TOUJOURS D' ACTUALITE: « La GRANDE SÉCU »
Avant l’échéance de l’élection présidentielle à venir, le gouvernement a sorti de son chapeau le projet d’une nationalisation des mutuelles de santé. Cette proposition est assez étrange venant de la part d’un exécutif qui n’a de cesse de dénigrer et vouloir supprimer tout ce qui reste du programme issu du conseil National de la Résistance.
En effet, nationaliser les mutuelles revient en fait à revenir 76 ans en arrière lorsque la « sécu » qui venait d’être créée, remboursait les dépenses de santé à 100%.
Ce n’est que quelques années plus tard, lorsque les dépenses de santé ont augmenté fortement, que la nécessité de créer des caisses complémentaires sous forme de mutuelles s’est fait sentir. Or dans la mesure où les cotisations étaient réparties entre cotisations salariales et cotisations patronales le patronat s’est élevé, déjà, contre une augmentation de sa quote-part.
Presque aussitôt le monde de la finance s’est rendu compte que le domaine de la santé pouvait devenir une formidable source de profits et ce qu’on a appelé « la bancassurance » s’est engouffrée dans ce secteur jusqu’à ce que les complémentaires de santé privées soient autorisées. Elles sont tellement profitables qu’elles se multiplient à grande vitesse…et cela continue, il suffit de regarder les spots publicitaires !
Alors, certainement sous la pression des financiers, on a un peu muselé les vraies mutuelles en leurs interdisant par exemple de rembourser le reste à charge et en multipliant les déremboursements dont une nouvelle liste est prévue pour le 13 novembre prochain.
Il est fort probable que les difficultés rencontrées dans les établissements hospitaliers du secteur public ont également pour origine un traitement différencié entre le secteur public et le secteur privé des cliniques.
La recette est aussi vieille que le monde : on provoque des problèmes, puis on les laisse se développer et ensuite on en profite pour mettre en place les solutions prévues !
Durant son quinquennat, François HOLLANDE avait mis en place une « complémentaire pour tous », sauf qu’elle ne s’applique pas aux fonctionnaires ni vraiment aux retraités.
En réalité, si on voulait mettre en place une couverture santé et retraite dignes de ce nom, il faudrait tout simplement exiger de la CNAM et de la CNAV qu’elles proposent leur propre complémentaire, maladie et santé sans museler leurs prestations par des mesures administratives contestables. Cela permettrait de faire de très importantes économies d’échelle et de fonctionnement.
Or cela n’arrivera pas car il faut préserver les bénéfices particulièrement juteux et assurés que la Bancassurance tire de ce secteur d’une part, et que la mode est à la baisse des cotisations patronales de tous genres. Tout le monde sait que si on veut se débarrasser de son chien, il suffit de l’accuser de la rage ! Il en est de même pour le secteur de la couverture santé, alors haro sur les mutuelles !
Il faudrait assécher la source de ces profits qui renchérissent les cotisations des souscripteurs, mais c’est tout le contraire qui est prévu car en « nationalisant » les vrais mutuelles, on favorisera scandaleusement les fausses mutuelles et les complémentaires issues de la finance. C’est le « nouveau monde » promis durant la campagne électorale de 2017par l’ex-candidat MACRON, et qu’il va mettre en place, histoire de récompenser ce monde dont il est issu et qui a financé sa campagne mais dont il a encore besoin pour la campagne actuelle, le renvoi d’ascenseur ayant toujours une motivation profonde.
J.M. 30.10.21