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Billet de blog 28 février 2013

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MAZZERU

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A UNE BEAUTE RENCONTREE EN CHEMIN

          Sur mon blanc cheval allant par la

          route fleurie j’effleure de ma

          cravache son beau carrosse. Elle

          soulevant le rideau de perles

          d’un sourire me montre la

          Maison Rouge dans les nuages : 

« C’est là. »

                                                              LI PO

Comme, sur une route, celle dont il ne sait

si c’est elle, s’il l’a vue ou si c’était dans un rêve.

Non loin du petit bois où sont les ruines

qui défendent au cœur d’y pénétrer sans rompre.   

Quand la nuit monte de la terre

& ce qui ne respire plus s’éveille.

Un autre l’a vue - pas le mort - son voisin.

Le cheval a fait un écart. Je me souviens.

J’ai cru voir une forme en avant du paysage

comme un visage tourné vers mon âme.

Une femme à côté de moi n’a rien vu -

elle lui ressemblait pourtant.

A présent je crois être où vont mes lèvres  

et celle qui répondait au nom de femme       

à son pas, la nuit s’évente.   

Qui est mort ? Qui est vivant ? 

On ne le sait plus quand on ne reconnaît plus   

l’âme d’un aïeul dans un enfant.              

Ils ne reviendront plus dès lors

Mais à leur place

“ce que nous ne sommes plus”                  

elles nous le remémorent         

nos peurs.

Les dieux s’en sont allés     

ailleurs

ils sont vivants.    

Nous, retournés, de dos,

porteurs de mort,          

leur masque

“ce qui en nous a cessé ”

l’accrochons   

à la queue d’un chien.

Ou, plus faiblement,                                          

dévoreuse d’excréments,          

la lune.

Mais                               

pour eux,   

même plus

- Jour sanitaire.

D’où vient l’air ? Qu’est-il devenu  

en nous placé dès l’origine            

ayant traversé mainte figure          

qui nous apparente       

à tout vivant

- mangé pourtant ?

L’un - d’où sa force - sacrifie                     

au principe de toute vie           

& passe obscur parmi hommes.

Il y a telle

impermanence

dans les éléments                   

que limpide      

est la conscience.

“Ce qui n’est pas”       

la femme en route

m’a dit

être source

de mémoire.            

Quand la nuit descend sur la terre

inconnue

ses habitants         

rétractés dans la lumière

d’un festin funèbre.

des ruines

d’un ancien savoir

qui se transmettait

à voix secrète

l’esprit

libre de toute trace

observe les vivants qui l’ignorent

& choisit parmi eux

ceux qu’un rapt a jetés sur les chemins de l’enfer.

                                                        Jean Monod

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