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Billet de blog 8 janvier 2015

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EFFET DE CHOC

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Quand on se souvient de la violence avec laquelle Valls a attaqué l'an dernier l'humoriste Dieudonné et de ses professions de foi, à titre personnel, voire conjugal, et de premier ministre, sionistes, ainsi que des appels au meurtre que l'officialité de sa position a encouragés, tout cela pour finir en démonstration d'inconvenance, et qu'on pense ensuite, passé l'épisode où on ne pouvait pas être antisioniste sans être antisémite, comme on ne pouvait pas être anti-mariage-pour-tous l'année d'avant sans être homophobe (dans le même climat de guerre déclarée par le gouvernement à tout opposant, avec la même outrance, le même ridicule, le même esprit partisan, la même inconvenance), et qu'on assiste après, deux mois de suite, dans le Tarn, à Sivens, à une situation de non-droit, dans le plus grand silence, avec la complicité de tous les médiajusqu'à ce que le meurtre d'un jeune résistant par la police brise la loi du silence, lorsqu'un déploiement de gendarmes mobiles surarmés protégeait en toute illégalité, et offensivement, une entreprise privée en partie financée par l'Etat, contre une poignée de résistants aux mains nues qui avaient à cœur de préserver une zone humide, après avoir fait de même pour la défense du bocage landais (en cette époque de dévastation climatique où le ministère de l'écologie brillait lui aussi par son silence), on se prend à se demander, à voir le discrédit dans lequel la police est tombée après avoir commis un meurtre et donné le spectacle de sa violence militarisée dans les semaines qui ont suivi dans les villes indignées, et son impuissance à empêcher la non-violence, le rire et le bon sens de s'exprimer, s'il ne lui serait pas venu l'idée de mettre fin à ce rire, à cette non-violence et à ce bon sens, radicalement et une fois pour toutes, en en faisant un crime contre lequel  d'autres réagiraient avec une violence si abasourdissante qu'il se verrait dans l'obligation de les interdire pour mieux, tous, nous protéger.

C'est la technique de l'effet de choc, passée des Etats-Unis en France. En agissant comme il l'a fait, c'est-à-dire en ne faisant rien en apparence, le gouvernement a prêté son concours, fut-ce passivement, par incurie, et au risque de faire dans ses rangs des victimes qui deviendront des héros, à un plan d'intimidation de la population allant dans le sens d'une augmentation de son besoin de protection, d'autorité, d'unité, moyennant l'accroissement de son encadrement policier, de ses moyens de contrôle et de répression, en attendant les arrestations préventives, les passages à tabac pour délit de plaisanterie, accomplissant le tour de force manqué dans les trois premiers épisodes, où, au lieu d'être imposée autoritairement, la restauration de l'Etat dans sa toute puissance, c'est la population elle-même, massivement, unie dans une islamophobie délirante, qui la demanderait.

Ce n'est qu'une hypothèse. Comme celle de faire remonter ce plan aux nouveaux maîtres américano-sionistes de l'Etat français. Mais, après tout, la fiction est  redevenue à la mode en 2015 et son expression n'est pas jusqu'à présent visée par les extrémistes. On aurait plutôt le sentiment que la politique l'expérimente. Attendons donc de voir jusqu'où des aveux conduiront, si tant est que les djihadistes présumés soient appréhendés et arrivent vivants à leur jugement. 

PS. Je découvre, ce billet écrit, l'article de Thierry Meyssan, qui émet la même hypothèse d'une origine américaine de l'attentat, mais omet la question de la responsabilité française et voit la guerre civile venir plus vite que moi.

http://www.voltairenet.org/article186408.html

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