commencé bien avant : elle est contemporaine de la mise au travail forcé des premiers prisonniers de guerre. C’est alors qu’a commencé la mécanisation du travail pour produire des marchandises. On l’oublie trop souvent : avant d’être une technique pour produire des choses, l’industrie est une technique qui s’exerce sur les gens : c’est la technique qui consiste à les mettre au travail forcé une fois qu’on leur a volé leurs terres.

Vues sous cet angle, les catastrophes qui se multiplient autour de nous ne sont pas nouvelles. Elles remontent au temps où une civilisation s’est imposée au détriment des autres par la guerre. La première catastrophe d’origine humaine est la guerre, avec ses cinq fléaux : massacres, viols, tortures, pillage et esclavage. A ces cinq fléaux s’est ajouté le bourrage de crâne, le système de contrôle des corps et des âmes par la religion imposée par le vainqueur. Tout cela s’est passé il y a 6.500 ans à Uruk. Dès lors le système de la civilisation dominante  était en place. Toute l’histoire depuis cette époque n’est que son développement. Ce qui est nouveau depuis la bombe atomique c’est que la capacité de destruction de cette civilisation guerrière est planétaire.

On commence à en prendre conscience aujourd’hui, même les catastrophes naturelles ont désormais pour la plupart des causes industrielles. Ce qu’on ne dit pas encore assez, c’est que des décisions de politique économique à sens unique,  comme les accords de libre-échange entre Etats, par leurs conséquences humaines et écologiques, sont des catastrophes.

Les communautés paysannes indigènes du Mexique l’ont bien compris qui, les premières, ont réagi à l’accord de libre-échange nord-américain (Alena) en 1994 par la création de l’armée zapatiste de libération nationale (EZLN).  

« Ils n'ont pas besoin de nous pour échouer.

Nous n'avons pas besoin d'eux pour survivre. »

http://espoirchiapas.blogspot.fr/2012/12/comunicado-ezln-31122012.html 

Il serait temps de prendre conscience après elles que, dans l’histoire humaine devenue planétaire avec le nucléaire, l’Etat est la plus grande de toutes les catastrophes.

C’est la clé de voûte du système pillard-esclavagiste.

Conquérant par indigence, expropriateur par nécessité, modèle de toutes les usurpations, promoteur de la liberté de piller et d’asservir, il a vocation d’universalité dans sa capacité d’augmenter sa puissance de ce qu’il détruit – y compris lui-même !

Les catastrophes sont une arme aux mains de cette calamité.

Repenser les catastrophes, c’est faire un pas vers la libération de la civilisation qui nous dépossède et nous opprime.

L’Observatoire des Catastrophes, en chantier, nomade, provisoirement sur facebook, accueille tous les concours.

http://www.facebook.com/pages/Observatoire-des-Catastrophes/516083585105079?skip_nax_wizard=true

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